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2 500 manifestants à Tarbes contre le projet El Khomri !

mercredi 9 mars 2016 par Rédaction

La capitale bigourdane n’avait pas vu depuis longtemps un défilé de cette importance. Malgré le froid et la pluie, près de 2 500 personnes ont manifesté mercredi midi entre la place de la Mairie et la place de Verdun, pour demander le « retrait pur et simple » du projet de loi El Khomri sur le travail. Les jeunes ont répondu à l’appel des syndicats professionnels CGT, Solidaires, FSU, et FO Socata. Ils ont défilé au premier rang, dans une ambiance de carnaval.

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« Etudiants, pas contents ! Une seule solution, la manifestation ! ». Les jeunes ont pris mercredi midi la tête de l’imposant défilé de la révolte contre le projet El Khomri, qui a réuni 2 500 personnes de toutes générations dans les rues de Tarbes. Privés d’emploi, travailleurs précaires, étudiants en BTS ou lycéens à Marie Curie et à Lautréamont, ils ont répondu avec enthousiasme à l’appel lancé par les syndicats professionnels, CGT, Solidaires, FSU et FO Socata. « Je n’ai pas envie de passer toute ma carrière professionnelle balloté d’un contrat précaire à un autre », avoue Sylvain, étudiant en BTS au lycée Marie Curie, qui marche sous la banderole « Etudiants, pas contents ». « Nous refusons cette loi El Khomri qui compromet tout simplement notre avenir ».

Derrière la banderole « Chômeurs rebelles CGT, Comité Privés d’emploi et travailleurs précaires », Hervé et Kevin sont particulièrement remontés. « Je travaille depuis deux mois, et je n’ai toujours pas signé le moindre contrat. Mon patron profite de ma situation précaire », confie Kevin. « Cela fait un an que je suis inscrit au chômage, et je n’ai toujours pas la moindre piste d’emploi », se désole Hervé. Les jeunes gens ont rejoint des militants de la CGT qui se battent aussi pour tenter de sortir du chômage et de la précarité. « Depuis deux ans, je navigue entre les formations qui n’aboutissent à rien et les candidatures sans réponse », explique Soraya. Le Comité des Privés d’emploi et Travailleurs Précaires soutient notamment la proposition de la CGT pour une loi sur la réduction du temps de travail à 32 heures. Objectif : « créer un peu plus d’espace dans les entreprises au bénéfice des chômeurs ». Il prépare aussi un débat à la Bourse du Travail sur le thème des « Coopératives d’Aide à l’Emploi », qui permettent à des jeunes de créer leur activité en étant à la fois entrepreneur et salarié.

Dans le cortège, des salariés du bâtiment sont présents. « Si le projet de loi El Khomri passe, cela va nous exposer encore plus à la précarité et à la pression de nos employeurs, alors que le Bâtiment est en crise dans les Hautes-Pyrénées », souligne Patrick. « Beaucoup d’emplois ont été supprimés dans notre secteur d’activité, et le recours au chômage technique est fréquent. De plus, le travail illégal est encore trop présent sur de nombreux chantiers ». Des agents de la SNCF, de la Poste, d’EDF, du Pôle emploi, de la CAF et des Hôpitaux ont aussi rejoint la manifestation. « La réorganisation de l’accueil au public suscite l’exaspération de beaucoup d’usagers. Nous sommes confrontés à la fois à une charge de travail croissante, et à la colère des personnes que nous accueillons », témoigne Florence, qui travaille à la CAF.

Plusieurs enseignants ont effectué le déplacement. L’un d’entre eux dénonce « les sanctions qui ont été promises aux élèves du lycée Lautréamont s’ils participent à la manifestation ». Arrivés place Verdun, les jeunes et les autres participants se regroupent d’abord près de la fontaine. A la surprise des syndicalistes chevronnés, ils entonnent une vibrante « Marseillaise ». Une manière pour eux de redonner à l’hymne national les couleurs de la révolte sociale. Puis, François Dousseau, secrétaire général de l’UD CGT, prend la parole aux côtés de Michel Torres, secrétaire départemental de la FSU et de Véronique Courtois, secrétaire départementale de Sud Santé Sociaux, responsable de Solidaires. FO ne s’est pas associée à cette prise de parole, même si des militants de Force Ouvrière Socata ont participé au défilé.

« Le gouvernement achève son œuvre de malheur avec le sinistre projet de loi « Travail », porté par le trio Gattaz, Valls, Macron, avec l’aval appuyé de Hollande et le service commercial de Madame El Khomri », dénoncent les syndicats. « Ce projet de loi entend sécuriser les entreprises, et soit disant, les salarié(e)s. Mais en facilitant les plans de licenciement, cela n’aide pas les entreprises. Ce que le gouvernement veut, c’est sécuriser davantage les actionnaires ». Les syndicats fustigent un projet de loi qui s’attaque « aux droits des salariés et au Code du travail ». Ils pointent notamment la faculté pour une entreprise de « décider d’un plan social sans avoir de réelles difficultés économiques ». Ou encore « la possibilité de faire travailler les apprentis mineurs 10 heures par jour et 40 heures par semaine ». Ils soulignent que l’indemnité prud’homale « sera plafonnée à 15 mois de salaire en cas de licenciement illégal ». Et ils ciblent le principal danger, selon eux : « les accords d’entreprise pourront déroger aux dispositions du Code du travail dans un sens plus défavorable aux salarié(e) ». Les syndicats réclament « l’arrêt des politiques d’austérité par l’augmentation générale des salaires, et le lancement d’un nouveau plan de réduction du temps de travail sans perte de salaire ».

Avant la dispersion de la manifestation, sous une pluie diluvienne, les syndicats lancent un appel à de nouvelles actions. Rendez-vous est pris pour la journée nationale d’action unitaire le 31 mars. D’autres initiatives sont déjà prévues entretemps, comme le rassemblement des retraités le 10 mars à 10h30, place de Verdun à Tarbes, ou la manifestation interprofessionnelle devant la Sous-Préfecture de Bagnères-de-Bigorre, à 17h15, ce même 10 mars. Mais les lycéens et les étudiants, stimulés par cette première mobilisation collective dans les Hautes-Pyrénées, n’ont probablement pas dit leur dernier mot …

Jean-François Courtille