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Hôpital de Lourdes : le point de vue de Jean-Pierre Auguet, la position de Thierry Lavit

dimanche 18 septembre 2011 par Rédaction

Samedi matin, Jean-Pierre Auguet, professionnel de santé, ancien adjoint à la culture de la ville de Lourdes, accompagné de Janine Lismonde, ancienne directrice du centre hospitalier de Lourdes, a tenu une conférence de presse en présence de certaines personnes qu’il avait conviées, entre autres Ginette Héry, membre du comité de défense contre la fermeture de l’hôpital de Lourdes ainsi que … Thierry Lavit, conseiller municipal de Lourdes et président du cercle radical François Abadie. Thierry Lavit que Jean-Pierre Auguet a particulièrement ciblé dans son intervention que nous mettons en ligne ci-dessous :

Au-delà des « querelles de clocher » opposant l’actuel Maire de Lourdes M. Jean Pierre Artiganave et M. Thierry Lavit, Conseiller Municipal de l’opposition, je pense qu’il est important d’effectuer un certain recul dans le temps qui peut alimenter les réflexions des Lourdaises et des Lourdais sur l’Avenir de leur Hôpital que certains voyaient déjà parti et qui heureusement continuera d’exister dans notre cité mariale au pied des Pyrénées.

Monsieur Lavit insiste à promouvoir un pôle de santé où le service public aura toute sa place. Je voudrais lui rappeler, s’il ne ]e sait ou s’il l’a oublié, que l’actuel Centre Hospitalier de Lourdes est né de la fusion du public et du privé à l’époque où François Abadie était Maire de Lourdes par Arrêté Ministériel du 4juin 1981.

Ainsi ont été englobés l’ancien hôpital public avec sa maternité et l’ancienne clinique Bernadette privée, à la demande des Sœurs de Nevers.

Nombreux sont les médecins et beaucoup de spécialistes installés à Lourdes qui y ont exercé leur art et apporté leurs talents. Ce sont eux qui ont réalisé ce Centre Hospitalier que nous connaissons aujourd’hui.

Cette fusion du public et du privé a provoqué des travaux extrêmement importants avec l’achat et la restructuration de tout le quartier jouxtant l’Hôpital.

Ils ont permis de le doter d’un pôle chirurgical tout rénové et au « top ».

Ils ont permis de le doter de nombreuses infrastructures pour y exercer un très grand nombre de spécialités génératrices d’un pôle emploi très conséquent. Plus de 600 agents y travaillent actuellement.

Tout le « tintouin » provoqué autour d’une autre restructuration hypothétique avec un pôle d’attraction départemental à Lannes, et aussi, M. Lavit, par une politique de gauche instituant les 35 heures, mortelles pour le régime hospitalier, ont mis à mal tout ce travail considérable effectué dans le temps. A cause de cela, de nombreux spécialistes appréciés dans la Cité Lourdaise sont partis proposer leurs talents ailleurs .... dans le privé.

Permettez moi d’ajouter quelque chose : tous ces travaux, toutes ces restructurations importantes, ont eu, vous ne devez pas l’ignorer, un coup très élevé supporté en partie depuis 1979 par la ville de Lourdes. S’en est suivi l’achat de la Clinique Bernadette et des terrains de Labastide, un hectare et demi. Soulignons dès 1983 le doublement des façades et des fenêtres dans un souci d’écologie et d’économies d’énergie (30%).

A l’heure où M. Philippe Douste-Blazy était Ministre de la santé, 1989, sa volonté a été de doter l’hôpital d’un scanner et de permettre nombre d’aménagements et d’équipements internes.

Il va s’en dire que le scanner n’est pas qu’un appareillage, fort coûteux à l’époque, c’est aussi un service d’imagerie médicale de X personnes.

Mais voilà, lorsque le projet de financement est arrivé sur le bureau de Monsieur le Ministre de la Santé, en l’occurrence Monsieur Philippe Douste-Blazy. Pour se faire et avant toute chose, il fallait éponger un passif très important.

Monsieur Jean Pierre Artiganave et Madame Janine Lismonde, Directrice du Centre Hospitalier étaient bien sur présents et témoins en présence de Monsieur le Directeur de la Santé de l’époque. Monsieur Philippe Douste-Blazy a su trouver toutes les solutions financières. D’une part, il a épongé la dette et d’autre part il a financé le scanner pour la ville de Lourdes.

Il faut que les Lourdaises et les Lourdais le sachent : « quand on n’est que Maire on n’est pas grand-chose dans ce contexte, mais si on est Ministre, cela change tout ».

Je souhaite avec beaucoup d’autres défendre le Centre Hospitalier de Lourdes non seulement parce que je crois que ce que je viens d’écrire est la vérité mais aussi parce qu’il fait partie de l’Histoire de notre ville.

Envisager le départ de la Maternité est un non sens et une faute grave si on tient compte que ce sont-les petites Sœurs de Nevers qui, à l’origine, l’ont instituée.

Retirer au Centre Hospitalier son Pôle Chirurgical, c’est le couper de ses attributs. C’est aussi faire une grave insulte à des personnages comme les Chirurgiens et les équipes chirurgicales qui y ont passées leurs vies ; leur temps n’était pas compté ; ils travaillaient de jour comme de nuit ; ils ne connaissaient pas les 35 heures, ni eux, ni les petites Sœurs de la clinique Bernadette qu’il ne faut pas oublier car elles ont largement contribué avec beaucoup de bénévolat à mettre en valeur ce Patrimoine qui fait parti intégrante de l’Histoire de notre Cité.

Aujourd’hui se posent des problèmes gravissimes sur l’Avenir du Centre Hospitalier qui n’est pas que celui d’une ville de 16 000 habitants mais qui situé à la porte des Pyrénées englobe la population des vallées, le thermalisme si important dans nos Pyrénées, les très nombreux pèlerins qui y affluent avec une longue saison, et à longueur d’année le tourisme si on tient compte de la saison hivernale. En fait cela représente une ville de 100.000 habitants plus de 6 mois par an.

Le Centre Hospitalier mérite que l’on se batte pour lui et qu’on ne laisse pas faire n’importe quoi par ceux qui voudraient bien récupérer le bébé et l’eau du bain.

Je suis bien sûr tout à fait d’accord avec Monsieur Lavit lorsqu’il écrit qu’il faut faire jouer l’exception géographique et internationale pour la ville de Lourdes et qu’il faut se battre pour conserver l’existant.

Public, Privé, ce n’est pas le problème, le problème est le bien des malades.

Le Centre Hospitalier de Lourdes est notre Patrimoine, source d’emploi et de sécurisation pour les Lourdais, les gens de nos vallées, les nombreux visiteurs, les touristes et les pèlerins de Lourdes.

Évidemment, Thierry Lavit ne pouvait rester silencieux. Il s’est exprimé. Nous l’avons d’ailleurs interviewé pour qu’il nous précise bien sa position.


Hôpital Lourdes : Interview de Thierry Lavit par Infos-Tarbes-Lourdes-65