Démolition à l'arsenal de Tarbes :
les pelleteuses entrent en action

Plusieurs bâtiments qui abritaient les unités de production de l'arsenal puis de Giat Industries commencent à être démolis. C'est un pan de l'histoire industrielle de Tarbes et du département qui tombe mais qui voit en même temps le début de réhabilitation de cette zone de 20 hectares que la ville a rachetée et qui donnera naissance à un nouveau quartier. Gérard Trémège et Michel Forget, adjoint aux travaux, ont assisté aux premiers coups de boutoirs des pelleteuses. Le maire de Tarbes n'a pas caché son émotion : « C'est un instant très émouvant. En voyant ces bâtiments tomber, je pense à tous ceux qui ont travaillé ici durant des décennies. Mais, démolir pour reconstruire, c'est aussi sa la vie. J'estime que c'était de notre responsabilité, de notre devoir de faire en sorte que cela ne devienne pas une friche ou que ça ne tombe pas entre les mains de promoteurs qui en auraient fait n'importe quoi. Maintenant il nous appartient en collaboration avec tous les partenaires de définir l'aménagement et la nouvelle vie que nous allons donner à ce site ».

La première tranche de démolition concerne 10 bâtiments (3000 m²) situés le long de la rue des Forges. Le coût des travaux devraient être moins élevés qu'initialement prévu, 70 000 euros environ. De nombreux matériaux recyclables seront effectivement revendus (poutres métalliques des charpentes, 6 km de rail de la voie de chemin de fer). Sur les 1,5 million d'euros que devait coûter la démolition, 300 000 euros seront ainsi récupérés. Dans le courant du premier semestre 2008, le mur bordant la rue des Forges sera abattu pour permettre la liaison de ce nouveau quartier au centre-ville. Une place sera aménagée à cette occasion, elle pourrait s'appeler place de l'arsenal. Des canons du XVIIIe siècle, classés monuments historiques, y seront installés. L'opération s'annonce rentable pour la ville à en juger par les demandes concernant la vente et la location de parcelles. Plusieurs sociétés se disent intéressées pour s'y installer. Les promoteurs immobiliers ne restent pas indifférents. Plusieurs d'entre eux envisageraient d'y construire des logements, des commerces et des bureaux. Le comité d'aménagement du site, au sein duquel siègent des anciens arsenalistes, aura en charge d'instruire toutes les demandes. La ville de Tarbes a décidé également le transfert en ces lieux de ses archives et de sa cuisine centrale. Dans les projets figurent également la réalisation d'une maison des associations, d'un complexe cinématographique, des installations culturelles et sportives. Pour le maire de Tarbes, 400 à 500 emplois devraient voir le jour d'ici trois à quatre ans. L'aménagement complet du nouveau quartier s'étalera sur une quinzaine d'années, peut-être moins.

Albert Malfait, ancien syndicaliste CFDT, qui a passé 40 ans à l'Arsenal et dont sait qu'il intégrera la liste de Gérard Trémège aux municipales de 2008, n'a pas caché que cette démolition lui faisait mal au coeur. "C'est une entreprise dans laquelle j'ai passé 40 ans et d'un seul coup voir une destruction totale, c'est émouvant", soulignait-il. Pour lui, ce qui reste comme souvenirs c'est l'apprentissage à 14 ans, 35 ans d'ateliers, les copains, la convivialité et surtout le combat qui a accompagné la fin de l'entreprise d'armement et le reclassement des employés. « Je pense que c'est mon combat syndical de ces dernières années qui m'a le plus marqué. Ç'a été quelque chose de fort, d'exceptionnel. La mobilisation de l'intersyndicale a été énorme, les salariés nous ont suivis. C'était un combat de tous les instants. Nous avons fait des choses énormes. » (L.D.) -

Mis en ligne jeudi 1 novembre 2007 - 12h30