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Projet Lourdes 2016-2030 : restitution du diagnostic par le comité des Sages

mardi 10 mai 2016 par Rédaction

Le 1er février 2016, a été lancé en préfecture le projet « Lourdes 2016/2030 » qui fait appel à un comité des Sages présidé par Joseph Carles, comité chargé d’apporter un regard extérieur sur l’état des lieux du territoire et formuler certaines préconisations. « L’objectif étant de parvenir à établir un projet, partagé par l’ensemble des acteurs, susceptible de relancer l’économie de Lourdes ». Après avoir travaillé sur des documents durant le mois de mars, le Comité des Sages a mené de nombreuses auditions d’acteurs courant avril. Maintenant, le moment est venu de partager ce diagnostic devant l’ensemble des parties prenantes. La date de restitution avait été fixée au mardi 10 mai. C’est donc ce matin, dans le hall d’entrée du palais des congrès, que s’est tenue, hors la présence de la presse, la réunion qui avait pour objet d’établir le diagnostic. Cette réunion a rassemblé une cinquantaine de personnes au premier rang desquelles on notait, outre Joseph Carles, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, préfète des Hautes-Pyrénées, Isabelle Rebattu, sous-préfète d’Argelès-Gazost, Josette Bourdeu, maire de Lourdes. Etaient notamment présents : deux autres membres du Comité des Sages (Martine Regourd, universitaire toulousaine et le Frère Olivier de Saint-Martin, directeur du pèlerinage du Rosaire) ; Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, le Père André Cabes, recteur du Sanctuaire N-D de Lourdes, Mgr Xavier d’Arodes, coordinateur de la pastorale internationale du Sanctuaire, Thierry Castillo, économe diocèse et du Sanctuaire N-D-L. Parmi les élus, on remarquait Jeanine Dubié, députée, Chantal Robin-Rodrigo, vice-présidente du Conseil départemental des H-P, représentant le président Michel Pélieu ; José Marthe, Bruno Vinualès, conseillers départementaux, Alain Abadie, adjoint au maire de Lourdes, des fonctionnaires de l’administration préfectorale.

Rappel de faits connus

Il a été rappelé un certain nombre de faits connus. A savoir que Lourdes est confrontée à une baisse des pèlerins et aussi à une crise économique nationale et internationale. Pour le comité des Sages, Lourdes doit s’ouvrir vers l’extérieur. La richesse créée sur Lourdes est inférieure à la moyenne départementale. Il ressort des diverses études que la richesse créée dans les Hautes-Pyrénées n’est pas investie dans le département. Il en est de même de la richesse créée sur Lourdes qui est dépensée en dehors de Lourdes. D’où la nécessité de capter cette richesse. Les handicaps dont souffre la cité mariale sont : le vieillissement de la population, des revenus faibles, une baisse des emplois saisonniers, des logements urbains vieillissants. La politique de dumping des prix dans l’hôtellerie suscite de l’incompréhension. Le prix d’une pension complète à 29 euros a été évoqué ! L’aspect religieux avec la baisse des pèlerins, liée à la crise des vocations a été commenté.

Le Frère Olivier de Saint-Martin - tout comme Bruno Vinualès après lui – a parlé des rapports compliqués avec la SNCF. Le pèlerinage d’aujourd’hui n’est plus le pèlerinage d’il y a 150 ans. Le rapport des accompagnants avec les malades a également changé. L’effondrement du phénomène religieux en Europe a été mis en avant. Comment le compenser ? Le problème des transports y est aussi pour quelque chose. Bref, le modèle lourdais est remis en cause et doit être réinventé. Au passage, Joseph Carles a redit comme il l’avait mentionné en préfecture, lors du point-presse du 12 avril dernier, que le point de convergence à Lourdes c’était Bernadette Soubirous.

D’autres leviers à actionner

Martine Regourd, professeur à Toulouse 1 (spécialiste des problèmes de culture et de communication) a pris le relais pour souligner que d’autres relais que le spirituel étaient à prendre en considération, en particulier dans le domaine culturel. « Il faut avoir des ambassadeurs partout », fait-elle observer, citant en exemples la Bretagne et Lyon. Une meilleure communication sur le Château-Fort de Lourdes s’avère indispensable. Surtout quand on fait le ratio entre les 75 000 visiteurs en 2015 avec les 3 millions de pèlerins et touristes. L’universitaire toulousaine verrait bien au sein de la vieille citadelle une antenne du Musée du Vatican à Rome. Et pourquoi pas du Musée Guggenheim de Bilbao. Ou encore améliorer les collections qui s’y trouvent. 

Sur le plan touristique, HPTE et le département voient une possible complémentarité avec les Grands sites de la Région.

Le débat

Un débat avec l’assistance s’est ensuite instauré avec une expression plurielle des Hôteliers.

Hervé Jeanson, président du club des hôtels de Lourdes, a fait remarquer que c’était bien de réfléchir à une solution à l’horizon 2030 mais qu’il y avait urgence à se pencher sur le court terme. Il est revenu sur la baisse des pèlerins italiens constatée depuis 3 à 4 ans, qui résulte aussi de la crise économique en Italie. Une analyse partagée par Benoît Castérot, vice-président de l’UMIH.

Pascal Chardonnet, président du Syndicat CPIH, a regretté l’absence de coordination avec Tarbes et Pau, citant le départ du congrès de gynécologie de Tarbes à Pau pour des raisons d’hébergement. Lourdes et sa capacité hôtelière peuvent apporter des solutions. Il a aussi mis l’accent sur la communication insuffisante concernant le château-fort.

Pierre Durand, hôtelier avenue Peyramale, a dénoncé les problèmes de circulation (automobiles et piétons) aux abords du pont Peyramale.

Jacques Destandau (Club des hôtels de Lourdes) s’est montré moins pessimiste sur l’évolution des pèlerinages. « Si certains disparaissent, d’autres surgissent » , tempère-t-il.

Thierry Castillo, économe du sanctuaire, a fait remarquer qu’il ne fallait pas négliger les pèlerinages au plan européen, ne pas oublier la proximité. Il s’est aussi interrogé de savoir vers quel choix s’orientait-on avec les intercommunalités : vers le Sud ou vers le Nord ?

Une interrogation que se posent également Jeanine Dubié et Chantal Robin-Rodrigo, pour lesquelles l’arrondissement d’Argelès-Gazost et les Pyrénées sont le territoire naturel de la ville de Lourdes.

Cette réunion d’une durée de 3 heures précède le lancement de la seconde phase de travail du Comité des Sages qui débouchera sur la proposition d’un plan stratégique assorti de préconisations à court, moyen et long terme.

G.M.