Qui ira au Groupe National Ours du 18 décembre ?

 

Qui fera le voyage de Toulouse jeudi pour la seconde réunion du Groupe National Ours version modifiée ?

A priori, il manquera du monde sur les bancs de la Préfecture de région. En dehors du collège de services de l’Etat qui fera très probablement le plein et les associations environnementalistes pro-ours qui ont des subventions à justifier et à défendre, les bancs devraient être particulièrement clairsemés.

 

Dans le collège des professionnels, les Chambres d’Agriculture viendraient faire une déclaration sans siéger. Il restera peut-être les forestiers et la Fédération Communautaire des Accompagnateurs en Montagne Pyrénéensqui est en fait un syndicat de professionnels n'ayant pas qualité de représenter tous les professionnels pas plus que l’activité de randonnée. Tout le monde est assez curieux de savoir qui va se déplacer au titre du réseau pastoral pyrénéen avec deux cellules d'animation pastorale. Quel berger acceptera le déplacement pour avoir une délégation complète ?

 

Chez les élus, les bancs seront encore plus clairs. Au Conseil Général de l’Ariège, son Président, Augustin Bonrepau a écrit à Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, en ces termes « Au moment où la crise met en difficulté l’économie de notre département, le Conseil Général considère qu’il doit consacrer toute son énergie, tous ses moyens et tout son temps à y faire face et souhaite que l’ensemble du Gouvernement et de l’Administration en fasse de même en mettant définitivement un terme à ces introductions. » Pour les Hautes-Pyrénées, la Présidente, Josette Durrieu, estime que l’assemblée départementale s’est prononcée contre toute introduction en 2006 et qu’en conséquence il n’y a pas à revenir dessus. Les Conseils Généraux de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, peu concernés,  pourraient ne pas faire le voyage. Du côté de la Haute-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques tout comme de la région Midi-Pyrénées, on nous dit que « aucun représentant n’a été nommé à ce jour ». Dans les couloirs du Conseil Général à Pau, certains conseillers ne nous cachent pas « qu’il faudrait être fou pour se mettre dans cette galère. » François Maïtia, Président de la commission permanente du Comité de Massif mais aussi vice-président du Conseil Régional d’Aquitaine sera également absent. Du côté de l’ANEM, un seul représentant sur trois rentrerait dans la salle pour « écouter » en ayant dans la poche la motion qu’ils ont signée avec l’APCA (Assemblée Permanente des Chambres d’agriculture). Le Président de l’IPHB sera aussi absent. Enfin… Peut-être pas tout à fait car Jean Lassalle, s’il peut se libérer de ses obligations parisiennes de député sera là mais… « Aux cotés des éleveurs. »

Décidément, ce collège montre clairement son opposition aux projets gouvernementaux. Et ce sont eux les véritables représentants des populations locales.

 

Parmi le collège des associations, il ne devrait y avoir que les environnementalistes.

 

Tout ceci ressemble, une nouvelle fois, à un camouflet à l’encontre de la secrétaire d’Etat qui semble ne pas avoir compris ce que veulent les éleveurs et les territoires pourtant clairement exprimés dans de nombreux documents.

 

Pour les associations de l’ADDIP, leur dernier communiqué dit clairement que, n’ayant «jamais accepté le Plan-ours 2006-2009 pour lequel les Pyrénéens n’ont jamais été écoutés » et n’ayant « jamais été consultés sur la DECISION d’importation d’ours slovènes, mais seulement sur les MODALITES d’organisation de cette opération » et exigeant par ailleurs, « la dissolution du GNO et l’arrêt du plan de restauration », ils n’ont « donc aucune raison de participer à sa mise en œuvre et à son évolution. »

 

Face à une telle fronde, que fera le Ministère de l’Ecologie ? Constater une nouvelle foi l’absence d’acceptation sociale des ours et poursuivre son plan ou admettre cette non acceptation et prendre les décisions qui auraient dues être prises il y a 20 ans : tout arrêter.

 

Nous verrons ce qu’il en ressortira mais dans tous les cas les protagonistes des introductions d’ours devront répondre sur les « mensonges » dont les accuse l’ADDIP et qui pourraient bien avoir des suites dans un autre milieu. Et puis, l’avenir reste conditionné au verdict du Conseil d’Etat même si personne ne se fait d’illusion à ce sujet. D’autres procédures semblent avoir été préparées pour poursuivre et obtenir une retraite des ours slovènes et leur descendance ou au moins l’arrêt définitif des importations d’ours.

 

Nous comprenons que face à une telle situation, un Groupe National Ours n’a aucun avenir et, même s’il est maintenu, ses avis n’auront, pour les acteurs des territoires, strictement aucune signification.

 

Louis Dollo

 

 

Le communiqué de l’ADDIP : http://www.pyrenees-pireneus.com/ADDIP-Communique-Presse-16-12-2008-Groupe-National-Ours.pdf

 

Les dossiers de l'ADDIP

Mis en ligne mercredi 17 décembre 2008-8h00