Conférence de presse de Jean-François Delage,
nouveau préfet des Hautes-Pyrénées

Jean-François Delage, le nouveau préfet des Hautes-Pyrénées, est arrivé samedi soir à Tarbes. Dès le lendemain, il a pris officiellement ses fonctions en participant aux cérémonies du 11 novembre. Ce lundi, en fin de matinée, il a tenu un point-presse pour une première prise de contacts avec les journalistes. D'entrée, il a dit sa satisfaction de venir dans les Hautes-Pyrénées : "Je suis très heureux d'arriver dans ce département que je connais un tout petit peu pour des raisons familiales parce que j'ai passé un certain nombre de vacances, il y a plus de trente ans de cela, à Luz Saint-Sauveur. J'avais entre 11 et 16 ans. Ce sont de lointains mais bons souvenirs. En outre, je vais continuer à pouvoir m'adonner à ma passion qui est le rugby. Je vais donc pouvoir assister à des matches. J'ai joué 10 ans mais en tant que lycéen. Je reste attaché à ce sport. Je me ferai un plaisir d'aller assister aux matches de Tarbes après avoir assisté à ceux d'Aurillac (NDLR. L'avant-veille, Aurillac avait corrigé Tarbes 48-3 !)".

Il entend avoir les meilleurs rapports possibles avec les divers représentants de la presse. Comment conçoit-il son métier ? "D'abord, répond-il, il faut avoir le goût du contact humain. L'Etat est un dispositif juridique mais ceux qui le représentent travaillent pour lui et doivent à mon sens privilégier le contact humain. Il n'y a pas de possibilité de faire avancer des dossiers d'intérêt général si on n'est pas un homme de dialogue. Je souhaite dialoguer avec l'ensemble des élus y compris sur des dossiers difficiles. Même si on n'est pas d'accord, on peut discuter et essayer de voir comment on peut trouver des convergences. Mon rôle n'est pas d'attiser des difficultés, c'est au contraire d'essayer de rapprocher des points de vue divergents pour faire prévaloir l'intérêt général. Bien sûr, je suis le représentant de l'Etat et j'assumerai pleinement mes responsabilités mais en même temps ça n'exclut pas pour moi le dialogue, la discussion, la possibilité de progresser sur des dossiers complexes. L'Etat c'est fait pour mieux vivre ensemble dans un cadre légal, juridique et démocratique. Voilà mes idées forces sur le métier".

"Comprendre les enjeux"

A-t-il parlé de certains dossiers avec son prédécesseur Emmanuel Berthier ? "Avec mon prédécesseur que j'ai eu rapidement au téléphone, nous avons évoqué quelques dossiers. J'aborde cette nouvelle mission avec beaucoup d'intérêt. Je n'ai pas d'idées préconçues par rapport aux dossiers . Je n'ai pas d'idées toutes faites. J'entends d'abord en comprendre les enjeux et essayer de voir comment on peut progresser pour certains d'entre eux". Comme dossiers, Jean-François Delage a regardé le budget de la préfecture, les dispositifs concernant la politique de la ville et de la délinquance. Il a pris connaissance di dossier sur les gens du voyage car il doit aller samedi à l'inauguration d'une aire de passage des gens du voyage. Il a tenté de cerner les difficultés des collectivités par rapport à l'intercommunalité. "L'intercommunalité, dit-il, c'est la volonté des élus, je n'ai pas l'intention de l'imposer. Il faut respecter la compétence, le principe démocratique. Mon rôle c'est d'essayer d'inciter et de faire en sorte que les gens adhèrent. Une démarche aujourd'hui me semble être légitime dès lors qu'elle est comprise ou au moins admise. Si une démarche est imposée, elle a du mal à se maintenir. Je suis un représentant de l'Etat, je suis tenu d'appliquer la politique du gouvernement. Ce qui n'exclut pas le dialogue. S'agissant de la lutte de contre la délinquance sur la voie publique, je ferai mon métier".

Le développement économique

"Je pense que ça fait partie de la mission d'un représentant de l'Etat que de participer autant que faire se peut au développement économique. J'essaierai dans la mesure du possible d'aller visiter régulièrement des entreprises. Je veux me tenir informé de ce qui se passe. Je veux avoir un contact avec les chefs d'entreprise pour voir leurs difficultés, leurs problèmes. Je pourrai peut-être les aidés sur un certain nombre de sujets (implantations, dossiers autour de l'aéroport...). La composante économique est importante. Elle fait partie de la vie intégrante de la société dans laquelle nous vivons. Dans la mesure de mes moyens, j'essayerai de faciliter la tâche des chefs d'entreprise qui veulent créer de l'emploi et de l'activité. C'est le rôle de l'Etat d'apporter son aide à des projets d'intérêt général qui sont essentiellement portés par des collectivités et des élus".

Grève : les délégations qui le souhaiteront seront reçues

A quelques heures du début des grèves annoncées, Jean-François Delage a rappelé que "le droit de grève est un droit constitutionnellement reconnu, donc il n'y a pas de raison que je ne le respecte pas. C'est un débat national. Si des délégations demandent à être reçues à la préfecture, elles le seront. C'est leur droit de faire grève, de manifester, le seul droit qui ne soit pas reconnu c'est celui de casser. Mon rôle est de veiller à ce qu'il n'y ait pas de débordement. Il existe des syndicats représentatifs (salariés, professionnels, agricoles) qui font bien naturellement partie de nos interlocuteurs".

Lourdes et le Préfet

Interrogé sur la cité mariale, Jean-François Delage n'ignore pas la place importante qu'elle tient dans le département. "C'est un lieu éminent, mondialement connu des pèlerins. Je sais que 6 millions de pèlerins viennent chaque année à Lourdes. Je crois que le rôle d'un représentant de l'Etat n'est pas de se mêler de la liturgie, des aspects religieux, mais de veiller à ce que les personnes qui viennent exprimer leur foi à Lourdes puissent le faire dans des conditions tout à fait correctes. J'ajoute à cela que si nous avons l'honneur d'accueillir le Pape qui est au delà du chef de l'Eglise un chef d'Etat, nous ferons tout évidemment pour que cela se passe le mieux possible".

L'ours

Questionné sur le dossier des grands prédateurs, Jean-François Delage ne s'est pas penché sur le dossier. "Pour l'instant, je ne me suis pas penché sur le dossier des grands prédateurs. Ce que je sais, c'est qu'il y a une étude en cours. Mon rôle sera le même que celui de mon prédécesseur, à la fois tenir compte de la biodiversité et des impératifs des éleveurs et l'accompagnement de ces derniers par un certain nombre de mesures. À la fois de surveillance de l'animal et de son suivi et puis travailler, autant que faire se peut, à la prévention des difficultés, avec notamment le monde agricole".

Propos recueillis par Gérard MERRIOT

Photos Alain BOUCHARD - TARBES
Mis en ligne lundi 12 novembre 2007 - 17h45