Débat participatif sur " la vie chère "


Georges Azavant, Conseiller Général, Chantal Robin-Rodrigo, député sortante de la seconde circonscription et Virginie Siani, suppléante de Jean Glavany

Hier soir, a eu lieu à la ferme Fould à Tarbes le second débat participatif PS / PRG dans le cadre de la campagne électorale de Ségolène Royal sur le thème de la vie chère.


Plusieurs questions étaient posées pour lancer le débat :

  • Comment favoriser l'accès des Français au logement et lutter contre la spéculation immobilière ?
  • Comment concilier l'accès au transport pour tous avec le respect de l'environnement ?
  • Comment limiter le surendettement des ménages ? Faut-il encadrer plus les crédits à la consommation ?
  • Comment assurer le financement de nos retraites ?

Comme pour le débat participatif sur l'enseignement, beaucoup de revendications parfois contradictoires d'une personne à l'autre mais peu ou pas de réponses aux questions posées.


La salle de la ferme Fould était pleine
Quelques exemples
  • "L'insécurité du consommateur par rapport à ce qu'on lui propose " avec des suggestions de " ré-encadrer les prix " au motif que " l'on ne comprend rien aux prix ". L'exemple des soldes est donné avec une proposition de " réguler les marges ".
  • Le " problème du cautionnement ". pourquoi ne pas imaginer une assurance ?
  • L'indice des prix de l'INSEE qui sert, entre autres, de référence au SMIG et SMIC qui est " rétrograde et obsolète " avec une séries d'articles anciens qui ne sont plus utilisés. Il est donné l'exemple du savon de Marseille. Mais un autre interlocuteur semble prendre l'observation à la dérision en disant qu'il " faudrait 3 indices " : un pour le calcul des minima, un pour les classes moyennes et un pour les autres…
  • Certains ne sont pas d'accord sur les chiffres du chômage. Comme on les comprend. C'est la même chose chez les politiques selon qu'ils sont ou non au Gouvernement... en alternance.
  • Monsieur Bessou (ex PC) suggère " une revalorisation des salaires pour prendre en compte le niveau d'études et de responsabilité pour que ça corresponde à la réalité ". Voilà une évidence. Mais je croyais que les grilles de salaires étaient négociées par les syndicats par branche d'activité. Est-ce que cela aurait changé ? Plusieurs interlocuteurs posent le problème de " l'échelle des valeurs en fonction des diplômes "
  • Nous apprenons que " le pétrole n'augmente pas si nous tenons compte de la parité dollar / Euro. " Voilà une bonne nouvelle… difficilement visible à la pompe. Certains feront remarquer que le problème c'est les taxes. Au fait, qui en a créés dans l'espoir de voir moins d'automobilistes pollueurs ?
  • Les problèmes des " effets de seuil " pour les minima sociaux
  • Une suggestion de création de "supermarchés coopératifs" pour créer des "circuits courts avec les producteurs locaux".

Chantal Robin-Rodrigo, député de la seconde circonscription et son suppléant, André Pujo
  • Les délocalisations… LA solution : " taxer les produits d'importation ". A signaler que déjà Colbert pratiquait ce système mais... pour faire baisser les prix intérieurs...
  • Ne pas céder aux " recommandations de faire des heures supplémentaires " car par la suite il pourrait être reproché " aux parents de mal élever leurs enfants "
  • Le trou de la Sécurité Sociale : " l'Etat doit de l'argent à la sécurité sociale " avec entre autres " les contrats d'aide " mais aussi le régime militaire de la sécurité sociale. " L'état est le plus grand débiteur.. voleur "
  • Il faudrait " élargir l'assiette de l'impôt sur la fortune "… voilà qui fera plaisir aux retraités de l'Ile de Ré…
  • Favoriser l'épargne populaire…
  • Abroger les lois Fillon et " trouver de l'argent là où il s'est évadé " ??? Peut-être pas facile de récupérer ce qui est en Suisse ou en Argentine.
  • Ce sont les pauvres qui enrichissent les banques avec les frais bancaires (frais d'incidents), le taux de prêt, etc…
  • Le prix du téléphone… " c'est du vol ". Certains demandent à ce que les prix soient encadrés. Mais un autre interlocuteur rappelle que c'est la gauche qui a privatisé France Télécom.
  • Réquisitionner les logements vides pour ceux qui en ont besoin et agir contre les " marchands de sommeil "
  • Etc....
Conclusion


Beaucoup de ces revendications / observations sont légitimes. Beaucoup ne sont pas nouvelles. Et pourtant, elles sont toujours d'actualité depuis des décennies.
En somme, est-il vraiment utile de faire un " débat participatif ", qui n'a d'ailleurs rien d'un débat, pour lister ce qui est connu depuis longtemps voire même très longtemps ? Est-il nécessaire de se réunir comme si la candidate ignorait tout simplement les panneaux qui se dressent dans chaque manifestation syndicale ?

Et puis, pour certaines observations, ne serait-il pas plus bénéfique de former, éduquer les interlocuteurs à l'économie, aux pratiques marketing et du commerce pour, tout simplement, apporter des réponses de simple consommateur responsable et avisé ?

N'y a-t-il pas, à travers cette démarche, un risque de dérive populiste remettant en cause de manière ponctuelle et électoraliste la démocratie " représentative " à laquelle participent les candidats eux-mêmes ?
Ne risquons-nous pas de voir naître une forme de poujadisme dont on ignore encore les conséquences mais qui ne manquerait pas de favoriser une certaine forme de conservatisme et d'immobilisme par ailleurs dénoncé ?

Les réponses, peut-être, le 11 février avec le programme de Ségolène Royal...

Louis Dollo