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L’ours en Pays Toy ne fait plus débat : c’est un combat à long terme !

vendredi 6 juin 2014 par Rédaction

A la suite des prédations du week-end dernier, le mot débat pourrait-être remplacé par combat. Car il s’agit bien d’un combat qui est engagé contre les défenseurs des plantigrades à tout crin et autres apôtres de l’ensauvagement des montagnes et des vallées et « un retour 2000 ans en arrière ».

Le nombre d’ours…

Au niveau pyrénéen le chiffre varie selon que l’on est français ou catalan (Espagne). Selon les services de la Generalitat de Catalunya il y en avait en 2013 de 25 à 30 http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/ours/Espagne/Catalogne/Presentation-Ours-Brun-Catalogne-Val-Aran-Espagne.php Voire même, selon certaines communications, 32 individus.

Versant français, selon l’ADET-Pays de l’ours, ce serait 24 individus, chiffre très précis ! Nous pouvons imaginer et espérer que la DREAL Midi-Pyrénées dispose du même chiffre. Cette administration spécialiste de la communication environnementale a stoppé ses efforts à 2012 http://www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr/les-resultats-du-suivi-r3220.html

Dans le Val d’Azun et Estaing, il semble que la vallée bénéficie d’une chance supplémentaire de développement touristique en étant crédité de 2 ours ponctuellement en vadrouille. Avec Cannellito venant du Pays Toy, Néré viendrait randonner depuis le Béarn, selon des photos prises à Estaing et des traces photographiées au col d’Artouste. Azenois, réjouissez-vous, vous disposez d’un « nouvel atout touristique » http://www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/EmpreinteOursN4_cle2ad5e2.pdf . Après la fête de la transhumance….

Pour ce qui est du Pays Toy, nous n’en avons qu’un permanent, probablement Cannellito. Du moins nous le supposons. Car si Jean-Jacques Camara, de l’équipe de suivi ours, était hier en randonnée professionnelle du côté de Luz, nous ne disposons d’aucune information officielle sur la localisation présente et passée des ours. Informations volontairement cachées en abandonnant certaines publications, et en modifiant la publication de « l’écho des tanières » dont le contenu développé devait rester confidentiel. (Le dernier connu : http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/ours/France/Presence-Localisation-Suivi/2014/Echo-des-Tanieres/2014-04—30-Echo-des-Tanieres-09.pdf) . Les règles habituelles de « l’Information sélective et manipulée sur l’ours dans les Pyrénées » http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/ours/France/Presence-Localisation-Suivi/2013/Echo-des-Tanieres/2013-Informations-Selectives-Manipulees-Ours-Pyrenees.html avec une rigueur tout à fait remarquable. Le droit à l’information du public n’est pas plus connu à l’ONCFS et au Parc National des Pyrénées que le respect de la vie privée avec des caméras un peu partout mises en place et exploitées dans des conditions fort discutables d’autant qu’elles sont sans intérêt pour l’information du public et des éleveurs.

Quelles solutions pour les éleveurs victimes de l’ours ?

Depuis mai 2012, des promesses diverses sont faites aux éleveurs du Pays Toy. Lors d’une réunion en mairie de Luz, Pierre-Yves Quenette, de l’équipe technique ours (ETO), s’était engagé à réviser le protocole « ours à problème » afin de l’appliquer à Canellito. Rien ne s’est produit et Cannellito pose toujours problème sans être considéré « à problème ». Cette modification de protocole avait déjà été demandée le 26 juillet 2010 par la Ministre Chantal Jouanno. http://www.pyrenees-pireneus.com/ADDIP/ADDIP-accueil-chantal-jouanno-comite-massif-pyrenees-ours-26-juillet-2010.html Mais, évidemment, rien n’a bougé. Même une ministre est impuissante face à cette administration. Paroles de Ministre de l’Ecologie…. http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/ours/France/Opposition/Paroles-Ministres-ecologie-effarouchements-introductions-ours.html

Pour la troisième année consécutive, la même situation produit les mêmes effets. Cannellito est là et pose problème en se servant dans les troupeaux. Curieusement, Néré n’est pas aussi gourmand même lorsqu’il se déplace à Estaing. Pourquoi ?

Les éleveurs sollicitent les pouvoirs publics. Normal d’attirer l’attention du préfet sur cette situation. Mais quel intérêt ? Il est au courant depuis 3 ans, fait remonter, mais l’ascenseur se bloque en haut. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’a aucun pouvoir, aucune marge d’action en dehors de quelques solutions pour calmer les éleveurs. Des solutions dont nous connaissons l’inefficacité depuis plus de…. 20 ans. Les seuls gagnants : La Pastorale pyrénéenne. Une association écologiste qui perçoit 400 000 Euros de subventions d’Etat par an pour fournir des bergers qui travaillent…. 35h par semaine. Le reste du temps, on fait quoi des bêtes face à l’ours ? Un éleveur n’est indemnisé que pour UN berger alors qu’il en faut 4 pour un poste afin d’assurer une garde permanente. Pas très sérieux…. Et cet amateurisme devient une institution….

Les effarouchements ? Un bon moyen pour envoyer la bête chez le voisin….

La situation n’est pas prête de s’améliorer.

Malgré la volonté des organisations syndicales départementales et régionales à s’opposer aux introductions d’ours http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/ours/France/Opposition/2014-05-21-Syndicats-Pointe-du-Combat-Hautes-Pyrenees-Ours.php la représentation européenne des agriculteurs par la COPA-COGECA n’est pas aussi claire. Pour participer à la « Plate-forme européenne sur la grands carnivores » le 10 juin prochain http://www.pyrenees-pireneus.com/Environnement/Institutions-Commissions/Union-Europeenne/Plateforme-Europeenne-Coexistence-Population-Grands-Carnivores/Plateforme-Europeenne-sur-coexistence-entre-Populations-et-Grands-Carnivores.php la COPA-COGECA signe l’accord « sur la coexistence entre les populations et les grands carnivores » http://www.pyrenees-pireneus.com/Environnement/Institutions-Commissions/Union-Europeenne/Plateforme-Europeenne-Coexistence-Population-Grands-Carnivores/Accord-participer-Plate-Forme-europenne-coexistence-populations-grands-carnivores.php Hormis le fait que cette plateforme travaille dans le cadre de la Directive habitats (Natura 2000) au contenu contesté, il y est précisé : « Trouver des solutions découlant de conflits avec les grands carnivores et faciliter la coexistence de l’homme et les grands carnivores est mieux assurée grâce à un dialogue constructif entre les parties prenantes aux niveaux local, national et européen. Ces solutions doivent être adaptées aux conditions locales et régionales ». C’est l’acceptation de principe de vivre, coûte que coûte, avec l’ours (et nous le verrons, dans un autre temps, avec le loup). Ce n’est plus la cohabitation mais la coexistence…. 

Et ils ont tout prévu dans leur « Projet de programme d’actions clés sur les grands carnivores » http://www.pyrenees-pireneus.com/Environnement/Institutions-Commissions/Union-Europeenne/Plateforme-Europeenne-Coexistence-Population-Grands-Carnivores/2014-03-31-Projet-Programme-Actions-Cles-Grands-Carnivores.php notamment pour chacune des populations d’ours dans les Pyrénées http://www.pyrenees-pireneus.com/Environnement/Institutions-Commissions/Union-Europeenne/Plateforme-Europeenne-Coexistence-Population-Grands-Carnivores/Actions-Cles-Grands-Carnivores-Europe-Ours.php#6 en passant par…. L’Espagne !

Autant dire que le conflit avec les ours n’est pas prêt de s’arrêter et ce n’est pas un rendez-vous avec le Préfet qui réglera le problème. Il faudra sûrement trouver d’autres solutions. Lesquelles ?

Louis Dollo