Il est facile d’accuser les chanteurs de tous poils d’être
les responsables des déluges qui durant toute la semaine
se sont abattus sur nos têtes. Maintenant, je suis certain qu’il
est tout à fait possible d’inclure certains chanteurs
à plume parmi les coupables.
D’un auditorium improvisé, en l’occurrence un vase
Andalou, des voix nasillardes lançaient leur crincrin sonore.
Loin s’en fallait qu’il y ait une quelconque ressemblance
avec le chant puissant du rossignol. Quoique… peut-être
un rossignol enroué, disons que cela ressemblait davantage
à Aznavour qu’à Pavarotti.
Intrigué par ce que je n’oserais appeler un chant, juché
sur un tabouret, par la porte entr’ouverte j’ai assisté
au concert le moins mélodieux qu’il m’a été
donné d’entendre. Impossible de dire si le morceau de
bravoure
qu’entonnait le soliste était plus agréable que
les chœurs. Seuls les silences demeuraient les passages les plus
appréciés de ce récital.
Je ne vous transmettrai pas les sons discordants qui étaient
émis. Ces images témoigneront toutefois de la farouche
volonté que mettaient ces chanteurs pour se faire entendre,
surtout lorsque les parents approchaient du nid, la provende débordant
de chaque côté du bec.
Aujourd’hui, ils ont quitté leur nid sans tambour ni
trompette et surtout, sans attendre des applaudissements nullement
mérités. Souhaitons-leur longue vie, mais de grâce,
qu’ils se recyclent dans le Rap où la mélodie
n’a pas sa place. Ils y feront carrière.
Texte et Photos
René Delhom