Propreté : la ville de Lourdes met le paquet
Le maire lance un appel au civisme

La propreté et l'appel au civisme des Lourdais, c'était le thème de la conférence de presse que Jean-Pierre Artiganave, maire de Lourdes, a tenu hier matin, en présence de Michel Maruéjouls, chef du service de la voirie. La municipalité a décidé de soigner la propreté de la ville. Pour cela, un diagnostic a été effectué. Les conclusions se traduisent par des changements notables au niveau des matériels d'abord et des nouveaux horaires de travail du personnel. Le service de la voirie de la ville de Lourdes comprend 39 personnes (des permanents et cinq saisonniers).

Ce diagnostic a fait l'objet d'un passage en CTP (Comité Technique Paritaire). "Les horaires de travail ont été modifiés afin de rendre un service plus prégnant à la population lourdaise" a fait observer JPA. . Ils ont été acceptés par le CTP et ces nouveaux horaires seront appliqués pour la saison d'été 2007. Des matériels récents équipent désormais le service : des aspirateurs et un nouveau dispositif de désherbage. La ville de Lourdes compte beaucoup de kilomètres de voirie et de trottoirs. Beaucoup d'herbes doivent être enlevées, tout en respectant des normes environnementales draconiennes imposées par des directives européennes. Terminé le temps où l'on passait des produits chimiques sur les herbes. "Aujourd'hui, souligne le maire, nous sommes dans l'obligation, et nous la respectons, d'employer des produits phytosanitaires, ce qui s'avère plus compliqué et un peu plus long. Le service voirie est souvent un service qui est mis au ban, moi je veux avec vous mettre ses personnels en exergue parce qu'ils accomplissent un travail ingrat. La propreté, c'est un service public non seulement de proximité mais également premier". D'autre part, Jean-Pierre Artiganave entend faire de la pédagogie auprès de la population, sur des points tels que la propreté en général, sur la question des déjections canines, et aussi par rapport à la collecte des déchets, en particulier la question des encombrants ou de la question du tri. ", insiste-t-il, nous appelons au travers d'une pédagogie qui doit être aussi une communication à une démarche citoyenne. On peut mettre tous les moyens en oeuvre, ils ne sont jamais suffisants, ils partent avant tout d'une démarche personnelle quant aux déchets et à la propreté. C'est ce que l'on veut dire aujourd'hui en présentant à la fois le dispositif humain, le dispositif en termes de matériel. Sur le dispositif "chiens", vous connaissez les motocrottes. Ce nouveau matériel permet aussi d'agir en matière de déjections canines. Nous allons bientôt distribuer nos petits sacs verts pour les chiens sur une trentaine de points dans la ville".

Le désherbage et les problèmes juridiques

Michel Maruéjouls est particulièrement préoccupé par le désherbage. "On a un problème juridique, dit-il, qui, aujourd'hui, n'est pas appliqué partout. Il concerne l'arrêté du 22 septembre 2006. En résumé, cet arrêté dit que dès qu'on utilise un produit phytosanitaire quel qu'il soit (désherbants, insecticides, tous produits de traitement utilisés dans l'agriculture et dans les services parcs et jardins, service de la voirie), il faut l'appliquer. Cet arrêté n'interdit aucun des produits mis sur le marché. Par contre, il impose ce qu'on appelle un délai de rentrer sur la parcelle ou la zone traitée. Quand on est dans un service voirie où l'on traite les trottoirs avec du désherbant, cet arrêté nous impose d'interdire à quiconque l'accès sur la zone traitée. Cet arrêté qui concerne le personnel mais aussi la population, dit que le délai de rentrer est de 6 h. Imaginez que l'on traite des trottoirs et que l'on nous impose le délai de rentrer, cela signifierait que l'on interdit la circulation des piétons et des voitures. Il y a deux ans, on avait déjà investi dans une machine thermique à eau chaude. Ces machines là tuent l'herbe mais par contre, toutes les graines qui sont en dormance dans le sol, dans les interstices des pavés, dès qu'on leur verse de l'eau chaude dessus, ça les réveille. On est obligé de repasser dans les quinze jours qui suivent. C'est vrai qu'il faut maîtriser la technique, la ville est grande, on n'a qu'une machine. On a donc du mal à suivre. À l'époque où l'on mettait du désherbant, on investissait 100 000 francs par an. La machine a coûté 15 000 euros. Cette machine a été amortie en deux ans. Nous sommes un peu en avance sur les autres, beaucoup de villes s'interrogent et se demandent comment elles vont résoudre ce problème. Nous allons compléter cet équipement par des désherbeurs thermiques à gaz. C'est une espèce de chalumeau qui brûle les herbes. On doit en acheter deux qui seront affectés à la voirie et aux cimetières. Ça va nous permettre de les faire tourner sur tous les secteurs. Quand la grosse machine est passée, la repasse peut-être faite au chalumeau. S'agissant du délai de rentrer, à partir du moment où ça peut devenir irritant pour la peau, pour les yeux, par inhalation, on peut aller jusqu'à 48 h voire 72 h. Autrement dit, le service de voirie ne peut plus travailler normalement. Cet arrêté s'applique dans tous les pays d'Europe. On revient parfois à la binette. Mais sachez qu'à la binette, ça revient dix fois plus cher (avec la main d'œuvre) que de traiter avec un désherbant".

Le matériel

Une balayeuse a été renouvelée, elle a coûté 150 000 euros. C'est une énorme machine qui va vider directement à la décharge de Poueyferré. Cette machine est équipée de balais en acier. "Pendant qu'on balaie les caniveaux, ça permet aussi de les désherber, relève M. Maruéjouls. Elle fait une grande partie de la ville de Lourdes. Nous en avons une seconde. Au niveau du balayage manuel, les employés qui se promènent avec le petit chariot, la pelle, le balai, ont été équipés d'aspirateurs urbains. Ces engins sont capables d'aspirer les feuilles, les papiers, les bouteilles, les crottes de chiens. S'agissant des chiens, il a été élaboré un plan d'implantation de 33 distributeurs de sacs pour ramasser les crottes. C'est une borne équipée d'un distributeur de sacs et d'une poubelle qui recueille ces sacs". Pour le maire, cela ne peut marcher qu'à deux conditions : la première c'est qu'il y a un dispositif et un petit matériel, la deuxième condition est impérative : c'est que la personne propriétaire du chien joue le jeu. "On pourra beau faire ce que l'on veut, c'est avant tout une question de citoyenneté, de pédagogie et de respect des autres. Ces distributeurs sont gratuits. Ce n'est pas une petite opération budgétaire".

Les nouveaux horaires

Jusqu'en 2006, en saison des balayeurs commençaient à 5 h du matin. À midi, ils avaient fini leur journée. L'après-midi, personne ne balayait le centre-ville, la rue de la Grotte, le boulevard de la Grotte, le secteur hôpital, poste, et gare. "L'intérêt de l'opération de changement d'horaires, précise J-P Artiganave, c'est que cela maintient la présence des personnels sur le terrain et assure leur visibilité. Aujourd'hui, on démarre à 6 h 30 pour certains (rue de la Grotte, boulevard de la Grotte) et à 7 h 30 pour les autres. Ils sont présents également l'après-midi. On trouve beaucoup moins de papiers désormais sur le terrain. Les balayeurs ont bien accepté cette modification".

Alors, Lourdes ville propre : c'est désormais l'objectif fixé.

Texte et Photos Gérard MERRIOT
- Mis en ligne mardi 26 juin 2007 - 9h30