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Bruno Vinualès et Nathalie Barzu, anciens colistiers de Josette Bourdeu, en conflit ouvert avec la maire de Lourdes et sa majorité (ACTUALISÉ)

vendredi 2 novembre 2018 par Rédaction

Conférence de presse ce vendredi matin de Bruno Vinualès, ancien adjoint au maire de Lourdes et de Nathalie Barzu, ancienne conseillère municipale déléguée. Tous deux démissionnaires, passés aujourd’hui dans l’opposition, se sont montrés très offensifs concernant deux dossiers municipaux qui n’ont pas fini de faire couler de l’encre et de la salive, à savoir la désormais fameuse avenue Peyramale prolongée et la vente annoncée par la maire de Lourdes et sa majorité des bancs de la Grotte.

Nous mettons en ligne leurs deux interventions et reviendront ensuite sur les questions qui leur ont été posées.

L’intervention de Nathalie Barzu

Le 18 juin 2018, j’ai rendu ma délégation à madame le Maire car je voulais marquer mon désaccord vis à vis des choix politiques actuels.

Ce changement de cap ne correspond pas à mes valeurs ni à mes convictions.

Je m’étais déjà abstenue de voter le précédent budget principalement à cause du projet de l’avenue Peyramale prolongée. Ce projet qui nous avait été présenté comme la solution la moins coûteuse suite à la dégradation du pont Pomès, était à l’époque estimé à 1 million d’euros.

La crue du 13 juin 2018 prouve que cette zone est inondable et surtout elle est la première à être inondée, divisant le quartier Peyramale et rendant la circulation difficile et dangereuse dans tout ce périmètre (Paradis, l’Arrouza, Peyramale.)

Aujourd’hui le coût estimé n’a cessé de grimper : on parle désormais de 2 513 900, 21 euros HT

On peut s’inquiéter en plus d’avenants possibles qui alourdiront la note. En effet, l’instabilité des terrains et leurs caractères inondables rendent le chantier complexe.

Quelle réponse a donc trouvé la majorité actuelle pour financer ces travaux pharaoniques ? Puiser dans les fonds "actions cœur de ville " accordés par l’Etat. Le programme "actions cœur de ville " qui accorde des financements d’après le site du ministère de la cohésion des territoires, visant à "Faciliter et soutenir le travail des collectivités locales, inciter les acteurs du logement, du commerce et de l’urbanisme à réinvestir les centres villes, favoriser le maintien ou l’implantation d’activités en cœur de ville ".

L’avenue Peyramale prolongée est-elle considérée comme étant le " cœur de ville " ?

Si cela est le cas , je crains que l’urbanisation de cette zone aura pour conséquence l’acheminement des touristes directement dans le secteur hôtelier, contournant et fragilisant le centre ville qui est déjà en grande difficulté.

Si le flux du secteur hôtelier est en grande majorité constitué de groupes de pèlerins, le flux du centre ville est, lui, principalement composé de touristes et d’excursionnistes.

Priver le centre ville de cette clientèle et faire migrer le flux dans le secteur hôtelier signera la mort économique de notre centre ville.

Peut-on considérer que c’est un projet juste et équitable pour l’ensemble de la ville ?

De plus, le produit de la vente des bancs de la grotte sera-t-il, lui aussi en partie aspiré dans le financement de l’avenue Peyramale prolongée ?

Je suis consciente que la loi Pinel impose à la municipalité une contrainte financière. Mais vendre les bancs de la grotte n’aurait-il pas au final pour conséquence la déstabilisation de l’économie du bas de ville en facilitant l’installation de grands groupes et de grosses structures ?

Sommes-nous prêts pour cette mutation économique ?

N’y aurait-il pas d’autres alternatives ?

Aura-t-on un jour un projet juste et équitable pour l’ensemble de la Ville ?

À cause de tous ces choix qui ne sont pas les miens, je rejoins l’opposition, une opposition libre et autonome.

Je reste loyale envers les Lourdaises et Lourdais qui m’ont élue.

Je continuerai à défendre leurs intérêts et l’avenir de notre ville

Nathalie Barzu

Bruno Vinualès et la vente des bancs de la Grotte

Tandis que je me promenais en centre-ville pour y effectuer des achats, je me suis récemment fait accoster par une personne qui m’interrogea :

« Alors qu’allez vous faire maintenant que la maire vend notre patrimoine pour un chauffeur, une voiture et un carré Hermès... ? »

Si cette personne a pu penser un seul instant que la vente des bancs de la grotte me rendait totalement indifférent, c’est qu’elle ne devait pas connaître l’histoire entrepreneuriale de la famille Vinuales. Tout d’abord, c’est derrière un banc des halles que mes grands-parents ont sué sang et eau pour nourrir leur famille. Puis c’est bien dans un banc de la grotte, et plus précisément « Au Roi Albert », que nous avons fait nos armes économiques et que notre aventure a commencé. C’est au tout début du siècle que la ville a construit ces jolies structures, dont les finalisations ont été réalisées par les fermiers en échange d’un loyer assez modique. C’est motivé par une grande bienveillance que nos anciens ont inventé et construit ces bâtiments à fonctionnalité financière. Il s’agissait de partager le miracle économique entre différentes familles lourdaises et dans certains cas, comme dans le nôtre, de permettre une ascension économique mais aussi sociale. L’intelligence de ce modèle est que la richesse captée des clientèles internationales est ensuite redistribuée dans le circuit local faisant vivre par rebond les commerces du centre-ville. Il n’est donc pas convenable d’opposer le haut avec le bas de la ville, si complémentaires. Faire de la sorte serait signe d’incompétence ou pire, une démarche soit manipulatoire, soit intéressée. Mais dans tous les cas, intolérable car cette manœuvre serait basse et destructrice. C’est bien dans les moments difficiles que nous devons agir en cohésion et en cohérence. Diviser Lourdes en deux ne peut servir qu’à régner car la ville de Lourdes, elle, fonctionne de façon unie et uniforme. Il faut encore rappeler que les échanges commerciaux du bas de la ville profitent non seulement à toute la ville mais aussi à l’ensemble du territoire et même au-delà.

Envisager de vendre les bancs de la grotte est tout autant regrettable que déplorable. Ce serait le constat d’échec de cette municipalité mais plus spécialement de son maire. Pour ma part je ne pourrai accepter aucune excuse. En début de mandat, avec l’ensemble des conseillers municipaux nous avons demandé la réalisation de l’inventaire du patrimoine et son audit. Seule Madame Bourdeu s’y est opposée et l’étude n’a pas été réalisée. J’ai demandé de fonctionner avec des budgets cadrés afin de programmer des économies importantes et au plus vite. Ensuite j’ai proposé de lister l’ensemble des projets puis de les classer par priorités. Même si parfois j’ai obtenu des « oui » de complaisance, au final rien n’a été fait... Vous comprendrez que la victimisation n’est plus de mise ! A contrario de réaliser des économies, la bride a été lâchée et les frais de fonctionnement ont dérivé de plus de deux millions d’euros. Alors comment accepter de vendre les biens de la ville quand il ne s’agit en fait que de laver la vitrine financière des comptes de la mairie alors que les budgets n’ont pas été maitrisés. C’est comme rajouter de l’eau dans une cruche percée... Avant toute chose, tout bon gestionnaire aurait commencé par colmater les brèches au lieu d’en créer de nouvelles...

Je ne peux pas non plus laisser dire que la vente des murs de la ville garantira la propreté et l’embellissement. Durant toutes ces années, je n’ai eu de cesse de les exiger auprès du maire, du responsable des travaux et du DGS, cette démarche étant la première étape du tourisme. N’étant pas soutenu j’avais même pris l’habitude de prendre les photos de ce Lourdes abandonné et de les envoyer aux élus de la majorité pour faire évoluer les choses et trouver du soutien. L’embellissement et la propreté de Lourdes, avant d’être une question d’argent c’est une question de volonté...

Je resterai juste en admettant que la loi Pinel pose une contrainte forte à la ville de Lourdes. Cette loi rend la mairie de Lourdes responsable de la charge financière liée aux différentes mises aux normes de ses propriétés municipales. Par contre, il n’est pas loyal de faire le reproche aux locataires de n’avoir pas assez entretenu ces structures. Tout d’abord il faut rappeler que ce sont les propriétaires des fonds qui les ont payés, et préciser qu’en ce qui concerne ceux de la rive droite ils sont frappés d’alignement. Selon le projet Heins datant de l’époque du Maire Lacaze, il était prévu la démolition et le repositionnement de ces cellules entrepreneuriales. Les maires suivants n’ont pas poursuivi le projet, mais il semblerait que l’alignement n’ait pas été abrogé... Ils sont construits en torchis et avec des tôles ondulées. Bien entendu quasiment tous ne sont ni aux normes incendie, d’hygiène et d’accessibilité.

Il est fortement naïf et illusoire de croire qu’il suffit de mettre en vente ses bijoux de famille pour mettre définitivement un terme à ses problèmes financiers. L’Etat peut en témoigner avec la douloureuse vente des autoroutes qu’il regrette encore aujourd’hui. Il faut bien comprendre que dans une telle projection seuls les bancs les plus intéressants risquent de trouver preneurs, laissant à charge de la municipalité les plus défavorables et les plus coûteux. Si l’éminence grise de cette idée avait vraiment creusé le sujet, elle aurait peut-être réalisé qu’une structure nouvellement privatisée au milieu des autres risque fortement de bloquer la modernisation et l’évolution des structures voisines. Concernant les réseaux, certains bancs imbriqués les uns aux autres ne sont pas correctement alimentés et la ville devra faire des travaux d’aménagement encore plus compliqués et chers, en contournant l’espace privé ou en créant des servitudes. Et je ne parle même pas de la complexité des copropriétés à instaurer...

Si l’obligation de vente par la mairie n’est pas convenable, le passage en force de cette « non solution » est insultante et intolérable. Aucune consultation, aucun dialogue, aucun égard n’est offert à ces familles qui dépendent de ces boutiques depuis plusieurs générations pour certains. Sachant que dans un contexte atone et difficile où les banques prêtent peu ou pas du tout, surtout avec des clients ayant atteint un âge avancé, la plupart de ces gens n’auront pas les moyens de racheter les murs de leur commerce et pourront se retrouver demain à la rue. Pour beaucoup, pas de reconversion ou d’avenir envisageable. C’est un futur bien sombre qui leur sera infligé. Je veux rappeler ici que le devoir d’une mairie est en tout premier lieu la protection et la considération de ses citoyens... Voilà donc bien une démarche irresponsable, irrespectueuse et profondément asociale. Il y a de quoi être stupéfait qu’elle soit portée par des élus se préconisant de valeurs socialistes. Empreints d’une réelle volonté de déférence et de réussite, des réunions, des échanges et des concertations auraient été programmés. Ce sont les incontournables démarches de construction de solution. Au lieu de cela le choix semble pris de déstabiliser toute une économie en ouvrant la possession de notre histoire et de notre patrimoine à des investisseurs étrangers et à de grands groupes financiers qui ne seront pas nécessairement porteurs des valeurs bienveillantes de Lourdes. Il faut aussi souligner que suite à cette privatisation sauvage la destination commerciale ne sera plus maîtrisée. Plus rien n’empêchera de se voir monter des grands supermarchés, des commerces ésotériques, dépravants et pourquoi un sex-shop ?

Heureusement il existe toujours de vraies solutions. N’étant pas du genre à critiquer et à m’opposer sans réflexion ni proposition, je souhaite même vous en présenter trois. Nous pourrions envisager la création d’une Société de type d’économie mixte (SEM), dans laquelle la mairie apporterait les murs des bancs, les commerçants les fonds de commerce et la caisse des dépôts et consignations les liquidités nécessaires. Nous pourrions ainsi réaliser des travaux de grande ampleur afin de s’assurer de répondre à la totalité des problématiques. Il s’agirait d’intégrer toutes les nouvelles normes, de créer des vestiaires, des wc, des douches, pour répondre aux exigences en cas d’embauche de collaborateurs mais aussi des coins cuisine, des systèmes de chauffages ou clim pour permettre à ces nouveaux commerces de fonctionner tout au long de l’année, donc aussi en hiver, afin d’intégrer l’annualisation qui est le nouveau modèle de Lourdes. La mise à jour de ces points de vente comprendrait donc une modernisation complète mais aussi un embellissement architectural harmonieux qui ne sera certainement pas assuré dans une projection de privatisation disparate. Chacun deviendra propriétaire d’un nombre de parts équitables qui prendront automatiquement de la valeur. Selon les besoins, elles pourront être cédées à tout moment selon le souhait de chacun, tout comme cela était le cas auparavant.

Les loyers seront aménagés en fonction du coût global des travaux, des emprunts et des assurances afférents. Ainsi la mairie se retrouvera propriétaire d’un patrimoine revalorisé et enrichi de murs aux normes, rénovés et architecturalement enjolivés. Les locataires seront propriétaires de fonds de commerces rénovés, fonctionnels, plus adaptés à la vente donc à créer du chiffre d’affaire et dans lesquels il fera bon travailler. Enfin l’ensemble de ces travaux occasionnera une dynamique économique pour les entreprises locales.

Une autre solution consisterait à abandonner la propriété du bâti aux locataires tout en gardant la propriété du terrain. La mairie mettrait en place un bail emphytéotique d’au moins 33 ans à tacite reconduction pour chacun des terrains avec un cahier des charges précis qui permettrait de continuer à maîtriser la destination commerciale. Ainsi la ville n’a plus la responsabilité du bâti et donc la charge de la mise à jour des structures qui reviendra de fait au fermier. Elle pourra encaisser légalement la taxe foncière, ce qui était discutable jusqu’à maintenant, de même que les loyers liés dorénavant au terrain.

Une troisième option serait un mix de ces deux solutions en fonction des zones, des travaux à réaliser et des capacités financières des familles exploitantes.

Il y a quelques mois, je demandais lors du conseil municipal de réaliser une étude plus approfondie sur la mise à jour du pont Pomès et la création d’un nouveau pont, la prolongation de l’avenue Peyramale prolongée étant une ineptie. Je suis toujours en attente d’une réponse qui ne vient pas. Désormais, je réclame la mise en place d’une commission pour étudier et mettre en oeuvre une solution intelligente, cohérente et durable pour les bancs de la grotte. Dans cette commission nous pourrions retrouver des socio-professionnels, des architectes, bien entendu la responsable des bâtiments de France, des intervenants ressources de l’Etat et toutes autres personnes idoines.

Encore une fois, tout problème possède sa solution mais encore faut-il vouloir la trouver. Quitte à échanger avec des personnes plus compétentes et en prenant le temps de la réflexion. A moins que ce ne fût la personne qui m’a interpellé qui n’ait eu raison. Auquel cas cela voudrait dire que le vrai problème ne serait pas la remise à jour des bancs de la grotte mais plutôt le train de vie de la mairie. Et dans ce cas brader l’Histoire et le Patrimoine de la ville de Lourdes, au détriment de l’intérêt de l’ensemble des lourdais et de la mémoire de nos anciens, serait du registre de la plus haute des trahisons. Les futurs conseils municipaux nous le révéleront....

Questions - Réponses

Lourdes-infos : Des informations sorties sur les réseaux sociaux font état d’un projet concernant la vente des bancs de la Grotte proposé par une liste aux municipales de 2001 ? Avez-vous un commentaire à faire ?

Bruno Vinualès :

Lourdes-infos : A l’ordre du jour du conseil municipal de mardi prochain, figurent plusieurs élections. Vous êtes président du Pays de Lourdes et des vallées des Gaves. Vous siégez dans cette instance en tant qu’élu de la ville de Lourdes. Ayant démissionné de votre fonction de maire adjoint, est-ce que cette présidence pourrait vous être retirée ? Vous êtes par ailleurs vice-président de l’EPIC.

Bruno Vinualès :

Bruno Vinualès : « Les projets ne sont pas réfléchis, ne sont pas portés (...) Je serai toujours là »

Bruno Vinualès : « Des dépenses ont été faites sur des sujets qui n’ont rien apporté… »

Après avoir répondu que 2020 n’était pas dans sa tête, Bruno Vinualès est revenu sur le prolongement de l’avenue Peyramale :