Le tribunal de commerce de Lyon
prononce la liquidation judiciaire
de la SOPYGEST (filiale du groupe TRANSMONTAGNE)
qui exploite le Pic du Jer

Pas de soucis pour le personnel
LA VILLE DE LOURDES prête à reprendre l'exploitation

Dans nos infos du 11 octobre dernier, nous annoncions que le groupe TRANSMONTAGNE, placé en redressement judiciaire le 10 juillet 2007, exploitant-gestionnaire du Pic du Jer à travers sa filiale pyrénéenne SOPYGEST, allait être fixé sur son sort le mardi 16 octobre. Hier soir, vers 21h, le tribunal de commerce de Lyon a prononcé la liquidation judiciaire de la SOPYGEST tandis que d'autres filiales du groupe trouvaient des repreneurs (consulter la décision sur le site du greffe du tribunal de commerce de Lyon). Maître Dubois, de Lyon, a été nommé en qualité de liquidateur. Cette éventualité avait été évoquée par le maire de Lourdes, Jean-Pierre Artiganave, lors de la séance publique du conseil municipal, lundi soir. Ce dernier, interrogé par Alain Garrot, élu du Groupe d'Opposition (GOM), qui demandait si on avait des infos sur la situation, s'était voulu rassurant.

Les propos du maire en conseil municipal

"Non seulement on a des infos mais en plus on réfléchit à l'après si il y a un après, a rétorqué JPA. Il y a liquidation judiciaire du groupe Transmontagne, chacun le sait ici. Il y aura un repreneur semble-t-il auquel nous sommes en train de donner une forme d'agrément pour la reprise. Bien évidemment, s'il n'y avait pas eu de repreneur pour le Pic du Jer - c'est la seule chose qui nous intéresse - il est clair, il est évident, il est directif que la ville de Lourdes aurait repris l'exploitation du Pic du Jer. Ce en quoi elle est toujours naturellement préparée. Je rappelle ici qu'à plusieurs reprises dans l'histoire du Pic du Jer, ce site a connu diverses fluctuations et que pour nous s'il y avait eu un problème lié au Pic du Jer lui-même, nous nous sommes depuis plusieurs semaines avec Philippe Bentz préparés à toute éventualité. Dans l'une des éventualités possibles, c'était la reprise du site par la ville. Pour le moment, il semble qu'il y ait un repreneur, pour le moment en tout cas. On va voir ce que le tribunal de commerce de Lyon va dire à ce candidat. Et puis nous allons regarder, nous allons observer et en tout état de cause la ville est prête à reprendre l'exploitation en régie municipale du site du pic du Jer, le cas échéant. Les nouvelles que nous avons du tribunal de commerce de Lyon, Philippe Bentz s'est rendu là-bas, ne sont pas extraordinaires pour le groupe Transmontagne. Rappelons que depuis quelques années l'exploitation du pic du Jer s'est bien consolidée. Évidemment, c'est une situation qui nous a un peu surpris au regard en particulier du groupe Transmontagne lui-même. La situation est moins dangereuse pour Lourdes que celles que connaissent un certain nombre de sites savoyards. On regarde ça avec calme et avec assurance. J'espère que j'ai été clair".

Clair c'était, sauf que finalement, à l'arrivée on sait qu'il n'y a pas de repreneur. En toute logique, la ville de Lourdes qui récupère de plein droit le site va prendre le relais. Sous quelle forme ? Ça reste à déterminer.

Serge Bergeret, directeur de la SOPYGEST : "Ma priorité : protéger les salariés"

"Nous avions un bon espoir de reprise, soulignait cet après-midi Serge Bergeret, directeur de la SOPYGEST. Le repreneur nous convenait tout à fait mais pas aux stations de ski concernées. Les stations de ski de Pra-Loup et Super Devoluy sont reprises par la Financière Maulin ; la société TIM (Transports et Ingenierie en Montagne) est reprise par les salariés ; les magasins de locations sont repris par des concurrents directs, par des commerçants locaux ; les résidences sont reprises par le groupe hôtelier Sofisol ; le reste part à la casse".

Que va-t-il advenir du personnel ? Serge Bergeret avance tout de suite que Lourdes ne se trouve pas dans la même configuration que les sites alpins. "Les autres, dit-il, sont en train de préparer leur début de saison. Ils ont la contrainte d'ouvrir pour le mois de décembre ou lorsque la neige sera là. Nous, on est en fin de saison. C'est vrai que cette année, j'aurais souhaité ouvrir en décembre parce qu'il y a beaucoup de monde annoncé. On n'a pas la pression d'une station de ski. Je souhaitais arriver jusqu'au 20 octobre car j'avais onze contrats saisonniers qui s'arrêtent au 20 octobre. Tous les contrats sauf un s'arrêtent d'ailleurs à cette date. On a donc fait une saison normale. Il n'y a pas de licenciement. J'entendais surtout préserver les salariés. Pour moi, ma priorité c'était le personnel et les fournisseurs. Pour le personnel, cela fait une fin de saison prématurée, pour certains de quinze jours, mais pour la majorité ils arrivaient au terme de leurs contrats. Maintenant, c'est la mairie qui doit décider. Je ne sais pas sous quelle structure les élus veulent reprendre le Pic du Jer".

Hier soir, personne ne savait encore si l'activité du pic du Jer était arrêtée ou pas. Au siège de Transmontagne, on était incapable de dire ce qu'il convenait de faire à Lourdes. La balle est désormais dans le camp de la ville. Le site revient de plein droit à la commune de Lourdes. Le Pic du Jer n'est plus un boulet financier comme il a pu l'être à une certaine époque. "On arrive quand même à l'équilibre économique, précise Serge Bergeret. On arrive à prouver que le Pic du Jer est viable. En cinq ans, on a remonté une sacrée pente. Ce serait dommage de casser cette dynamique. Cette année, 70 000 visiteurs sont venus sur le site. Maintenant, on assure la communication commune avec le château, on s'est rapproché de HPTE".

Voilà donc un dossier à régler à quelques mois de la fin du mandat de la majorité sortante. Va-t-il alimenter une certaine polémique ? On devrait vite le savoir. Jeudi soir, Christian Agius, président du Comité de Vigilance Lourdais, tient une conférence de presse au pied du Château-Fort. Il ne ratera pas l'occasion d'évoquer l'exploitation du Pic du Jer. Il n'a jamais admis qu'on confie cette partie du patrimoine lourdais à un privé.

Gérard Merriot

Mis en ligne mercredi 17 octobre 2007 - 19h43