Le Maillon d'octobre 2007

Avec la 11ème Randonnée de l’Espoir, les Cyclo-Randonneurs Lourdais ont terminé les sorties officielles prévues au programme du Club pour la saison 2007.  Le mois d’Octobre a vu nos infatigables pédaleurs effectuer 13 sorties. 191 cyclos + 10 invités ou désireux de faire éventuellement partie de notre Club, y ont participé ce qui représente un % de 15 cyclos/sorties. Ils ont gaiement parcouru 985 km, franchi un col et la montée du Cambasque (l’hiver approche). Ils ont participé à la concentration de clôture du Codep 65 et comme tous les ans à la Randonnée de l’Espoir organisée par Lourdes Cancer Espérance.

Comme on peut le constater, lorsqu’il s’agit de donner du mollet pour une œuvre de bienfaisance ou chaque fois que l’on fait appel à eux, les Cyclo-Randonneurs Lourdais ne rechignent jamais à répondre ‘’Présent’’.

            

                                                                                   Norbert Mazzella

 

 

                       Dopé au ... méthane

Ne croyez pas pour autant que cuissards et maillots vont être rangés dans la mangeoire à mites. Non ! Les journées raccourcissent, mais la réserve d’adrénaline n’est pas encore épuisée. Aussi ce sont les courtes sorties en V.T.T. qui prennent le relais des grandes randonnées estivales.

C’est à l’occasion de l’une d’entre elles que je viens de faire une découverte importante sur ‘’La Dope’’: Le gaz Méthane est un produit dopant d’une efficacité incroyable, et non reconnu sur la liste des produits interdits. Mélangé aux gaz Poubelle, il vous transforme illico en un concentré de Supermanspidermanbatman. J’offre à tous les Sportifs, cette découverte exonérée de royalties et de toutes taxes y afférentes.

Ce mardi d’octobre, désespéré par une chasse ‘à l’Espère’ désespérante, le petit matin frisquet m’incite à troquer mon fusil contre le V.T.T dont la roue avant, suspendue depuis le mois de mars commence à avoir des fourmis dans les rayons. Sous un ciel couvert, je me dirige vers le chemin Henri IV, classique et magnifique parcours connu des marcheurs, joggers et vététistes. Attaqué tranquillement avec les braquets adéquats, c’est un vrai régal de le parcourir. Il vous permet en outre dans les passages aisés, de pointer votre regard acéré vers le ciel dans le fol espoir d’y voir passer une volée de palombes. Mais non, ce matin comme les jours précédents, le vide sidéral n’est entaché d’aucun oiseau bleu qui pourrait vous faire regretter l’abandon de poste.

Un replat en passant devant la charmante maison de Carrey le charpentier, me permet de  souffler un peu et facilement, j’arrive à la Croix du Cerf. J’aime m’y arrêter. Les petits boqueteaux qui m’entourent paraissent offrir un abri contre toutes les fureurs du Monde. Mais il me faut continuer, et je file en contournant la Peyrasse pour arriver au carrefour de la D3 qui mène de Poueyferré à Peyrouse.

Tout à coup, une odeur abominable me prend à la gorge. Je traverse la route et m’engage dans le chemin qui continue vers le dolmen de Peyre Dusets. J’essaie de respirer le moins possible, mais la petite montée qui suit est impossible à passer en apnée. Tant pis, je respire et j’aspire toutes les pestilences que l’Homme a pu inventer. Avec des jambes de vingt ans, je propulse mes soixante quinze berges en haut de la côte. Quelle pêche ! J’ai encore de beaux restes. Ici, c’est encore pire. Une odeur de pourriture portée par une brume qui monte du Centre de traitement d’ordures  se mêle à l’odeur du méthane. J’ai le cœur au bord des lèvres. Obligé de m’arrêter malgré les répugnantes fragrances pour calmer mon ‘palpitant’, la colère autant que la beauté du paysage, m’accordent la force de tirer l’appareil photo de ma sacoche. Ces vapeurs nauséabondes montent bien du centre, et s’étalent sur les collines et dans les fonds de vallées. Des vaches paissent tranquillement une herbe rase arrosée par ces bruines  suant la putréfaction. Quel lait peuvent-elles fournir ? Peut-être n’y a-t-il pas de cause à effet, mais ça me turlupine. Et ce maïs, douché par les mêmes pluies, je me demande si il doit donner de la bonne farine pour faire de la ‘touradisse’. C’est affreux ! Même en ayant remonté le col du maillot sur mes narines le temps de prendre quelques photos, c’est insupportable, et je file dare dare vers le dolmen et la descente. Jamais en V.T.T. par des chemins caillouteux, je n’avais roulé aussi vite. Bon sang ! Mais c’est bien sûr, je suis dopé !!!! Dopé au méthane. La preuve m’en est donnée car revenu sur la route me ramenant à la maison, sans ces épouvantables odeurs, j’ai retrouvé ma cadence de septuagénaire et mes petites douleurs arthritiques qui se réveillent.

Heureusement, Camille mon épouse connaît mes arrivées tonitruantes, que je fasse éclater ma joie à l’issue d’une randonnée réussie ou ma colère si quelque chose a foiré dans la ballade. Dans les deux cas, il y a sur la table de quoi éteindre mes cordes vocales. Aujourd’hui, elle a choisi un Madiran de chez Laplace, et pour faire une bonne étagère afin de bien le ranger, deux belles tranches de jambon. « C’est du Noir de Bigorre ! » me dit-elle comme si j’avais besoin d’un encouragement. Je ne lui raconte même pas ma mésaventure, ça me couperait la digestion.

 

                                                                                                          René Delhom

Mis en ligne jeudi 1er novembre 2007 - 17h05