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Conférence de presse d’Angelika Omnès, conseillère municipale d’opposition

mardi 8 octobre 2019 par Rédaction

Ce mardi matin, Angelika Omnès, conseillère municipale, opposée à la maire de Lourdes Josette Bourdeu, est revenue, en conférence de presse sur le dernier conseil municipal. « Depuis un certain temps, dit-elle, on crée volontairement un climat qui n’est pas propice aux échanges. Le but est d’empêcher tout débat démocratique. Nous sommes dans une stratégie malsaine, assumée et organisée par certains élus de la majorité. Elle consiste, faute d’arguments, à répondre par des attaques personnelles aux questions sur des sujets d’importance. Les attaques sur les membres de la famille des élus sont inadmissibles au sein d’une assemblée délibérante. Je ne peux pas laisser passer de tels propos. » Elle préfère le débat d’idées dans un esprit républicain. Elle a abordé les principaux dossiers qui font l’actualité.

Bancs de la Grotte

« Quelle que soit la prochaine municipalité, la première démarche à faire sera d’apaiser les relations entre la mairie et les locataires. Une solution doit être trouvée, afin de ne pas les maintenir dans une situation juridique instable. Cette solution ne peut se faire qu’en concertation avec les locataires, sans préjudice pour la commune, de manière à ce que les deux parties sortent par le haut. Aujourd’hui, la manière plus que contestable dont ce dossier est mené, ne fait que créer du contentieux et engendre des situations juridiques inextricables et ingérables. Ce sont 64 contentieux potentiels auxquels la commune devra faire face. Certains sont déjà en cours, d’autres viendront s’ajouter. Qui dit contentieux, dit conséquences financières à subir pour les Lourdais.

De manière plus globale, le projet des Bancs de la Grotte ne doit pas être envisagé uniquement sous le prisme de la transaction immobilière, mais dans une dimension de politique commerciale, urbanistique et patrimoniale de la zone touristique. Il serait peut-être opportun de rappeler l’historique et la raison pour laquelle ils étaient créés il y a plus de 100 ans : l’encadrement de l’activité commerciale et l’uniformisation de l’architecture commerciale.

On parle beaucoup de politique commerciale des centres- villes. On sait aujourd’hui où on en est de la politique commerciale dans la zone touristique de Lourdes. La vente des Bancs de la Grotte signera la fin de l’interdiction de louer plusieurs murs commerciaux contigus. La conséquence : le développement de grandes surfaces dans ce secteur, la mort du petit commerce et la perte d’emplois.

Pont Peyramale ou Avenue Peyramale prolongée ?

« La problématique du pont Peyramale, on en parle depuis 2015. On est en 2019. A ce jour, nous n’avons pas le moindre pilier de pont de posé. La commune en est à son énième étude de conception.

On nous dit courant 2015-2016 que le prolongement de l’avenue Peyramale est la solution la plus rapide et la moins coûteuse. Une étude de conception-réalisation de plusieurs centaines de milliers d’euros est lancée. Puis deux ans après, malgré les nombreuses mises en garde, on s’aperçoit que cette solution est plus compliquée et plus chère.

Puis, par hasard, on découvre à 6 mois de la fin du mandat qu’un appel d’offre pour la construction d’un nouveau pont a été lancé. Les travaux devront débuter début mars 2020.

Ce projet n’a jamais été présenté ni approuvé par le conseil municipal. Il repose en grande partie sur l’acquisition de foncier : une dizaine de propriétés en tout. Trois parcelles ont fait l’objet d’une acquisition.

Ce projet va engloutir la totalité du budget d’investissement de la commune sur les prochaines années, sachant que l’endettement actuel de Lourdes s’élève à 30M€.

Une fois de plus c’est un projet très fragile juridiquement et financièrement. Il n’a pas été pensé dans le cadre d’une politique plus globale qui est celle de l’aménagement urbain en zone touristique, de la circulation, de l’accueil des touristes etc....

Le pont Peyramale sera un des sujets prioritaires de la prochaine municipalité, d’autant plus que tous les autres ponts sont en mauvais état et nécessiteront aussi des travaux ».

Parking Peyramale : la grande inconnue

« Nous ne savons toujours pas où en est-on avec le parking Peyramale ? Aucune réponse à cette question n’a pu être apportée par Madame le Maire.

Pourtant, ce sera aussi un des sujets prioritaires de la prochaine municipalité.

Une solution devra être trouvée rapidement. Aujourd’hui la place au-dessus est abandonnée. On ressent depuis sa fermeture des conséquences économiques. Tout dernièrement, le magasin de chaussures Eram a fermé. Espérons que les deux employées retrouvent du travail.

Le Renouvellement urbain

« Je termine par un sujet qui me tient à cœur.

Je souhaite revenir dessus car ce sujet est passé un peu inaperçu dans le chahut du dernier conseil. Je parle du renouvellement urbain.

La problématique du renouvellement urbain est l’enjeu majeur sur les prochaines années pour la ville de Lourdes.

Le renouvellement urbain est une politique publique qui permet d’associer des financeurs tels l’Etat, les collectivités territoriales, avec pour objectif de réadapter une offre d’habitat pour faire revenir des personnes en centre-ville.

Les diagnostics réalisés démontrent une véritable crise sociale et urbaine de la ville de Lourdes.

Les chiffres présentés dans la convention de l’Opération programmée de l’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain (OPAH-RU) sont alarmants :

- La ville de Lourdes a perdu 20 % de sa population depuis 1968 et le centre-ville plus de 2600 habitants.

- Le vieillissement de la population est très marqué avec une baisse du taux de la population des jeunes.

- 25 % des ménages lourdais sont éligibles aux aides de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat). Ce sont des ménages considérés comme très pauvres.

- Le taux de vacances de logements est passé de 17 à 20 % entre 2014 et 2019.

- 50 % des ménages vivant sous le seuil de pauvreté sont dans le parc privé, alors que le parc public est dans les valeurs acceptable autour de 20 % dans la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain).

- On manque de logements en bon état. On manque de certains types d’habitat adaptés à la sociologie de la ville. Par exemple on manque de T3. Nous avons des logements en précarité énergétique.

Face à ces problématiques, les financeurs, l’Etat et l’ANAH, s’engagent pour des aides autour de 2,5M€ pour les 5 ans à venir.

L’Agglomération s’engage autour de 450 000 € pour les 5 ans soit 150 000 € par an.

La ville de Lourdes s’engage pour 30 000 € (opération façade inclus) par an soit 150 000€ pour les 5 ans. Autant dire que cette somme est insuffisante, voire dérisoire comparée à d’autres dépenses éphémères du même montant.

Il y a une véritable politique à mettre en place, une politique forte avec une participation plus importante de la commune.

Le renouvellement urbain c’est un tout. Il doit s’inscrire dans le cadre d’un véritable projet de ville, en articulation avec une politique d’aménagement urbain, avec une politique paysagère, avec une politique commerciale du centre-ville, une politique de services de proximité et à la personne, une politique des écoles.

Pour exemple, il y un îlot clairement identifié de l’immeuble en face de l’école Honoré Auzon. C’est bien dommage d’avoir laissé passer l’opportunité de l’acquérir pour mettre en place un véritable projet d’aménagement et de sécurisation des sorties des écoles.

Il y a un véritable problème qui est celui du vieillissement de la population. Quelles infrastructures peut-on proposer aux personnes âgées qui souhaitent revenir en centre-ville ?

On manque en centre-ville de jeunes familles avec enfants. Quels aménagements pour les attirer ?

Des gens qui habitent en centre-ville consomment en centre-ville et donc cela fait revenir du commerce.

Lourdes a un énorme potentiel qui n’est pas exploité. Cela demande du travail, de l’engagement et de la volonté politique.

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Questions, réponses

Est-ce un programme électoral qu’a déroulé Angelika Omnès ?

Réponse : « Ce que j’espère, c’est que ces projets seront abordés par les prochaines municipalités, quelles qu’elles soient. Beaucoup de bruits courent à Lourdes. Toutes les hypothèses sont envisageables ».

Même un rabibochage avec Josette Bourdeu ?

Réponse : « Non. Je suis partie il y a 3 ans pour des raisons que j’avais expliquées à l’époque. Il y a des désaccords profonds sur la manière de faire et sur le fond aussi. Josette Bourdeu est maire sortante. Elle est légitime. S’il y a des Lourdais qui se retrouvent dans la politique menée par Josette Bourdeu, ils voteront pour elle, sinon ils voteront pour un autre candidat ».

Est-ce qu’un rapprochement avec d’autres listes est possible, en tant que n°1 ou en tant que colistière ?

Réponse : Je n’exclus aucune hypothèse.

Faut-il avoir une étiquette politique pour briguer la mairie de Loures ?

Réponse : Il y a des adeptes des étiquettes. Des gens qui ont des convictions, qu’ils soient de gauche ou de droite. Je crois qu’ils attendent aujourd’hui de leur maire que ce soit une personne qui travaille, qui connaît ses dossiers, qui soit impliquée, qui les représente bien, qui sait de quoi elle parle, qui soit à leur écoute et qui a le respect des concitoyens. On n’est pas là pour monter les uns contre les autres.

G.M.