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Conseil général : une motion sur l’hôpital qui ne fait pas l’unanimité

vendredi 21 octobre 2011 par Rédaction

Si la réunion du conseil général des Hautes-Pyrénées était centrée ce vendredi matin sur le haut-débit, en début de séance une motion déposée par le PRG et Jean Buron (Front de gauche) et lue par ce dernier, a fait l’objet d’un débat entre socialistes et radicaux de gauche. Jean-Claude Palmade, au nom du PS, a regretté que le élus socialistes n’aient pas été informés dans les délais du contenu de cette motion qui aurait pu être cautionnée par l’ensemble de la majorité de gauche du conseil général. Résultat des courses : la motion du PRG a été seulement adoptée par 17 voix alors que 15 élus (socialistes d’une part, José Marthe et Rolland Castells de l’Entente Républicaine d’autre part) ont refusé de participer au vote. Des échanges entre Jean-Claude Palmade et Michel Pélieu ont donné le ton à une réunion où les deux formations de gauche se sont ensuite frictionnées quand a été abordé le dossier du haut-débit.

"Même si la motion que nous vous proposons aujourd’hui, dépasse quelque peu les prérogatives du Conseil Général, elle revêt pour nous une importance considérable car elle permet d’ouvrir un débat de fond sur un sujet qui ne peut que préoccuper les élus que nous sommes : l’égalité d’accès aux soins, pour tous les habitants de notre département et les populations de passage.

Vous connaissez toutes et tous les contraintes économiques que la Tarification à l’Activité fait peser sur l’ensemble des établissements de santé, et plus particulièrement sur les hôpitaux publics de proximité. Vous n’êtes pas non plus sans ignorer que la France manque de médecins dans certaines spécialités et que cette situation ne va pas s’améliorer durant les dix prochaines années. Si ces constats sont connus de tous, il est capital d’en dénoncer les causes réelles qui ne sont que des conséquences de choix politiques : le maintien d’un numerus clausus à un niveau insuffisant, et le sous-financement intolérable des hôpitaux publics et de la sécurité sociale. La loi Bachelot qu’il est urgent d’abroger, ne fait que légaliser des pratiques qui devraient être dénoncées avec force par l’ensemble des élus de la nation fermetures de lits et de services, généralement dans les hôpitaux publics, et accentuation de la privatisation des soins les plus rentables.

Ainsi donc, dans un contexte national aussi défavorable pour les principes de solidarité et d’égalité que nous défendons, l’avenir des quatre hôpitaux publics des Hautes-Pyrénées peut dorénavant se décider sans débat avec les usagers, les médecins, les salariés et les élus. Serions-nous dignes de la confiance que nous ont accordée les citoyens que nous représentons, si nous refusions de nous battre pour le maintien et le développement des hôpitaux de Bagnères, Lannemezan, Lourdes et Tarbes ? Alors que 107 médecins de Tarbes et Lourdes ont signé un appel pour dénoncer le manque de concertation et l’absence de projet médical concerté, serait-il normal que nous soutenions le projet retenu par l’ARS, qui amputerait de sa maternité, de sa réanimation et de sa chirurgie l’hôpital de Lourdes, tout en diminuant la capacité globale d’accueil des hôpitaux publics de notre département ? Alors que le tribunal administratif de Pau s’est prononcé pour le maintien de la maternité de Lannemezan en faisant référence à un délais maximum de trajet de 45 minutes, est-il normal que l’Agence Régionale de Santé décide de concentrer sur Tarbes toute l’activité obstétricale du département, sans tenir compte du jugement du tribunal de Pau, et en condamnant par avance la maternité de Lourdes ?

Au-delà des enjeux de santé publique qui nous préoccupent au plus haut point, il ne faut pas non plus oublier que les hôpitaux publics de proximité, comme l’ensemble des services publiques, sont des facteurs importants de développement économique de nos territoires dont l’activité touristique est devenue essentielle pour beaucoup d’entre eux.

L’importance des hôpitaux publics de notre département dans la prise en charge rapide et efficace des patients n’autorise pas la mise en place d’une nouvelle couverture hospitalière, sans concertation et sans consensus le plus large possible. Il est donc hors de question, sous prétexte d’attribution de financements ministériels hypothétiques, de préparer en quelques jours, dans l’urgence, un projet d’une telle importance dont l’étude précise et chiffrée demandera des mois de travail.

Fort de tous ces constats et de la certitude que nous nous battons pour une juste cause, je vous demande solennellement, chers collègues, d’avoir toutes et tous le courage de dépasser vos différences et de voter cette motion si importante pour le maintien et le développement des quatre hôpitaux publics de notre département.

Les Haut-Pyrénéens nous regardent, ne les décevons pas".

Au nom du groupe socialiste, Jean-Claude Palmade devait intervenir après avoir noté que les délais habituels qui accompagnent le dépôt d’une motion n’aient pas été respectés par le PRG. On peut écouter ci-dessous son intervention :

Pour l’Entente Républicaine, Rolland Castells annonçait que ce genre de motion faisait retarder l’examen de l’ordre du jour du conseil général et qu’il s’agissait toujours de vœux pieux qui alimentaient des tiroirs de certains partis. Il annonçait lui aussi que le groupe de l’Entente républicaine ne participera pas au vote.

Finalement, la motion était adoptée par 17 voix tandis qu’étaient enregistrés 15 refus de vote.