Franska, une mort annoncée
et des problèmes qui restent
 

La mort accidentelle de Franska sur la voie rapide entre Lourdes et Agos Vidalos mercredi dernier n’est qu’un accident banal comme nous pouvons en voir avec tout le gros gibier en France et à l’étranger. En Slovénie, le problème se pose également avec les trains. Cette disparition n’est pas un véritable événement en soi.

Pour l’ASPP 65, ce qui est important c’est que les éleveurs puissent retrouver la sérénité et la tranquillité pour exercer librement le métier qu’ils ont choisi. Eleveur/berger dans un village de vallée ou de montagne avec de petites surfaces d’exploitation complétées par les estives.

C’est aussi l’espoir que des estives abandonnées ou partiellement vidées depuis l’introduction des ours Slovènes puissent à nouveau retrouver vie et que les bergers et éleveurs puissent en tirer une ressource suffisante de leur exploitation et maintenir la vraie biodiversité de nos montagnes qui s’est construite au fil des siècles voire des millénaires grâce au pâturage.

Franska n’est qu’un élément révélateur des objectifs des ultra environnementalistes qui veulent introduire des ours exogènes dans un milieu ou le développement des activités humaines d’hiver et d’été n’a pas laissé de place à l’ours des Pyrénées.

Leur acharnement pour implanter des ours Slovènes met en évidence, une méconnaissance totale des contraintes techniques et économiques des éleveurs, un refus de prendre en compte les conséquences destructrices irréversibles sur un milieu d’une biodiversité à la richesse exceptionnelle et la volonté de classer la seule exploitation durable du milieu naturel comme sans importance.

Ces environnementalistes qui imposent aujourd’hui leur désir sont incapables d’avoir une vision globale de la biodiversité, de l’environnement et du développement durable en s’attachant à une seule espèce emblématique sans jamais approfondir les conséquences d’importations coûteuses d’ours qui auraient sans doute vécu dans de meilleures conditions dans leur pays d’origine malgré l’existence d’un plan de chasse pour réguler leur prolifération.

Franska comme les autres ours importés n’est que le révélateur d’une écologie politique malade de ses dogmes et de son idéologie dépassée tournée contre l’homme et plus spécialement contre ceux qui habitent et travaillent sur les territoires de montagne.

La mort de Franska ne doit pas nous faire oublier que tous les problèmes restent à régler.

1/ les préalables à toutes discussions avec les pouvoirs publics à savoir le retrait de Boutxy et l’arrêt du plan d’introduction d’ours

2/ les problèmes que rencontrent les autres éleveurs / bergers pyrénéens avec d’autres ours, que ce soit en vallée d’Aspe, à Melles, dans le Biros, le haut-Ariège ou chez nos amis espagnols de la Navarre à l’Alt Anéou.

3/ les problèmes de fond liés :

 
  • à la protection et au développement de la biodiversité y compris des races animales domestiques et au développement durable des villages et des vallées pyrénéennes.

  • Au choix de société entre protection et développement durable dans un cadre de maintien des activités humaines sur un territoire et l’ensauvagement total des montagnes vidées de toutes activités humaines et pastorales bien avant que les 120 à150 ours Slovènes aient été trasplantés dans les Pyrénées par le plan ours.

La mort de Franska n’efface pas les problèmes de sinistres occasionnés par les vautours à l’occasion desquels des éleveurs / bergers se font outrageusement qualifier de menteurs ou de « chasseurs de primes » par certaines administrations publiques et des associations ultra environnementalistes irresponsables.

La mort de Franska n’est qu’un accident occasionnel lié à la confrontation du monde animal sauvage et du monde moderne vécu par la majorité de la population française. Elle apporte la preuve que les Pyrénées ne sont pas un espace sauvage mais un milieu humanisé où vit de manière régulière et permanente toute une population et où s’exercent des activités humaines à tous les niveaux et à tous les étages montagnards.

Cette mort d’une ourse ne remet pas en question les actions en cours menées par l’ASPP 65 et les syndicats agricoles notamment l’aide et assistance matérielle aux éleveurs victimes d’un sinistre de la part des grands prédateurs (constats, aide juridique, etc…)

Par ailleurs, l’ASPP 65 n’oublie pas et tient aussi à apporter son soutien à ceux qui, dans les Alpes, le Jura et le Massif Central souffrent de la présence du loup et de toutes ses conséquences économiques, sociales et humaines. Elle soutiendra les élus savoyards qui viendront lundi et mardi chercher de l’aide dans les Pyrénées.

Communiqué de presse du 13 août 2007.

Contact presse :

Marie-Lise Broueilh : Tel : 06 30 36 97 52

Mis en ligne le lundi 13 août 2007