Eleveurs et grands prédateurs :
vers une riposte nationale ?
Une
première rencontre a eu lieu le 16 avril dernier à Serres
dans les Hautes-Alpes. Nous pouvions y noter la présence active
de Suisses et d'éleveurs du Massif Central avec des messages de
soutiens venus d'Italie, d'Aragon, du Val d'Aran et des Cantabriques A la suite de l'attaque de loups en Maurienne (Savoie) qui a occasionné la mort de plus de 400 brebis, la colère contre les grands prédateurs et ceux qui soutiennent la politique de prolifération des loups et des ours a monté d'un cran dans le milieu agricole. Aujourd'hui, ce ne sont plus les associations d'éleveurs ou de sauvegarde du patrimoine qui montent aux créneaux mais les syndicats agricoles et les chambres d'agriculture c'est-à-dire la principale structure consulaire interlocutrice de l'Etat. La Savoie fait une grève administrative forte qui pourrait s'installer dans le temps. Mais cette grève et bien d'autres actions pourraient s'étendre sur d'autres massifs et d'autres départements dans les prochaines semaines. C'est le sens de la visite de deux jours dans les Pyrénées que feront les savoyards lundi et mardi. Une réunion a eu lieu à Saint-Gaudens entre toutes les chambres d'agricultures des Pyrénées, les organisations syndicales pyrénéennes et les Savoyards. Le Président de la Chambre d'Agriculture de Savoie et Jean-Louis Cazaubon, Président de la Chambre régionale d'agriculture de Midi-Pyrénées étaient présents. Les Pyrénéens et les Savoyards ont donné une conférence de presse. Nous en donnerons les grandes lignes dans le courant de la journée. Autant dire que "la mort de Franska est loin d'être une finalité. La problématique des grands prédateurs, de la biodiversité, de la conservation des paysages et du développement durable dépasse le cadre du seul animal emblématique." Les éleveurs français refusent de se faire enfermer dans un cadre "pro" et "anti" en apportant des solutions. Ils veulent simplement "être entendus et respectés." Ils veulent aussi être "des interlocuteurs privilégiées véritablement représentatifs des territoires de montagne". Ils refusent d'être "les otages d'associations dites "environnementalistes" ou "écologistes" qui ne représentent rien du milieu naturel montagnard." A partir de ces exigences, le Grenelle de l'Environnement risque d'être chaud et les écologistes ne joueront probablement pas la partition seuls même s'ils donnent le sentiment de s'emparer du dialogue avec la volonté d'imposer leur point de vue. "L'écologie ce n'est pas seulement les écolos mais tous les partenaires et principalement ceux qui travaillent et vivent sur les territoires de montagne " Le ton est donné. " Exit " les associations écolos pour la montagne. Et en clair, un discours que nous avons déjà entendu dans les Pyrénées : " l'écologie est un sujet trop important pour qu'il soit confié aux écolos " Observations :
Louis Dollo |