Le point sur les travaux de confortement des berges du Gave de Pau au niveau du quartier de Soum de Lanne à Lourdes

Ce jeudi matin, une conférence de presse s’est tenue sur les berges du gave de Pau, au niveau du quartier de Soum de Lanne à Lourdes. Il s’agissait pour des élus et les responsables des entreprises concernées de faire le point sur l’important chantier qui a débuté en septembre et qui consiste à conforter les berges du gave en un endroit où des maisons du quartier sont menacées d’être emportées par des glissements de terrain. Etaient présents : Maryse Carrère, sénatrice des Hautes-Pyrénées, qui a géré ce dossier lorsqu’elle était présidente du Pays de Lourdes et des vallées des gaves ; Josette Bourdeu, maire de Lourdes, Bruno Vinualès, successeur de Maryse Carrère à la présidence du PLVG ; Alain Abadie, adjoint au maire de Lourdes, en charge des travaux.

Contexte
Les berges du Gave de Pau sur le secteur de Soum de Lanne à Lourdes présentaient des risques de grand glissement qui aurait pu d’une part emporter des bâtiments et leurs annexes situés en crête de berge et d’autre part obstruer le gave aux portes de Lourdes.
Le Pays de Lourdes et des Vallées des Gaves, compétent en matière de GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) depuis le 1er janvier 2017, fait réaliser les travaux de confortement des berges indispensables pour la mise en sécurité des biens et des personnes exposés.

Historique
Une première phase de travaux de sécurisation avait été réalisée en 2011, sous maitrise d’ouvrage Ville de Lourdes, avec la réalisation d’une paroi clouée sur la partie la plus critique.
Puis un diagnostic d’ensemble a été réalisé en 2015 montrant par endroit le recul de la berge d’une vingtaine de mètres en 60 ans, rapprochant de ce fait les bâtis de plus en plus près de la crête.
L’actualisation du diagnostic en 2017 a mis en évidence une aggravation et l’apparition de nouveaux désordres sur les bâtis (fissures notamment).

Des travaux de sécurisation étaient indispensables, dans les délais les plus brefs possibles.
Un comparatif entre un scenario « travaux » et un scenario « achat des biens, démolition et relocalisation » a été réalisé. Pour des raisons à la fois sociales, techniques et économiques, le choix s’est porté sur le scenario « travaux ».

Les travaux consistent à :
- ramener en rive droite le pied de berge dans son positionnement d’il y a 60 ans, tout en conservant un espace de mobilité large en rive gauche.
- bloquer les phénomènes d’érosion régressive et d’affouillement par un enrochement du pied de berge en rive droite.
- stabiliser le talus reconstitué grâce à un remblai en matériaux compactés et réensemencé accompagné d’une technique de génie végétal en parties hautes et latérales.
Avant de pouvoir démarrer les travaux, le projet a été soumis à une demande d’évaluation environnementale au cas par cas.
Suite au dépôt du dossier, le 1er avis de la DREAL soumettait le projet à étude d’impact. Toutefois, le PLVG a mené très rapidement plusieurs études complémentaires, hydrauliques, hydromorphologiques et naturalistes, afin de déposer un dossier de demande de recours gracieux. La qualité des éléments apportés a permis d’être dispensé d’étude d’impact.
Par ailleurs, le projet a été soumis à demande d’autorisation temporaire au titre de la loi sur l’eau et à déclaration d’intérêt général qui ont fait l’objet d’un arrêté préfectoral le 4 août dernier.

Les travaux
Suite aux autorisations réglementaires et suite aux diverses consultations, les travaux ont pu démarrer fin Août 2017.
Le maitre d’oeuvre est la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne.
Le groupement d’entreprises CAZAL – SLTS – INEXENCE réalise les travaux.
Compte tenu des enjeux environnementaux identifiés (Gave de Pau classé en site Natura 2000 notamment), le cabinet BIOTOPE réalise un suivi environnemental du chantier.
Le coordonnateur sécurité est M. Thierry HOURNE (THIC).
Le contrôle géotechnique est réalisé par SAGE Ingénierie.
L’enveloppe budgétaire globale de l’opération est de 1 500 000 € TTC

Point d’étape des travaux :
A ce jour, les travaux dans le lit mineur du cours d’eau sont terminés.
Grâce à la réactivité et aux moyens mis en œuvre par les entreprises, le délai réglementaire du 15 novembre a ainsi pu être respecté.
Ainsi le sabot et l’enrochement du pied de berge sont terminés, les entreprises poursuivent actuellement la montée des remblais au-dessus des enrochements avec des matériaux graveleux compactés. La phase la plus critique vis-à-vis des risques de grand glissement est dépassée. Toutefois, la plusgrande vigilance s’impose Nous sommes toutefois vigilants jusqu’à la fin des travaux par rapport au risque de glissement en partie supérieure du talus, non encore conforté.
La partie supérieure du talus ainsi que l’amont et l’aval du linéaire seront traités en 2018, par une technique de génie végétal. L’objectif étant d’assurer la meilleure stabilité possible du talus reconstitué.
Ces travaux se réalisent en partenariat avec la Ville de Lourdes ainsi qu’en collaboration avec les riverains dont le PLVG remercie encore l’implication puisque certains ont donné leur accord pour l’implantation de cibles topographiques et d’inclinomètres (ancrés à 6 et 12 mètres de profondeur) qui permettent une surveillance précise de l’évolution du talus.

Point environnemental
En début de chantier, une pêche de sauvegarde préalable a été réalisée avec la Fédération de pêche des Hautes Pyrénées :
-11 adultes
-43 alevins de truite
-54 vairons 9 chabots
-1 lamproie de planer
Compte tenu des enjeux environnementaux, le suivi de la qualité de l’eau a été réalisé par des sondes de mesures en continu permettant des réactions correctives rapides de l’entreprise en charge des travaux. Ainsi, les mesures en oxygène dissous et les variations faibles et ponctuelles des taux de matières en suspension montrent que les travaux se sont déroulés en permettant de limiter au mieux les impacts sur le milieu aquatique.
Un expert écologue suit le chantier de très près. Il contrôle, conseille les équipes chantiers et a pu apporter des solutions rapides en cas de dysfonctionnement. Des mesures de suivis écologiques sont également prévues post travaux notamment pour les espèces suivantes : Cincle plongeur, Bergeronnette des ruisseaux, reptiles, Saumon atlantique, Chabot, Lamproie de planer et Truite commune.

Les chiffres clés
- 12 bâtis situés en risque fort et qui seront mis en sécurité par l’aménagement des berges, 8 bâtis situés en risque plus faible mais pour lesquels le confortement évitera une évolution défavorable.
- Enveloppe budgétaire de l’opération l 500 000 € TTC.
- 6 cibles topographiques et 2 inclinomètres permettent de surveiller l’évolution du talus.
- Modification du profil du lit du gave de 20 mètres en travers et de 210 mètres en longueur.
- Matériaux mis en oeuvre à ce jour : 23 000 m3 d’enrochement et remblai graveleux.
-4000 passages de camions, 2000 voyages

Ils ont dit…
• Maryse Carrère AUDIO
• Josette Bourdeu AUDIO
• Bruno Vinualès AUDIO