COMMUNIQUE DE PRESSE DE L' ADDIP

L'ADDIP, Association pour le Développement Durable de l'Identité des Pyrénées a été reçue le 16.07.07, à Toulouse, par Madame Chantal Jouanno, conseillère à l'environnement auprès du Président de la République.

L' ADDIP s'était donné comme objectif d'y aborder les questions de fond du dossier « ours » et de l'ensauvagement des Pyrénées avec ses problèmes inhérents : le recul et la disparition du pastoralisme, les outils de travail des éleveurs et leurs conditions de vie menacés, la sécurité des habitants des vallées, le coût d'un tel programme.

L'ADDIP n'était pas là pour aborder la demande de retrait de l'ourse Franska puisqu'une délégation haut-pyrénéenne est reçue, le 26 juillet, par Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'état à l'Ecologie. Cependant, elle a été évoqué par Monsieur Nicolas, sous-préfet de Saint-Gaudens, présent à l'entretien, tout comme les attaques de vautours sur les animaux vivants et la présence ponctuelle de loups dans les Pyrénées Centrales.

Les deux représentants de l' ADDIP, Philippe Lacube son nouveau président et Marie-Lise Broueilh, chargée de mission, ont pu s'entretenir, près de deux heures, sur tous ses aspects.

Un dialogue instauré, une réelle écoute, un vrai échange, telle peut être qualifiée la teneur de l'entretien. « l'éleveur incarne une relation à la nature que nous( le nouveau gouvernement ) voulons promouvoir » par cette phrase le ton était donné.

Madame Jouanno a indiqué le changement opéré avec le pilotage de l'écologie, non plus basé sur des coups médiatiques, mais au quotidien où le respect apporté au travail des éleveurs va de soi.

Elle précise qu'il est nécessaire de prendre du recul face à ce dossier, et que l'évaluation prévue doit être accélérée. L'ADDIP a demandé à faire partie de la commission d'évaluation.

A propos de l'absence réelle de consultation et du sentiment de mépris éprouvé par les éleveurs, Madame Jouanno indique que c'est un vrai problème et que ce ressenti doit faire l'objet de considération. Nous sommes loin des propos tenus, il y a un an, par Madame Nelly Ollin, gravés dans la mémoire des Pyrénéens, traités par elle de « race d'ânes et d'imbéciles ».

Il a été reconnu que les pratiques et les productions ( laitières et carnées) des élevages de montagne répondent à deux demandes sociétales : la qualité alimentaire et le respect de son environnement et que pour ces raisons elles doivent être confortées.

Les aspects sécuritaires qui préoccupent l'ensemble de la population montagnarde et les touristes, ne sont pas à négliger. Le risque de la responsabilité engagée des maires, en cas d'accident survenant sur leur commune, doit faire l'objet d'une clarification, par une interpellation au niveau du Conseil d'Etat ; la réponse apportée par le Tribunal Administratif ne serait pas suffisante. Madame Jouanno souhaite demander, par le biais du ministère de l'écologie, une étude plus approfondie.

En ce qui concerne le budget du « plan ours »et sa répartition où 1/3 est consacré au pastoralisme (dont les indemnisations) et 2/3 à la communication, il est évoqué un budget annexe dispendieux distribué à des associations, maintenues en vie artificiellement.

Les représentants de l' ADDIP s'appuient sur le rapport de la commission d'enquête parlementaire « sur les conditions de la présence du loup en France et l'exercice du pastoralisme dans les zones de montagne », présidé par le député Christian Estrosi, pour dénoncer, une fois de plus, « l'anormale proximité entre l'Administration de l'Environnement et les milieux écologistes ».

Il est temps que la nouvelle politique en matière de conservation des espèces sauvages tourne le dos définitivement aux théories de la « deep écology »ou l'écologie intégriste, épinglée par Nicolas Hulot dans l'ouvrage « Pour que la Terre reste humaine », ainsi, il est écrit :

« le plus inacceptable..., c'est de privilégier l'Environnement ou la Nature au détriment de l'Homme, de choisir pour ainsi dire la Nature contre l'Homme ».

En conclusion, l’ADDIP, au nom des Pyrénéens qu’elle représente, a demandé :

- qu'il soit tenu compte de la non acceptation sociale largement exprimée par les habitants des Pyrénées, par leurs élus locaux et nationaux,

- qu'il soit mis un coup d'arrêt définitif à une gestion superficielle et ponctuelle, tentant de régler le dossier crise après crise, hier Boutxi, aujourd'hui Franska.

Elle a remis à Madame JOUANNO le cahier des charges pour une étude de faisabilité de cantonnement des ours dans les Pyrénées afin de sortir rapidement et définitivement de cette situation insupportable pour les populations travaillant et vivant dans les Pyrénées.

L' ADDIP, le 17 juillet 2007

Mis en ligne mardi 17 juillet 2007