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Quand trop de communication tue la communication

mercredi 1er février 2023 par Rédaction

Cette année, nous poursuivons notre étude de l’audience de la page personnelle du chef de la majorité municipale.

Nous avons pu constater en fin d’année 2022, une baisse non négligeable de l’audience de -25 % sur l’année, avec des pics à – 75 % (octobre 2022 vs octobre 2021) et seules audiences en augmentation par rapport à 2021, celle du mois de juin 2022 avec + 6% et celle du mois de septembre avec + 39 % (cf. notre article du 3 janvier 2023)

 

Quels sont les chiffres du mois de janvier ?

Soit – 29 % par rapport à 2022 et – 59 % par rapport à 2021.

 

Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir multiplié le nombre de publications quasiment par 9 par rapport à 2022 et par 5 par rapport à 2021 !

 

Il semble bien en effet que plus le nombre de publications augmente, plus le nombre de personnes qui « likent » ces dernières diminue.

 

Les citoyens commenceraient-ils par être blasés par cette surabondance de publications et/ou de messages, ou encore de leur contenu très souvent répétitif ou grandiloquent ?

 

En effet, que retenir du contenu de ces communications ?

 

Sur le fond, la partition est assez simple avec pour le mois de janvier pour fil conducteur, les vœux. Classique et normal, vous nous direz. Cette tradition a tout de même permis au chef de file de la majorité de communiquer voire de surfer sur le plaisir de communiquer. Entre ses présences à des cérémonies de vœux institutionnelles, cette année une nouveauté, avec les vœux dans les quartiers. A ce sujet, l’avalanche d’annonces (5) et reportages (8) n’a, si on s’en tient aux chiffres et au nombre de personnes présentes au vu des photos illustrant ces réunions, pas vraiment fait recette. Le nombre d’élus ou d’agents étaient souvent plus important que le nombre d’habitants présents.

 

Comme nous le disions précédemment, de nombreuses répétitions, des reprises, la même matrice pour chaque cérémonie de vœux. Seule et fort heureusement, l’indication du lieu changeait et au mieux, une phrase, pour être en concordance avec le quartier dans lequel se tenait cette soirée et bien sûr toujours le même final : « Echanges intéressants et enrichissants. Lourdes, plus qu’une ville ».

 

Il faut dire que si on écoute attentivement chacune des interventions du chef de la majorité, que si on lit chacune de ses publications, une certaine monotonie s’installe et telle une petite berceuse nous endort.

 

Terminé l’effet de nouveauté, de surprise de la part de celui qui dit de lui « qu’il est un cas, un chanteur de rock devenu maire ». Peut-être le leader de Lourdes, plus qu’une ville pourra-t-il compter sur le CAL (Club Avenir Lourdes) pour remonter la courbe de l’audience ? La recette a bien pris avec le PAL, pourquoi pas avec son prolongement le CAL ? L’avenir nous le dira. Et puis, on pourrait fêter les années suivantes, les anniversaires du PAL, puis du CAL, puis du PAQ, de la mise en place de la politique des « 3A », des « 3S », et ce, jusqu’au bilan en 2026. Et pourquoi pas, à ce moment-là une clause de revoyure comme c’est souvent le cas à l’issue d’un premier mandat.

 

Ne nous projetons pas si loin. Revenons à l’objet de notre article.

 

Il est vrai que depuis 2020, nous entendons régulièrement la genèse du PAL, le rappel du diagnostic de notre ville, la crise sanitaire, le manque de projet, l’économie mono-segmentée, etc. Et comment, sur la pointe du cavalier - son spot favori - le maire, tel un chevalier a obtenu de son seigneur, une obole mirifique qui va sauver la cité mariale. Ce que nous souhaitons de tout cœur. Mais, le contenu et la forme des interventions sont devenus si prévisibles, que cela en devient grotesque. Aujourd’hui, les Lourdaises et les Lourdais attendent du concret dans leur vie au quotidien mais ils pourront compter sur le FAQ !

 

Que dire des petites phrases que nous connaissons par cœur : « le Macron national et le Micron local », « Lourdes ville de la fraternité double », « Lourdes la ville à contre sens », « Lourdes la ville condamnée à réussir », « la ville de l’apaisement », et les multiples citations de Mandela ?

 

Que dire des allusions ou remerciements envers des relations privées avec les plus grands, souvent trop appuyés, trop répétitifs qu’ils en deviennent pénibles si ce n’est risibles.

Que dire des précisions superflues voire ridicules, tel un appel téléphonique « le 7 juillet 2020 à 10h00 » ?

Que penser du registre de vocabulaire appartenant au religieux de plus en plus souvent utilisé ? « Lourdes et Nevers réunies ad vitam aeternam », « espérance », « miracle », « la ville qui ouvre ses bras, son cœur », « la ville qui se vit » ou encore « fraternel  » et tous ses dérivés, jusqu’au changement de formule de salutation dans tous les écrits que nous recevons.

 

Tous ces ressorts issus du monde de la comédie nous font penser à un acteur qui en fait trop, peut-être à cause d’un trop- « plein de bonnes énergies » ?

 

La multitude de détails, de petits mots, de petites phrases, d’emphase, font a minima sourire l’auditeur ou le lecteur, et a fortiori atténue le contenu du message, même si celui-ci pourrait avoir une importance 

 

Après avoir présenté le PAL comme un « 71ème miracle » grâce à son intervention directe auprès du chef de l’Etat, peut-être que le chef de file de « Lourdes, plus qu’une ville » pourra compter sur un 72ème avec le Club Avenir Lourdes (CAL) qui nous a été présenté lundi dernier à l’occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux aux administrés et institutionnels pour faire remonter sa popularité médiatique ?

 

Dans tous les cas, tous les moyens pour faire le show ont été déployés : un directeur de cabinet en Monsieur Loyal ou plutôt animateur de télé-réalité, un fond musical étonnant, un discours bien huilé car, à quelques phrases près, identique à celui prononcé à l’occasion du repas en l’honneur de nos aînés. A noter des interventions intéressantes de représentants d’organisations partenaires et un magnifique buffet qui visiblement en a rassasié plus d’un.

 

Nous avons l’impression de nous retrouver au cœur d’une nouvelle campagne. Si ce n’est une campagne anticipée pour 2026, c’est à n’en pas douter, celle de la reconquête des Lourdaises et des Lourdais qui, depuis les élections, semblent las des propos et promesses de celui qu’ils n’hésitent pas à surnommer « YO SOY ». On ne cesse de leur dire sur tous les tons que « Lourdes change ». Nombreux sont ceux qui après les belles paroles, attendent de voir enfin le changement promis pour leur cité et leur bien-vivre à Lourdes. Pour nous Lourdes est certes « la ville qui se vit », comme nous l’a déclaré le chef de la majorité, mais c’est aussi et surtout la ville où l’on vit.

 

Nous comptons donc, sur cette promesse entendue à l’occasion de la présentation du CAL :

« une nouvelle dynamique est en marche ! ».