François Bayrou à Tarbes :
un petit événement ?

Contrairement à ce que certaines dépêches d'agence tentent de faire croire, il n'y avait pas foule pour accueillir le leader centriste.
Un petit chapiteau devant la mairie, quelques chaises sur le devant d'une petite scène et pas plus de 600 personnes (le Nouvel Obs annonce 2500 personnes) pour venir écouter le Président de l'UDF.

Rolland Castells et Pierre Lagonnelle accueillent…
Les deux leaders départementaux de l'UDF étaient là pour accueillir leur président national. Accueil chaleureux.
Un début de discours "longuet"
Après une longueur interminable pour en arriver à faire monter sur scène Pierre Menjucq, Pierre Laguilhon, Jean-Marie Cavada et son épouse (bonne opération pour laisser de la place sur les quelques chaises), nous sommes enfin rentrés dans le vif du sujet c'est-à-dire " imaginer ce qui doit changer dans notre pays " en dénonçant le fait qu'en 5 ans le nombre de Rmistes soit passé de 1 million à 1.3 million. Et de constater quelque chose qui n'est pas nouveau " nous manquons d'emplois ".
" Nous manquons d'emplois "
C'est une réalité. Si c'était le contraire, cela se saurait et il n'y aurait pas de chômage. C'est au moins un constat consensuel. Mais les solutions ?
Il faut " de la vraie activité économique ". " Nous avons un problème avec les charges sociales parce que centrées sur le travail." François Bayrou propose donc de déconnecter les charges sociales de la rémunération en créant une TVA sociale ainsi payée par tous en fonction de ses achats. Mais, prudent, il ajoute : " il faut bien réfléchir "

Et puis pour créer des " vrais emplois " (y aurait-il des faux emplois ?) il propose que pour toutes entreprises, les deux premiers emplois soient exonérés de charges pendant 5 ans.
Voilà au moins un candidat qui ne se mouille pas trop, puisqu'il va exonérer de charges qui n'existent plus puisque déconnectées du travail et remplacé par une TVA Sociale.

C'est ainsi qu'il pense " créer des emplois qui ne peuvent pas être pourvus "

Les deux catégories de problèmes
Comme toujours, les constats sont justes. Tous les candidats à la présidentielle font les mêmes. Difficile d'aller contre les évidences comme celles-ci :
1- les jeunes diplômés qui ne trouvent pas d'emploi. Ils partent à l'étranger ou restent au chômage alors que jadis un diplôme permettait de trouver un emploi. Quelle solution ? J'ai dû mal entendre… je n'en ai pas entendu…
2- Les seniors : " on exclut les plus de 50 ans " non pas en raison de leurs compétences mais " parce qu'ils coûtent trop cher ".
Pour François Bayrou, ces " situations sont intolérables et dangereuses pour l'avenir "
 
Les retraites
Une fois encore, le constat est juste. La population active est de moins en moins importante par rapport aux inactifs. Et puis, comme vu plus haut, nous travaillons de moins en moins en raison du chômage des jeunes et des seniors.
Quelles solutions ?
1- Encore une réforme du régime par répartition
2- Mettre sur le même pied d'égalité les fonctionnaires et le privé par les fonds de pension.
Il prône les "réformes souples" qui "prendraient en compte la pénibilité du travail" et "concerneraient tout le monde". Mais il faudra réfléchir et prendre le temps d'obtenir un consensus avec les partenaires sociaux.
La durée du quinquennat sera-t-elle suffisante ?
Toujours des constats….


Suivent toute une série de constats déjà développés chez les autres candidats…

  • La dette de la France qui représente 8 mois du travail de tous les Français
  • Les intérêts de la dette payée par la totalité du seul impôt sur les revenus
  • Les dépenses de l'Elysée qui baissera de 20 % mais dont il sait que " ça ne réduira pas le déficit "
  • Une réforme de l'ENA parce que nous sommes un pays de castes qui bloquent tout.
  • Etc…

Jean-Marie Cavada
Pas de promesses
" Je suis le seul candidat à ne pas faire de promesses qui ne seront pas tenues ". Pourquoi ? Parce que la dette de la France ne permet pas de faire des promesses. En en faisant pas, on ne dépense pas. "Il y a une immense marge de progression sans dépenser un euro de plus. Il faut de l'imagination et de la volonté", nous a-t-il précisé en indiquant que ses concurrents étaient "paralysés par leurs sortants". Et il s'empresse de préciser : "Nous n'avons pas beaucoup de sortants mais nous aurons beaucoup d'entrants".
Et comment gouverner ?
Selon lui, il pourrait gouverner "en réunissant des gens nouveaux, compétents et qui représenteront les grandes sensibilités du pays", et il précise qu'il n'a aucun doute sur ce sujet et qu'"il y aura beaucoup de bonne volonté et des idées en répondant à la demande que les Français auront exprimée en m'élisant ". En espérant sans doute que droite et gauche accepteront de se réunir…. autour de lui !
Simplifier
Comme tous les candidats à chaque élection, la simplification est à l'ordre du jour. Il veut entreprendre une "simplification de l'Etat" et une rénovation de la démocratie. Il nous précise qu'il "fusionnerait les départements et les régions en une seule collectivité locale". Voilà qui demande une réflexion… si on doit aller à Toulouse pour un papier….
Les élus au boulot

En parlant de mettre les députés au boulot, un journaliste s'endort !
Messieurs les députés, vous n'aurez qu'à bien vous tenir. L'ordre Bayrou est à notre porte comme nous en avons fait l'expérience avec son service d'ordre. Les députés auront intérêt à être présents " pour voter à l'Assemblée Nationale". En clair, nous ne les verrons plus beaucoup dans leurs circonscriptions et ils seront, localement, aussi célèbres que les députés européens.
Au fait, vous connaissez un député européen dans les Hautes-Pyrénées ? Ou la région Midi-Pyrénées ?

Louis Dollo