L'ADDIP, Coordination Pyrénéenne, communique
Mort de Franska : le bilan du plan ours s'alourdit, la facture aussi
Foix, le 14 Août 2007

La mort accidentelle de Franska, l'ourse slovène dont nous avions en vain demandé le retrait, donne raison à tous ceux, de plus en plus nombreux, qui pensent que cette ourse et ses congénères n'auraient jamais du être importés de Slovénie. C'est d'abord un peu de répit pour des centaines de familles d'éleveurs : éreintés par des mois de veille et d'angoisse la nuit, et de visions d'horreur le jour, ils vont pouvoir simplement vivre, et travailler. La fin prévisible de Franska est surtout une démonstration supplémentaire, cinglante, de l'absurde entêtement à poursuivre ce plan de réintroduction sans aucune justification écologique, utopique, coupé des réalités et grand fossoyeur de fonds publics.

 Les dernières propositions de la Secrétaire d'Etat, (qui n'exclut pas d'aller chercher 2 nouveaux volontaires désignés  à l'importation en Slovénie !) ne peuvent que provoquer déception et colère :  le plan d'action présenté obéit une fois de plus aux 4 volontés des quelques associations encore favorables aux introductions d'ours slovènes, celles-là même qui vivent aux crochets du plan ours : expertises variées, commerce divers autour des chiens patous, commissions en tout genre … tout un chapelet de mesures destinées uniquement à gagner du temps, et dont la facture est comme toujours envoyée  aux contribuables !

 Le 26 juillet à Toulouse,  tous les députés, sénateurs, présidents de conseils généraux, de chambres d'agriculture, l'association nationale des élus de montagne, les responsables professionnels et syndicaux, les associations d'éleveurs et d'usagers de l'espace montagnard *, ont parlé à la ministre d'une même voix. Ils ont défendu le rôle irremplaçable de l'élevage transhumant : sa dynamique économique, son impact positif sur le tourisme, sur la biodiversité, sur l'accès de la montagne à tous, sur la beauté des paysages Pyrénéens. Ils ont dénoncé avec force, unanimement, 10 années d'impossible coexistence sur le terrain entre l'homme et l'ours. Sans être entendus.

 Comme ses prédécesseurs, la nouvelle Secrétaire d'Etat semble incapable d'échapper à l'influence désastreuse de cette poignée d'associations, complètement désavouées par le fiasco écologique, humain, social et financier de 10 ans de cohabitation manquée. Parce qu'elles en portent la responsabilité, l'Etat ne doit plus leur concéder le  moindre rôle dans le nouveau volet de discussions qui s'ouvre aujourd'hui.

 Dans un climat social détestable, où l'aveuglement et l'immobilisme font le lit des réactions les plus radicales, il est  urgent d'agir. Des solutions existent. L'ADDIP, Coordination Pyrénéenne**, demande audience au Président de la République pour les envisager  de façon claire, concrète et objective.

 Quant à la population d'ours, en persistant dans leur utopie de Pyrénées slovènes, couvertes de forêts, sans routes ni activités humaines, sans troupeaux ni bergers, sans touristes ni stations d'hiver et d'été … les intégristes de l'écologie la conduisent eux-mêmes aussi sûrement et radicalement qu'ils l'ont fait pour Franska à une fin proche, et certaine.

 * Des  4 départements :  Ariège, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques.
** Des 4 départements : ASPAP (09), ADIP31, ASPP65 , et FTEM (64).

Mis en ligne mercredi 15 août 2007 - 9h42