Parc National des Pyrénées ou la démocratie menacée ?

 

Par lettre du 10 août 2009 http://www.pyrenees-pireneus.com/PNP-Trois-demissions-de-plus-au-Conseil-administarion-parc-national-Pyrenees.htm  adressée à Gilles Perron, Directeur du Parc National des Pyrénées, Robert Casadebaig, Francis Courouau et Jean Lassalle émettaient de sérieux doutes sur le fonctionnement des institutions républicaines. (La lettre complète http://www.pyrenees-pireneus.com/PNP-Trois-demissions-de-plus-au-Conseil-administarion-parc-national-Pyrenees-lettre-au-directeur.pdf ) 

 

La situation est bien plus grave

Une grande centrale de l’écologie, FNE, financée à 73 % par des aides publiques ((Cf. rapport financier 2008 en ligne sur son site Internet) a, par l’intermédiaire de sa filiale départementale UMINATE 65 remis en cause la nomination de Marie-Lise Broueilh au CA du Parc. Le seul grief qui lui est reproché est d’être contre des introductions d’ours tout en sachant que :

  • Elle a siégé plusieurs années à ce Conseil d’Administration au titre de la Chambre d’Agriculture sans que personne ne dise rien
  • Le conseil scientifique du Parc National s’est lui-même prononcé contre ces introductions.

Nous voyons qu’au nom de l’idéologie développée, pour  cette centrale, bien loin de l’écologie, tous les motifs les plus stupides sont bons. Sans parler des étiquettes qui lui sont attribuées… pourquoi ne pas lui mettre une marque de distinction comme on l’a connu dans les années troubles de l’Europe des années 30 et 40 ? Les fondateurs du WWF ont un certain métier dans ce domaine (sujet sur lequel nous reviendrons très prochainement).

 

Jusqu’où iront-ils ?

Selon les informations dont nous disposons, ils sont allés beaucoup plus loin. Ils ont activé toutes leurs relations au sein du Ministère de l’Ecologie pour que l’arrêté de nomination soit revue et obtenir l’éviction de Marie-Lise Broueilh au profit d’un membre de FNE qui serait un certain Geoffre. Personnage mythique de FNE qui siège depuis des décennies au CA du Parc National et qui se trouve actuellement mis au chômage. Des solutions diverses, toutes aussi farfelues les unes que les autres ont été suggérées allant même jusqu’à imaginer une modification du décret. Mais alors, si ce décret est modifié pour ce sujet, il peut l’être pour deux et ainsi répondre aux exigences béarnaises. Il est curieux que ce soit possible pour les uns mais pas pour les autres…. Et pourquoi ?

 

Qui négocie au Ministère de l’Ecologie ?

Ni le Ministre dont la spécialité est d‘être aux abonnés absents y compris pour les membres de son propre parti politique, ni la secrétaire d’Etat qui a, depuis un certain temps, oublié ses engagements de Toulouse n’interviennent pas dans ce processus mais simplement un petit groupuscule de fonctionnaires à la solde des centrales de l’écologie. Le plus remarquable est le rapport de l’une d’elles que nous avons pu nous procurer et qui est l’exact copier / coller de l’argumentaire de FNE déposé au tribunal administratif de Pau contre l’agrément environnemental de l’ASPP 65 par la Préfecture des Hautes-Pyrénées. Curieux, non ? Le Ministère contre la Préfecture n’a même pas la pudeur de présenter un texte différent. Bravo !

 

Ils veulent le pouvoir pour contrôler les territoires.

Il est clair que dans cette affaire, la FNE qui dispose déjà de nombreux postes directement (FIEP) ou indirectement (Marie Odile Guth, Laurent Mermet….) ainsi qu’au conseil scientifique (Gérard Caussimont, Président du FIEP pour ne citer que lui), veulent la totale avec les deux postes des associations environnementales. Tous les moyens sont bons pour parvenir à leurs fins. L’objectif avoué en privé n’est pas l’ours ou le loup mais la gestion des territoires (propos « off » de chargés de communication de ces associations). La Parc National des Pyrénées est un  de ces moyens à défaut d’importer des ours.

Dans le rapport Baque-Guth sur le loup dans les Alpes il est écrit : « Le loup trouve des biotopes adaptés dans des espaces montagnards /…/ où la présence d’un pastoralisme temporaire (troupeaux d’ovins ou de caprins) n’apporte qu’une opportunité supplémentaire au prédateur opportuniste, il n’en est pas de même dans des secteurs importants d’élevage bovin des bassins allaitants du Massif Central entre autres ».

 

Décliné avec l’ours et les Pyrénées, cela veut dire en clair qu’il peut y avoir des grands prédateurs dans les Alpes et les Pyrénées mais pas ailleurs.

Chacun, dans les Pyrénées, appréciera, mais sur ce coup, l’ASPP 65 a sans doute le tort d’être trop respectueux de la diversité des idées pour ne pas exiger le retrait de Marie-Odile Guth ou de Laurent Mermet qui, lui, entre 1994 et 1996 aurait bien baigné dans des eaux troubles au détriment de l’IPHB et de l’Etat.

 

Une chose est certaine. Au-delà des simples conflits de nomination des uns et des autres, c’est la démocratie républicaine qui est en jeu. C’est aussi l’avenir des territoires face à des organisations prêtes à tout. Ces problèmes méritent que l’on attende le temps qu’il faudra pour mettre tout à plat. A moins qu’il ne soit recherché des conflits plus physiques ?

 

Louis Dollo

Mis en ligne jeudi 3 septembre 2009