COMMUNIQUE DE PRESSE Sommet
franco-allemand aéronautique de Toulouse
Les
Régions françaises :
« il
ne faut pas confondre gouvernance et stratégie industrielle »
Toulouse, Hôtel de Région,
le lundi 16 juillet 2007
Réunies ce jour à Toulouse, les
Régions françaises de l' aéronautique représentées
par Alain Rousset, président de l' Aquitaine, Marie-Madeleine
Mialot vice-présidente du Centre, Martin MALVY, président
de Midi-Pyrénées, Jacques
Auxiette, président de Pays de Loire, Claude
Gewerc, président de Picardie et Jean-François
Fountaine, premier vice-président de Poitou Charentes,
ont manifesté leur ferme volonté de contribuer à
la sauvegarde des intérêts industriels régionaux
et nationaux de la filière aéronautique.
Avec près de 120 000 salariés en
France, ce secteur est aujourd' hui directement concerné par
la mise en œuvre du plan Power 8, qu' il s' agisse des sites
d' Airbus ou de la sous-traitance.
Les présidents des Régions regrettent
vivement qu' à l' occasion de son déplacement à
Toulouse, le président de la République ne les ait pas
reçus. Ils prennent acte de la lettre qu' il leur a adressée,
afin de les inviter à rencontrer sur ces sujets Mme Lagarde,
Ministre de l' économie, des finances et de l' emploi et M.
Borloo, Ministre de l' écologie, du développement et
de l' aménagement durables.
Ils alertent le président de la République
sur l' urgence à traiter non pas seulement les problèmes
de la gouvernance d' EADS et d' Airbus, mais aussi les difficultés
des PME sous-traitantes qui, du fait des contraintes de partage
des risques, des recherches de gains de compétitivité
toujours supérieurs imposés par l' avionneur et du rapport
euro / dollar, sont en situation financière délicate
et doivent pourtant, dans la même période, dégager
de nouveaux moyens pour financer leurs investissements et atteindre
la taille critique désormais imposée par l' avionneur
pour demeurer sous-traitant.
Ils interrogent Airbus sur sa stratégie
à l' égard des sous-traitants et l' appellent à
une vraie co-traitance respectueuse de l' avenir des PME.
A cet effet, elles rappellent qu' elles ont remis
le 9 mars dernier au Premier Ministre des propositions précises,
et restées jusqu' à ce jour sans suite :
-
pour que soit mise en oeuvre une charte de la sous-traitance,
organisant un partenariat véritablement équilibré
entre donneur d' ordre et sous-traitants,
-
pour que soit créé un fonds co-géré
avec les Régions et suffisamment doté, afin de consolider
la structuration financière des PME,
-
pour que soient enfin pris en compte les attentes et les besoins
des PME en matière de recherche et développement et
de formation des salariés, dans une logique de partenariat
avec le donneur d' ordres.
« Les sommes annoncées aujourd'
hui -100 M€ pour la filière -, outre leur insuffisance
par rapport aux enjeux, ne sont pas identifiées »
ont déclaré les présidents des régions
françaises. Le précédent gouvernement avait annoncé
80 M€ à Toulouse en novembre. S' agit-il de moyens qui
s' additionnent ? ou plus vraisemblablement des mêmes.
Sur quelle ligne budgétaire sont-ils prélevés ?
éventuellement au détriment de quelle autre politique
industrielle ?
Les présidents de Région posent également
la question du financement des pôles de compétitivité,
pour lesquels les propos prêtés à un proche du
chef de l' Etat, selon lequel ils apporteraient quelques millions
d' euros supplémentaires, sont suffisamment flous pour être
sans consistance.
En revanche, les Régions souhaitent rappeler
que, pour ce qui les concerne, elles consacrent depuis plusieurs années
un effort financier toujours plus conséquent, dans le cadre
de leurs missions et de leurs budgets, pour aider les investissements
de modernisation, d' innovation, de recherche ou de formation des
PME.
Elles prennent acte des mesures annoncées
concernant la gouvernance d' EADS et d' Airbus. Elles saluent la nomination
de M. Gallois, en tant que président du comité exécutif
d' EADS. Elles témoignent par ailleurs leur confiance à
M. Enders, qu' elles souhaitent pouvoir rencontrer dans les meilleurs
délais, ainsi que M. Gallois au titre de ses nouvelles fonctions.
Mais elles insistent sur le fait qu' une clarification de la gouvernance
ne définit pas une stratégie industrielle.
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