Les Choristes à Mozart

Il est facile d’accuser les chanteurs de tous poils d’être les responsables des déluges qui durant toute la semaine se sont abattus sur nos têtes. Maintenant, je suis certain qu’il est tout à fait possible d’inclure certains chanteurs à plume parmi les coupables.

D’un auditorium improvisé, en l’occurrence un vase Andalou, des voix nasillardes lançaient leur crincrin sonore. Loin s’en fallait qu’il y ait une quelconque ressemblance avec le chant puissant du rossignol. Quoique… peut-être un rossignol enroué, disons que cela ressemblait davantage à Aznavour qu’à Pavarotti.

Intrigué par ce que je n’oserais appeler un chant, juché sur un tabouret, par la porte entr’ouverte j’ai assisté au concert le moins mélodieux qu’il m’a été donné d’entendre. Impossible de dire si le morceau de bravoure qu’entonnait le soliste était plus agréable que les chœurs. Seuls les silences demeuraient les passages les plus appréciés de ce récital.

Je ne vous transmettrai pas les sons discordants qui étaient émis. Ces images témoigneront toutefois de la farouche volonté que mettaient ces chanteurs pour se faire entendre, surtout lorsque les parents approchaient du nid, la provende débordant de chaque côté du bec.

Aujourd’hui, ils ont quitté leur nid sans tambour ni trompette et surtout, sans attendre des applaudissements nullement mérités. Souhaitons-leur longue vie, mais de grâce, qu’ils se recyclent dans le Rap où la mélodie n’a pas sa place. Ils y feront carrière.

 

Texte et Photos René Delhom

Mis en ligne mardi 4 juin 2007- 17h10