Montagne : le risque est toujours là même dans les Pyrénées
Que ce soit dans les Alpes ou les Pyrénées, les accidents sont toujours possibles. Même les meilleurs sont parfois pris au piège, qu’ils soient guides de haute montagne, secouristes gendarmes ou CRS ou tout simplement amateurs éclairés, personne n’est à l’abri d’un accident.
C’est le cas pour Pascal Brisset, 43 ans, du CAF de Toulouse. Ce n’était pas un imprudent, un casse-coup, un excité mais tout simplement un éducateur sportif qui, dévoué, consacrait l’essentiel de son temps libre à la formation de ceux, de son club, qui cherchaient à acquérir une autonomie en montagne. C’est en assurant sa mission de formateur de club et en vivant pleinement sa passion de la montagne qu’il a trouvé la mort dans une crevasse.
Pour les Alpins, les Pyrénées n’ont pas de glaciers mais des « sucettes ». Et pourtant, au pied du couloir de Gaube et de la face nord du Vignemale, à quelques minutes de marche du refuge des Oulettes, il existe un des débonnaires glaciers des Pyrénées, le glacier des Oulettes de Gaube. C’est là que la plupart des clubs, FFCAM ou FFME, organisent leurs stages de formation précisément parce qu’il y a des crevasses et, jusqu’à ces dernières années encore, quelques séracs. Débonnaire ne veut pas dire sans danger. Mais parfois, avec l’habitude de côtoyer le danger, on se met à oublier quelques règles fondamentales ou à minimiser la situation. Tout alpiniste connaît ce risque humain et subjectif qui vient s’ajouter aux risques objectifs.
Cet accident doit nous rappeler que les récentes chutes de neige accompagnées d’une importante chaleur rend le manteau neigeux particulièrement instable en altitude notamment dans les couloirs. Sur les glaciers pyrénéens, les ponts de neige occasionnés notamment par les dernières chutes de neige, sont d’une grande fragilité qui doit faire redoubler de précaution et respecter toutes les règles d’encordement sans omettre la connaissance et la compétence indispensable à progression sécuritaire. C’était l’esprit de ce stage du CAF de Toulouse qui poursuivra, certainement, sa mission de formation notamment des jeunes.
Pour partir en montagne sans professionnel tel qu’un guide de Haute Montagne, il ne suffit pas d’avoir un topo, du matériel et s’être informé des conditions. Il faut aussi avoir été formé, savoir utiliser le matériel et acquérir une technique et des automatismes. Les clubs de la FFCAM et de la FFME peuvent-être de bonnes écoles de formation d’autant que, selon le niveau, beaucoup d’entre eux font appel à des professionnels. Mais dans tous les cas, il faut se rappeler que le risque zéro n’existe pas en montagne et que, même les meilleurs peuvent se faire prendre au piège accidentel.
Louis Dollo
Rédaction
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