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Assemblée générale de l’association des maires des Hautes-Pyrénées

jeudi 28 avril 2022 par Rédaction

L’association des maires des Hautes-Pyrénées présidée par Viviane Artigalas, sénatrice, s’est tenue ce jeudi dans l’auditorium de la Chambre de Commerce et d’Industrie, en présence du préfet Rodrigue Furcy, Michel Pélieu, président du conseil départemental, Gérard Trémège, maire de Tarbes et président de la CA TLP et de plus de 400 maires et représentants des intercommunalités,des autorités civiles et militaires, ainsi que des directeurs, chefs de service et chargés de mission de l’Etat et du département.de l’administration.


Les interventions


Le discours de Viviane Artigalas


« Je vous remercie d’être venus nombreux aujourd’hui et je sais combien cette journée de travail et de convivialité est particulièrement appréciée. D’autant plus qu’elle n’a pas eu lieu depuis 2 ans.


C’est d’abord, pour moi, l’occasion d’avoir une pensée émue pour les Maires qui nous ont quittés depuis notre dernière Assemblée Générale (Marcel de la Conception, Maire de Paréac – André Dubeau, Maire de Mérilheu – Sébastien Sajous, Maire d’Ardengost et Max Vignola – Maire de Buzon). Nous pensons à eux.


Je souhaite aussi remercier toutes les personnes qui participent à l’organisation de cette journée et notamment :

le Président de Tarbes Expo Pyrénées Congrès, pour la mise à disposition de la salle,

le Maire de Tarbes pour l’organisation de l’apéritif,

et bien sûr, le Président du Département pour notre traditionnel repas des élus.


Ces deux dernières années, l’actualité s’est inscrite sous le signe de la crise sanitaire et de toutes ses conséquences en matière économique et sociale. Durant cette période et à la suite du mouvement des gilets jaunes, les élus locaux ont démontré, une fois de plus, l’incroyable richesse et la force que représentent nos communes et nos collectivités de proximité.


L’actualité, c’est aussi, malheureusement, la Guerre en Ukraine. Là encore, les élus ont répondu présents.

Sensible à la situation tragique et aux drames humains qu’elle engendre, l’Association des Maires de France a tenu à apporter son soutien et sa solidarité au peuple ukrainien, en appelant et en soutenant la mobilisation des communes de France.


Face à ces défis, les élus locaux ont été en première ligne avec responsabilité et détermination. Depuis longtemps, ils ont fait la démonstration de leur réactivité et de leur adaptabilité.


Pour autant, la fonction de Maire est exigeante et difficile. Chaque maire est d’abord, par sa présence au plus près de nos concitoyens, le visage et un pilier de la République. Les maires sont aussi des employeurs publics, des chefs d’entreprises, des développeurs et des investisseurs. Ils œuvrent pour l’aménagement du territoire, le développement économique et les services à la population.


L’AMF 65 est à vos côtés, pour vous accompagner et faire face aux défis de votre mandat dans un esprit amical et solidaire. Affiliée à l’Association des Maires de France, par la diversité de ses représentants et parce qu’elle place l’intérêt général au-dessus de toute autre considération, elle est aussi l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. Localement ou nationalement, elle participe à de nombreuses instances de réflexion, permettant de porter le point de vue des élus locaux et de relayer leurs préoccupations, partout où se jouent l’avenir des communes, de leurs groupements et les conditions de leur développement.


L’AMF 65 est ainsi intervenue pour faire des propositions sur le projet de loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification de l’action publique locale). Certaines ont été entendues : par exemple, il est désormais possible de donner plus de souplesse au fonctionnement de l’intercommunalité à travers l’intérêt communautaire et les compétences facultatives à la carte. Le report des délais pour la mise en œuvre de l’objectif « Zéro Artificialisation Nette » est aussi une avancée pour les collectivités concernées. Cette disposition avait été introduite lors de la loi « Climat Résilience » pour laquelle, l’AMF s’était aussi particulièrement investie, puisqu’elle comprenait un certain nombre de mesures concernant directement l’échelon local (communes et intercommunalités).


Dans un cadre plus général, l’Association des Maires de France intervient pour défendre la décentralisation et le rôle important des communes et des intercommunalités dans l’organisation territoriale. Les échelons décentralisés connaissent plus finement leurs citoyens, les besoins des entreprises locales et ils ont la réactivité pour s’y adapter. Chaque échelon a son utilité pour travailler efficacement au service de tous et il est donc important que nous soyons, aujourd’hui, unis : Communes, Intercommunalités, Départements, Régions, dans l’intérêt général de nos territoires.


Notre association plaide ainsi régulièrement pour garantir l’autonomie financière et fiscale des collectivités. Cela pourrait passer par l’élaboration d’un pacte financier et fiscal de mandature, et se traduire par une loi de programmation financière.


Plus que jamais, le chemin des libertés locales nous permettra de surmonter les défis auxquels notre Nation fait face. Chaque jour, tous les élus locaux de France donnent de la force à cette idée, dans un contexte budgétaire tendu, en inventant des solutions de proximité qui répondent aux attentes de nos concitoyens. Plus que jamais, il est important de leur faire confiance, et de leur redonner confiance.


Je vous remercie une fois encore de votre présence, de votre attention et je vous souhaite un bon repas.


L’allocution de Michel Pélieu, président du département

« Je vous vois nombreux et j’en suis très heureux. Car ce repas des Maires, organisé par le Département, c’est un rendez-vous auquel je tiens beaucoup. Et je sais que mes collègues conseillers départementaux y sont également très attachés. Ce n’est, ni un rendez-vous officiel, ni une cérémonie. C’est un moment de rencontre et d’échange, qui nous permet de faire connaissance, parfois aussi de resserrer un peu les liens. C’est un moment que nous voulons simple et convivial, voilà pourquoi je serai assez rapide.


Et je remercie immédiatement le Maire de Tarbes qui contribue à la convivialité de ce rendez-vous en nous offrant l’apéritif.


Je voudrais simplement, et en quelques mots, souligner et rappeler que ce repas se déroule cette année, dans un contexte un peu particulier. Soyez rassurés, je ne parlerai pas des élections, cela n’est pas mon intention.

Car 2022, au-delà d’être une année électorale, c’est d’abord pour nous l’année du 40e anniversaire de la loi fondatrice de la décentralisation. Une loi essentielle sans laquelle nous ne serions certainement pas là aujourd’hui. Une loi sans laquelle, la France, avec tous ses défauts, ne serait pas non plus tout à fait ce qu’elle est devenue.


La décentralisation, dont nous sommes tous ici les artisans quotidiens et laborieux, a permis de grands progrès dans l’équipement du territoire et la montée en puissance des services publics de proximité.


Elle a tenu ses promesses de 1982, ses promesses de changer la vie des Français :

- en rapprochant la décision du citoyen,

- en responsabilisant davantage les élus locaux,

- en leur donnant les moyens de mener leur propre projet politique, adapté aux besoins de leur territoire et de leurs habitants.


Malheureusement, depuis une quinzaine d’années la décentralisation a subi de nombreux assauts venant fragiliser sans cesse notre capacité à agir au service de nos territoires et de leurs habitants.


Réforme après réforme, gouvernement après gouvernement, nous perdons chaque fois, un peu plus de pouvoir, un peu plus de ressources, un peu plus d’autonomie.


A 40 ans, la décentralisation est déjà essoufflée, et avec elle, ce sont les territoires ruraux qui s’essoufflent et qui souffrent, et leurs habitants qui se sentent abandonnés et qui le manifestent aux élections par un vote extrême.

Non, ce sentiment d’abandon n’est pas une fatalité.


Mais, on ne le résoudra pas par plus d’Etat, plus de normes, et plus de contrôles. On le résoudra par plus de libertés locales, et plus de confiance.

Les territoires ruraux ne veulent pas vivre sous perfusion, ils veulent devenir maîtres de leur destin. Nous ne réclamons pas l’aumône de la République, mais les moyens de réussir.


Alors, à l’aube du nouveau quinquennat, je fais le vœu, sincère et sans autre considération, que la nouvelle équipe qui se mettra en place au niveau national, saura trouver la voie pour redonner du souffle à l’élan de 82.

Car, c’est dans la proximité que nous pouvons répondre du mieux possible aux besoins et aux attentes des populations.

Quoi qu’il en soit, je m’engage à ce que le Département fasse toujours usage de sa liberté et de ses moyens ; qu’il soit toujours aux côtés des collectivités qui veulent agir ; qu’il mette toujours en oeuvre, tous les moyens dont il dispose pour accompagner le développement et l’équipement des territoires.


Je ne serai pas plus long.

Mais je tenais à ce que notre rendez-vous d’aujourd’hui soit aussi l’occasion de rendre hommage à cette action locale qui nous demande, à nous, élus de terrain, parfois tant d’abnégation.

Et qu’il soit également l’occasion de rappeler que le Département sera toujours un acteur ambitieux au service de ce territoire.

Enfin, pour finir, je voudrais vous dire que nous partageons tous, quelles que soient nos sensibilités, l’enracinement et l’amour de ce territoire, sans lesquels il n’y a pas de dévouement possible, sans lesquels il n’y a pas d’engagement utile et efficace dans l’action publique locale.

C’est ce qui nous lie tous. Ne l’oublions pas.

Je vous remercie.


Michel Pélieu

Président du Département


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Avant que l’assemblée générale s’achève, Gérard Trémège s’est adressé au préfet pour lui faire part de deux inquiétudes. « La première c’est l’évolution des charges de fonctionnement et l’impossibilité de voir les recettes de fonctionnement augmenter dans le même sens parce que nous n’avons pratiquement plus de possibilité d’avoir recours à la fiscalité. On ne peut pas actionner la taxe d’habitation qui était un moyen important pour équilibrer les budgets de fonctionnement. Cette augmentation des charges de fonctionnement annoncée avec la variation de l’indice du point d’indice, servant à calculer les salaires des fonctionnaires, cela m’interpelle parce que nous voyons progressivement l’effet de ciseaux jouer, c’est-à-dire que l’augmentation des dépenses dépasse l’augmentation des recettes. Je crains que demain nous ayons recours à l’emprunt pour financer des dépenses de fonctionnement. J’ajouterai à cette inquiétude l’augmentation des taux d’intérêt. Deuxième interrogation, vous avez évoqué le nouveau programme de rénovation urbaine qui sur Lourdes et Tarbes représente un investissement de 80 millions d’euros. Cet investissement a été établi, concernant le plan de financement, sur la base des données 2020 avec des dépenses d’investissement basées sur les coûts de 2020. Nous voyons aujourd’hui un renchérissement extrêmement important des dépenses d’investissement liées à l’évolution des coûts des matériaux. Si cette augmentation est de 20% du coût des matériaux, je ne vois pas comment les maîtres d’ouvrage que sont l’OPH et la SEMI pourront trouver 16 millions de plus alors que l’une et l’autre ont déjà eu du mal à boucler le plan de financement et à l’équilibrer sur la base des chiffres 2020. Je pense que sur les investissements importants, quand il y a une aide de l’Etat, de la Région ou d’autres, il faut que dans les investissements structurants il puisse y avoir des subventions non plus fixes mais proportionnelles liées à la variation de l’investissement. Sinon je crains que certains projets structurants pour notre territoire ne soient décalés voire même abandonnés ».