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Rien ne va plus sur les sites naturels d’escalade des Hautes-Pyrénées

samedi 28 avril 2012 par Rédaction

Suite aux déclarations dans la presse régionale le 25 avril dernier de Michel Mousis, Président du Comité Départemental de la FFCAM (CAF), concernant l’avenir des conventions d’usage des sites d’escalade du département, nous avons interrogé Frédéric Nardin, le nouveau Président du Comité Départemental FFME [Ndlr : il a été élu le 18 janvier 2012] qui est à l’origine de la dénonciation unilatérale des conventions. Il nous apporte quelques éclaircissements pour l’avenir de l’escalade dans le département.

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Pourquoi
en sommes-nous là ?

"Times New Roman","serif"'>Frédéric Nardin : normal'>« Les conventions prévoient l’équipement des sites, leur entretien
et le contrôle régulier des ancrages du site réalisé par un professionnel.

Hors
le comité départemental de la fédération
ne dispose ni de la trésorerie pour faire les avances de frais, ni
l’autofinancement pour les investissements, ni les moyens financiers de
l’entretien, ni la structure administrative pour assurer le suivi. Par
ailleurs, demander à la fédération d’équiper en investissant, rechercher les
financements et assurer la gestion de tous les sites du département est aussi
incohérent que de demander à la fédération de foot d’assurer ces mêmes services
pour les stades du département. A ma connaissance, ce sont les communes qui les
assument ».

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Qui
est responsable en cas d’accident ?

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>« Si
le site est conventionné, la responsabilité incombe au signataire de la
convention, le Président du comité départemental de la FFME. Quel que soit
l’usager du site, dont l’accès est libre à tous sans aucune surveillance.
Est-ce la même chose sur un stade si une installation est
défectueuse ? Je ne crois pas. »

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Mais
lorsque ce sont des professionnels qui exercent sur le site ?

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>« Nous
sommes ici dans une situation que nous ne trouvons qu’en escalade et, dans
certains cas, en canyon. Vous avez, d’une part, un site d’escalade, sous la
seule responsabilité du Président du Comité départemental FFME, un bénévole non
rémunéré, qui est équipé et entretenu à la charge de la fédération c’est-à-dire
en grande partie sur fonds propres issus des cotisations des licenciés et
d’autre part des professionnels qui se font rémunérer par leurs clients et qui
utilisent gratuitement une structure entretenue par d’autres. Sans vouloir
créer une polémique, admettez qu’il existe une certaine anomalie surtout
lorsqu’on sait que les caisses du comité sont vides<span
style='mso-spacerun:yes'> et qui, de ce fait, ne peut plus assumer ses
missions de développement sportifs dans les autres disciplines telles que
descente de canyon, alpinisme, ski alpinisme, randonnée en montagne, raquette à
neige, etc… »

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Néanmoins
il existe des pratiquants individuels licenciés ou non sur le département et
d’autres qui viennent d’autres régions pour grimper. Quelle issue voyez-vous ?

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'><span
style='mso-spacerun:yes'> « Lors de la dénonciation de la
convention, les villes de Lourdes et Beaudéan ont pris un arrêté d’interdiction
d’escalade (1). Si les maires ne veulent pas assumer la responsabilité,
pourquoi un Président de comité départemental bénévole et sans moyen les
assumerait ? Pour Lourdes, cette
interdiction est partiellement levée puisque les personnes encadrées par un
club ou un professionnel peuvent grimper. Pour l’ensemble du département, il
faudra bien trouver une solution pour que des structures jouent leur rôle
autant sur le plan sportif que de loisir et touristique. C’est peut-être aussi
le rôle de la CDESI (Commission départementale des espaces, sites et
itinéraires) présidée par le Président du Conseil Général. La FFME peut
apporter une expertise  au Conseil
Général et aux communes ou communautés de communes, afin de leur permettre
d’assurer leur rôle d’équipeur de structures sportives exactement comme pour un
stade ou un gymnase »

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Une
expertise gratuite ?

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>« Non.
Une expertise ou un audit est payant. Il s’agirait d’une prestation facturée
aux collectivités propriétaires d’un site naturel d’escalade. La prestation
serait réalisée par un personnel habilité disposant de toutes les compétences
en matière d’équipement. Ce serait une opportunité pour que cette personne
rémunérée puisse également participer à l’animation et aux activités du Comité
départemental et ainsi participer au développement sportif dans le département
en s’appuyant sur les clubs ».

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Ces
sites sont classés « sites sportifs ». Pourquoi ne pas les classer en
« terrain d’aventure » qui n’imposerait, comme en haute montagne,
aucune obligation d’équipement, de surveillance et d’entretien et donc de
responsabilité ?

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>« C’est
une solution possible. Mais pour certaines communes, sur certains sites, il n’y
a pas qu’un aspect sportif. Il y a un objectif touristique. Et pour le tourisme
il faut des sites totalement sécurisés. Mais la FFME est une fédération
sportive ayant une expertise pour ce type d’équipement mais pas dans une
optique de développement touristique. Il
faut donc reconsidérer la nature des conventions et en imaginer d’autres
éventuellement via le conseil général. Nous restons ouverts dans le cadre des
compétences de chacun ».

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Dans
un quotidien régional, Michel Mousis, président du comité départemental du CAF,
se dit prêt à prendre la place de la FFME en précisant : « L’escalade
en milieu naturel, c’est l’apprentissage de l’alpinisme ».

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>« Vieille
querelle des anciens et des modernes qui avaient conduit en 1984 à une scission
au sein de la FFM pour un remariage imposé par le Ministère des sports en 1986.
C’est de ce remariage qu’est née la FFME (FFME + Escalade). De là à imaginer
une nouvelle rupture, il ne faut pas rêver même si certains y croient encore.
L’escalade sportive sur site naturel comme sur structure artificielle (SAE)
sont des moyens d’entrainement et d’apprentissage possible pour l’alpinisme
comme le sont d’autres disciplines y compris hors montagne et escalade. Mais
c’est aussi et surtout une discipline à part entière même si, aujourd’hui,
toutes les compétitions se font sur SAE. Il n’existe pas de différence entre
les deux types de supports et je ne crois pas que l’on revienne sur des
polémiques d’il y a 30 ans. Ce sont des faits acquis. »

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Michel
Mousis précise également : « La FFME est plus orientée vers une pratique
en sites artificiels d’escalade. Elle doit admettre qu’elle ne peut pas tout
faire » et il suggère une demande de délégation ministérielle pour
l’alpinisme.

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>« Vieille
revendication du CAF ayant fait l’objet, par le passé, d’un grave conflit. La
hache de guerre a été enterrée, il ne me parait pas opportun de la déterrer. La
délégation ministérielle est accordée pour une discipline sportive compétitive
et non de loisir, afin d’élaborer les
calendriers de compétitions, de créer et entraîner une équipe nationale et
établir des règlements de compétition. L’alpinisme n’est jamais rentré dans ce
cadre et l’escalade de compétition de cascades de glace relève de l’escalade et
non de l’alpinisme. Le problème se pose pour le canyon et la raquette à neige.
Je ne vois donc aucun intérêt à aborder ce sujet sans avenir ».

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Comment
sortir de cette situation si nous voulons conserver dans le département des
sites d’escalade entretenus et à accès
libre ?

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>« Il
faut revenir aux fondamentaux, ce qui, curieusement, n’a jamais été fait depuis
la signature des premières conventions en 2000 malgré un avertissement grave au
début des années 2000 ayant conduit le Comité Départemental à la liquidation
judiciaire. Les administrations de tutelle auraient dû s’en inspirer. L’article
L 311-3 du Code du Sport issu de la loi sur le sport de 2000 confie au
département, le développement maitrisé des sports de nature. Dans ce cadre, le
Conseil Général élabore un plan départemental des itinéraires, des espaces,
etc… Pour la randonnée, cela débouche sur un PDIPR. Il élabore également une
politique de développement maitrisé qui doit satisfaire l’aspiration légitime
des citoyens à pratiquer une activité en milieu naturel en les conciliant avec
les autres usages de l’espace, le respect de l’environnement et le droit de
propriété. Hormis le fait que les conventions qui avaient été signées ne
garantissent aucune de ces obligations, il appartient à la CDESI, issue d’une loi
sur le sport et non du tourisme, d’assurer le dialogue et la concertation entre
tous les acteurs concernés afin de répondre aux aspirations légitimes des
grimpeurs et offrir des sites d’escalade à accès libre pour tous et pour toutes
les formes de pratiques. Une première réunion est prévue. J’ai bon espoir de
trouver des solutions ».

<span
style='font-size:16.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Et
pour le topo guide des sites d’escalade du département dont nous parlons depuis
plus de 10 ans ?

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>« Je
viens d’apprendre que ce projet de topo guide date d’il y a 12 ans. A
l’évidence, la bonne solution pour le réaliser n’a jamais été trouvée ou du
moins mise en œuvre. Il ne prévoit pas d’être réalisé pour tous les sites du
département mais uniquement pour les 16 sites dont certains étaient
conventionnés jusqu’à maintenant. Mais la réalisation n’impose pas le
conventionnement. Donc, là aussi, tout est ouvert, et le Conseil Général nous a
déjà assuré d’apporter des solutions viables pour régler les difficultés. Son
élaboration est déjà bien avancée. Le financement existe. Le Conseil Général
recherche un éditeur. A priori, il devrait sortir pour le printemps
2013 ».
font-family:"Times New Roman","serif"'> (3)

"Times New Roman","serif"'> 

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"'>Propos
recueillis par Louis Dollo

"Times New Roman","serif"'> 

<span
style='font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif";
color:#C00000'>Notes de la rédaction

"Times New Roman","serif"'>En voyant les dates de signature des
conventions, nous avons été amenés à
prolonger notre enquête. A partir des documents que nous avons retrouvés, il
semble que, juridiquement, ces conventions n’existent probablement plus depuis
environ 7 ans sans que l’administration de tutelle et le siège national de la
fédération ne se posent de questions.

"Times New Roman","serif"'>Nous reviendrons très prochainement sur cette
situation afin d’informer clairement les grimpeurs.

"Times New Roman","serif"'>(1) – Cette interdiction concerne les trois sites de
Lourdes : Pic du Jer, Grotte du Loup et stand de tir. Le samedi 21 avril,
aucune information mentionnant une restriction d’usage n’était affichée comme
en témoigne notre photo. Il est par ailleurs assez difficile d’imaginer un
garde assurant la surveillance d’interdiction. Le même problème sur tous les
sites d’escalade.

"Times New Roman","serif"'>(2) – Une réunion de tous les acteurs est prévue le
jeudi 10 mai

"Times New Roman","serif"'>(3) – Un topo franco-espagnol devrait sortir avant
celui de la FFME-Conseil Général. Mais à notre connaissance il devrait être en
grande partie complémentaire.