Le Maillon juillet 2007 : Tous les ans, les mois de Juillet et Août, voient se disperser les membres du Club. Organisation des vacances familiales oblige. Si plusieurs groupuscules se sont formés par affinité ou par nécessité, le gros de la troupe est resté soudé. Dix-sept sorties ont été réalisées, regroupant en moyenne une vingtaine de cyclos.

       Les mollets s’affûtent et le tour de taille diminue, aussi les ascensions se suivent théoriquement, de plus en plus difficiles, mais la forme arrivant elles se montent aisément. Il n’est que de voir la liste ci-dessous qui ne nomme que les plus importantes : Hautacam, Luz-Ardiden, pont d’Espagne-Cambasque. Sans autre dope que les Oeufs-Jambon, les C.R.L. ont mis dans la sacoche une partie de l’étape du Tour de France. Arette a vu leur départ sous un petit crachin qui ne les a nullement empêchés d’escalader le col d’Erroymendi  en hors-d’œuvre du port de Larrau, faire le trou Normand avec le col de Alto Laza et pour plat de résistance, le col de la Pierre Saint-Martin. Passons en (petite) vitesse sur les autres sorties quoique non négligeables que sont la Hourquette d’Ancizan, le col d’Aspin, le Soulor, l’Aubisque (2 fois chacun). Il y a eu aussi, les cols de Coupe, de Spandelles, et la montée au Chiroulet, ce qui n’est si pas mal pour des adeptes de Eau-Pastis-Olives.

    Cliquez pour agrandir  La randonnée de la Saint-Pierre, traditionnellement organisée par notre Club a été comme les autres années une vraie réussite, puisqu’elle a permis à des cyclistes étrangers au club de randonner avec nous. Sympa ! surtout que l’apéritif offert au Palais des Congrès par la Municipalité, frappé à point, a généreusement lubrifié nos luettes empoussiérées.

      A l’occasion du passage du Tour de France dans notre région, les Ets S.I.D.V. nous ont ouvert leur Stand monté à Armenteule. Le président Sarie, gros client de ce fournisseur en matériel de chauffage et sanitaire, avait été convié ainsi que ses randonneurs (en nombre indéfini) à la table copieusement garnie, dressée  pour la circonstance. Si vous entendez quelque part que S.I.D.V. est en dépôt de bilan, n’en cherchez pas la cause. Les C.R.L. sont connus pour leur convivialité en randonnée, mais sachez qu’à table, ce sont de vrais teigneux de la fourchette et d’une endurance à toute épreuve. Merci à la S.I.D.V. pour son aimable invitation, en espérant que nullement intimidée par l’appétit de ses convives, elle la renouvelle l’an prochain. C’était SUPER !

      Pour la journée de gala clôturant les Journées de la Paix, le Mardi 14 Août 2007, les Cyclo-Randonneurs Lourdais, organisent une randonnée de Cyclotourisme dont voici le programme sous réserve de modifications mineures. Départ à 10 heure précise de notre local de Soum Pic du Jer. Le trajet empruntera tout d’abord la riante vallée de Castelloubon et par le col de Lingous grimpera jusqu’à Neuilh. La descente par le sanatorium d’Astugue nous conduira par Pouzac et Bagnères au magnifique Hôtel tenu par Laurent Fignon. Nous déjeunerons au restaurant de l’hôtel pour ensuite rentrer à Lourdes en compagnie du champion cycliste à qui sera offert le maillot du Club. Le montant de la participation à cette randonnée est fixé à 15 €. Le chèque sera remis lors de la réunion du Jeudi 2 Août à notre trésorier, libellé à l’ordre des Cyclo-Randonneurs Lourdais. Les chèques collectés, le trésorier fera un chèque global à l’ordre de la Ville de Lourdes qui sera remis à l’arrivée au Palais des Congrès.

Balade au Chiroulet

 

       Alexine roulait deux gros phares effarés. Elle ne comprenait pas. Comment ? Il y a dix jours à peine, elle randonnait avec René et ses copains des C.R. Lourdais. sous un déluge qui faisait ressembler les coteaux de Sévignacq à la mer d’Iroise, et ce matin, pour quatre petits nuages qui vadrouillent dans le ciel tarbais, il lui fait traverser seulement la petite place Mozart pour la ramener de suite au garage. Il était prévu qu’aujourd’hui, ils feraient un tour rien que tous les deux, en amoureux. Une virée de 170 Km qui les mènerait dans le Gers. Elle se calme un peu lorsque à travers les vitres, elle voit la lumière du soleil baisser rapidement. Le ciel se couvrait.

        Elle est un peu déçue quand René dépend Colnago, le vélo italien. Mais enfin, elle n’en est plus jalouse. Elle l’aime bien maintenant le Transalpin. Les débuts avaient été difficiles. Mais il a perdu sa morgue, et dans le fond, c’est un brave vélo. Et puis, il faut bien l’avouer, elle adore son accent lorsqu’il lui raconte ses sorties. Elle a l’impression d’être à l’Opéra. Depuis quelque temps même, guidon contre guidon ils font la causette en se tenant par la pédale. Que voulez-vous, un vélo de course et une bicyclette de randonnée…. En somme l’union parfaite du sport et du romantisme contemplatif : L’idéal du Cyclo-Touriste.

         Bref ! Ce Mardi matin, René et Colnago sont partis sous un ciel qui devient de plus en plus menaçant pour accomplir le circuit prévu au programme du Club : La montée au Chiroulet.

         René a pris son allure de croisière sitôt passé le rond-point Renault, et Colnago, répond à la moindre sollicitation. Arrivé au pied de la côte de Loucrup, les nuages paraissent se dissoudre peu à peu. Le ciel redevient bleu du coté de l’Arbizon. Le vieux Cyclo  connaît cette grimpée par cœur. Il sait qu’au dessus des fermes, après un virage à droite, la pente est sévère. Avec Colnago, il peut se permettre de ‘’pousser un peu plus gros’’. Mais prudence, prudence ! Il faut en garder sous la pédale. Ainsi tranquillement sans s’essouffler, il parvient au sommet.

            Depuis le haut de la côte des Wisigoths, le point de vue est splendide. Les Pyrénées se déploient du Luchonnais au Béarn. Les ‘’ 3000 ’’ Haut Pyrénéens encapuchonnés de neige, étincellent au soleil qui apparaît enfin. La descente des Hourcades vers Montgaillard, n’est qu’une simple formalité un peu frisquette.

         Pas de problème sur la route qui mène à Bagnères de Bigorre. Un petit vent arrière, et René retrouve la pédalée légère de sa jeunesse. Il savoure cet instant où il se surprend à rêver au champion qu’il n’a jamais été.

        A Baudéan, il donne un clin d’œil à l’église certainement la plus photographiée de la région, qui a comme disent les autochtones : « Cinq clochers, quatre cents cloches. » mais qu’il faut traduire par : « Cinq clochers, quatre sans cloche. »

        Et voilà la Vallée de Lesponne qui s’ouvre magnifique sous le ciel devenu entièrement bleu. Vert, blanc, bleu, ces trois couleurs dominent dans la palette que la nature étale ici généreusement. D’abord, le vert tendre des prairies barré par le trait d’argent de l’Adour, puis celui plus varié des forêts qui passe du très clair avec les jeunes pousses de hêtre, au plus foncé des sapinières.

      Le blanc immaculé des sommets chapeauté par le bleu du ciel d’une pureté éblouissante, fait oublier un instant qu’ailleurs, l’Homme se prenant pour un dieu a pollué et dégradé le paradis qui lui a été confié.

       Mais trêve de rêverie, ça monte ! Et quand ça monte, il faut descendre…. les braquets. C’est une succession de petites côtes casse-pattes et de reposoirs. Un peu à court d’entraînement, René se ménage, il sait qu’à l’embranchement de la cascade de Magenta, il lui faudra lever ses fesses de la selle.

        Il est souvent monté au Chiroulet, mais chaque fois qu’il y revient, toujours émerveillé par la beauté du paysage, il s’arrête de temps en temps pour photographier. Il en a pourtant des photos de la vallée, mais la tentation est trop forte, c’est encore plus beau aujourd’hui. La grange à penàus entre Mérilheu et Bizourtère le séduit une Xème fois. 

       Voici le pont d’Abay. Les affaires sérieuses vont commencer. La pente se redresse et René prévoyant passe tout à gauche. Plus question de rêvasser. On se concentre s’il vous plait. René se serre sur la droite de la route, car il entend des halètements de locomotives qui se rapprochent rapidement. Deux ‘’cyclotes ‘’ le doublent en jetant un regard de commisération à ce vieux qui rame sur la chaussée. Lui leur envoie un : « Bonjour ! C’est magnifique hé ! » qui reste sans réponse. Les pauvres, elles n’auront vu que du goudron. Puis un cycliste d’Andrest arrive à sa hauteur. Il est dans la force de l’âge mais ralentit son allure pour faire un petit bout de route avec l’ancien. Et ça papote gentiment, le temps d’échanger quelques impressions sur la dureté de la grimpette, qui dans le fond n’est dure que si l’on dépasse ses moyens. En cyclotourisme, on n’éprouve pas souvent ce genre de sensation.

          Le copain d’un moment, reprend sa cadence et largue René sans y prendre garde. Tout à coup un hurlement retentit : «  J’ai besoin de toute la place ! » C’est Robert Lacanette qui redescend.  René ralentit pour un bonjour plus amical à son camarade de club, mais Robert continue à dévaler la pente à ‘’fond la caisse’’. Certainement que chez lui il y a des frites au menu et Robert doit y arriver avant midi pour peler les pommes de terre.

     Cliquez pour agrandir     La pente s’adoucit lorsqu’un autre cyclo fait un ‘’ tête droite’’ avec un aimable bonjour nullement essoufflé… René est à nouveau seul, mais la route descend maintenant, c’est le nez en l’air, regardant le sentier menant au lac Bleu qu’il arrive au Chiroulet.

          Au bar, les deux cyclos d’Andrest, invitent René à prendre un petit café avec eux. Aussitôt, on discute vélo comme il se doit, on parle de souvenirs et d’avenir puis les trois cyclos se séparent sur un sincère au revoir. René reprend seul le chemin du retour, heureux d’avoir accompli sans encombre cette belle randonnée. Arrivé à la maison, il range soigneusement Colnago à sa place. En refermant doucement la porte, il entend une voix s’élever : « Che bella cosa, ’na iurnataé solé ! . » Colnago raconte sa virée à Alexine.

                                              

                                                                             Texte et Photos René Delhom

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Mis en ligne Jeudi 2 avril 2007