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Le projet de lâchers d’ours en Aragon se confirme....

vendredi 26 août 2011 par Rédaction

Le 7 août dernier, nous annoncions en exclusivité, certes sous la forme interrogative, le projet de « Trois ours lâchés dans les Pyrénées aragonaises en Espagne ? » http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/Ours/Introductions/Espagne/Projet-2011/Lacher-trois-ours-Aragon-07-08-2011.html L’affaire nous semblait énorme malgré la qualité de nos informateurs et la nature des précisions apportées. Nos propos n’avaient pas été pris très au sérieux.

Aujourd’hui, nous pourrions presque nous amuser de nos détracteurs. C’est la presse des Asturies qui sort l’information (lne.es) avec d’autres précisions http://www.lne.es/asturias/2011/08/24/anterior-gobierno-principado-proyecto-capturar-llevar-cuatro-osos-pardos-pirineo/1119927.html (Voir la traduction)

Un projet de 4 ours

Selon les informations parvenues en Catalogne dans le cadre d’une concertation avec les éleveurs, il avait été annoncé l’arrivée prochaine de 3 ours femelles en Aragon. L’objectif était le même qu’en France : venir au secours des soi-disant « deux mâles qui sont en Béarn » et qui, en définitive, n’existent que dans l’imaginaire écologiste pour forcer la main aux autorités afin de réaliser leur utopie.

Dans le projet, il s’agit pour les Espagnols de faire un prélèvement de quatre ours dans le massif des Cantabriques pour les amener dans les Pyrénées versant Sud. Une solution à laquelle le FAPAS n’adhérait pas il y a un an et qui semble, aujourd’hui, avoir sa faveur même si, apparemment, il n’est pas noté comme participant aux discussions. Un tel projet est sans doute une question d’opportunité financière en ces temps difficiles chez nos voisins d’autant qu’il ne s’agit plus de 3 ourses mais de 4 !

Un projet à longue haleine... sans argent

Un projet qui ressort des cartons depuis que le gouvernement français a dit non aux introductions de nouveaux ours. Le lobbying écolo a de la suite dans les idées avec l’appui, en France, de quelques services de l’État ou, peut-être bien, des initiatives personnelles officieuses.
C’est ainsi que le journal asturien nous apprend qu’il s’agit d’un projet du « précédent gouvernement de la Principauté des Asturies » qui avait « projeté de capturer 4 ours bruns pour les relâcher dans les Pyrénées ». Mais c’était à une époque où l’Espagne avait encore (ou faisait semblant d’avoir) de l’argent. Et la motivation était claire : « Devant les menaces pesant sur la réintroduction d’ours slovènes dans les Pyrénées, plusieurs régions négociaient un repeuplement avec des plantigrades cantabriques pour un montant de 22 millions ».

Confirmation que l’idée d’un refus de la France était prévisible au point de prendre des contacts côté espagnol. La confirmation française de mai 2011 de ne pas introduire de nouveaux ours n’a fait que précipiter les choses en Espagne puisque nous savons que des organisations d’éleveurs catalans ont été contactés pour « trouver des solutions de protection ». La preuve que, depuis des siècles et plus spécialement ces 30 dernières années, nous n’avons toujours pas trouvé. Ce qui n’empêche pas les organisations écologistes telles que FERUS l’ADET ou le FIEP de Gérard Caussimont de dire : « les solutions nous les connaissons ». C’est vrai ! Tout le monde les connaît. C’est exposé dans des documents officiels tel que le cahier des charges de la RN 134 en vallée d’Aspe : virer les éleveurs.

22 millions pour 4 ours

Le projet ne manque pas d’envergure et d’intérêts... financiers. Plus de 5 millions d’Euros par ours. Une manne non négligeable pour les associations écologistes qui n’oublieront pas, comme par le passé (et le présent) de réclamer leur part du gâteau. Et lorsque nous avons affaire, d’une part, à un Etat en quasi faillite, obligé de refaire des élections nationales et, d’autre part, un autre Etat qui vient d’annoncer 11 milliards d’économie avec des augmentations d’impôts, la logique des défenseurs de l’ours est d’aller taper à la porte de l’Union Européenne qui redistribue... nos deniers. Ce ne seront pas des milliards d’Euros mais que quelques millions qui se rajouteront aux centaines d’autres versés à fonds perdus puisque la population d’ours stagne à défaut d’en rajouter comme dans un zoo.

Mais rassurons-nous. Rien n’est fait. Les protagonistes des anciens gouvernements de la principauté et des autonomies ont été « virés » et la demande de financement « LIFE » auprès de l’Europe n’est pas encore partie.

Un projet secret.... que nous avons dévoilé le 7 août.

La Nueva España (Lne) écrivait dans son édition électronique de mercredi : « Le projet était débattu, dans le plus absolu secret,.... » Confirmation de ce que nous savions depuis plusieurs mois autour de l’existence de discussions discrètes auxquelles participaient des fonctionnaires et des écologistes français. Un directeur d’association pro-ours avait été clairement identifié en Catalogne avant les élections espagnoles. Le président d’une autre allait donner des conférences et faisait des rencontres en Navarre. D’autres présents n’avaient pas pu être identifiés mais le secret était déjà quelque peu éventé en mars dernier. Et à un moment donné, il fallait bien informer les acteurs de terrain dans le cadre de la convention d’Aarhus. Les secrets en matière d’écologie sont aujourd’hui une réaction stupide d’un autre temps. La preuve.... Avec en plus une crise économique et un changement de majorité dans les régions espagnoles.

Le 7 août, après que nous ayons dévoilé cette affaire, aucun dirigeant écologiste n’a voulu confirmer ou infirmer officiellement même si en « off » certains se sont lâchés. L’ONCFS, si prompte à défendre ses « experts » sans diplôme en zootechnique, est restée muette. Et pourtant, le projet existait bien.

Selon La Nueva España, rien n’est fait auprès de Bruxelles. Par contre, un projet français de relance du pastoralisme devrait être exposé au prochain salon de l’agriculture à Paris, le 1er mars. Les chambres d’agriculture pyrénéennes mettent la dernière main à un projet pour la chaîne dont le comité de massif devra tenir compte en matière de biodiversité pyrénéenne, n’en déplaise à Europe-Écologie. Le soutien au pastoralisme est assuré par le Parc National des Pyrénées. Même chose du côté de l’UNESCO dans le cadre de l’inscription au patrimoine mondial de Gavarnie-Mont-Perdu. Face à une telle dynamique pastorale aux nombreux objectifs, l’idée d’introduire des ours dans les Pyrénées françaises et espagnoles apparaît bien médiocre et d’une autre époque y compris pour la défense de la biodiversité.

Louis Dollo
Le 25 juin 2011.

Tout le dossier : http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/Ours/Introductions/Espagne/Projet-2011/Lacher-quatre-ours-Aragon-24-08-2011.html


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26 août 2011
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