Signature d’un protocole de prévention et de lutte contre les agressions envers les sapeurs pompiers

Ce mardi 28 juillet, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, préfète des Hautes-Pyrénées, a reçu dans son bureau le colonel Patrick Heyraud ,directeur départemental des services d’incendie et de secours (SDIS) des Hautes-Pyrénées, Laurent Coindreau , directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) et le colonel Thomas Deprecq , commandant le groupement de gendarmerie départementale (CGD65) pour la signature d’un protocole destiné à lutter contre les agressions visant les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires dans l’exercice de leur fonction.

Anne-Gaëlle Baudouin Clerc explique :

« Ce protocole d’accord concerne les sapeurs-pompiers. C’est la déclinaison d’un protocole national dans un contexte où ces agressions ont augmenté au niveau national de façon importante, en particulier dans les départements ruraux.

Ces agressions ont lieu lors d’interventions telles que des rixes, des différends familiaux et d’accidents de la route. Dans notre département sur les 4 premiers mois de l’année 2015, 3 incivilités ont été déclarées et suivies de dépôt de plainte. 10 avaient été constatées en 2014. Aucun fait de cette nature n’est acceptable. Il est de notre responsabilité d’y apporter systématiquement une réponse et d’accompagner chaque sapeur-pompier victime. »

Le colonel Patrick Heyraud poursuit :

« Nous avions échappé à ce phénomène pendant pas mal de temps mais aujourd’hui nous en sommes malheureusement victimes.

Nous sommes là pour préserver des vies, préserver des biens. De nos jours, le port de l’uniforme est généralisé et on ne regarde plus qui est là.

Nous travaillons déjà avec les services de police et de gendarmerie et ce protocole vient conforter ce que nous avons commencé à faire ensemble et va permettre de poursuivre.

Une intervention n’est pas toujours facile, une personne alcoolisée très excitée nous casse tout dans le VSAV, frappe les sapeurs-pompiers.

Dans certains secteurs, les sapeurs-pompiers prennent leurs précautions parce qu’ils savent qu’il y a un risque. Dans le cas de violences conjugales, ils ne savent pas ce qui peut se passer.

On ne peut que déplorer de mettre en place de telles mesures mais nous y sommes obligés. »

Laurent Coindreau enchaine :

« Les sapeurs-pompiers sont victimes de personnes qui ne font pas la différence de l’uniforme, qui n’ont plus leur lucidité, cela va parfois jusqu’à des violences au sein même de l’hôpital.

C’est pour cela qu’il faut qu’il y ait une grande solidarité entre les différents intervenants. Dans notre département, il y a des relations excellentes entre les différents services et ce protocole va permettre de bien formaliser et professionnaliser nos relations. »

 Le colonel Thomas Deprecq rajoute :

« C’est l’occasion de mettre en exergue l’importance de cette relation entre nos trois services : police, gendarmerie et sapeurs-pompiers.

 Un enjeu très important pour la gendarmerie des Hautes-Pyrénées que d’être aux cotés des sapeurs-pompiers dans leurs interventions notamment quand ils sont en danger, c’est un point de vigilance qui existe déjà, mais dans l’avenir nous allons être plus attentifs. »

La préfète conclut

« Ce protocole a été élaboré par le ministre de l’Intérieur afin de lutter contre les agressions en progression au niveau national ; 1569 sapeurs-pompiers victimes en 2014.

Ces actes constituent des atteintes graves commises à l’encontre d’agents dont la mission est de porter secours. Inadmissibles, ils doivent être prévenus quand ils surviennent et sanctionnés.

Ces faits génèrent des blessures, des arrêts de travail et des dommages matériels affectant la distribution des secours.

Au-delà des préjudices physiques, moraux et matériels, ces agressions engendrent également des coûts pour la collectivité.

Ce protocole a pour but de formaliser les procédures destinées à coordonner les interventions des sapeurs-pompiers avec celles des policiers et des gendarmes et à faciliter le dépôt de plainte pour identification et sanction des auteurs de ces agressions.

Il comporte un échange systématique d’informations entre les services et précise les rôles des centres de réception des appels, l’engagement des moyens et l’adaptation des consignes selon les secteurs géographiques ou les périodes à risques particuliers.

Il définit les procédures de dépôt de plainte pour tous sapeurs-pompiers victimes d’agressions physiques, d’injures ou de menaces en intervention. »

Quelques chiffres dans le département :

-en 2012 : 6 incivilités déclarées : 2 à Tarbes, 2 à Lourdes, 1 à Bagnères et 1 à Rives Adour.

-en 2013 : 1 incivilité déclarée à Lourdes.

-en 2014 : 10 incivilités déclarées : 4 à Tarbes, 2 à Lourdes, 3 à Rives Adour et 1 à Bagnères.

-en 2015 au 30 avril : 3 incivilités déclarées : 1 à Tarbes, 1 à Lourdes et 1 à Lannemezan.

Nicole Lafourcade