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Taxe de séjour : une augmentation qui pourrait atteindre 200% sème l’émoi dans la profession hôtelière lourdaise

mardi 19 mai 2015 par Rédaction

Suite à la lettre d’information de la mairie de Lourdes, courrier concernant les nouveaux tarifs de la taxe de séjour (applicable le 1er juillet 2015) communiquée à l’ensemble des hôteliers lourdais le 11 mai dernier, le syndicat des hôteliers (UMIH) regrette que les inquiétudes d’application de cette nouvelle taxe de séjour n’aient pas été entendues par Mme le maire de Lourdes. De plus les hôteliers s’étonnent encore de la précipitation à communiquer les nouveaux tarifs de la taxe au réel (+ 200 %)*, alors même qu’aucune délibération du conseil municipal n’est intervenue dans ce sens. Les hôteliers ne peuvent en l’état relayer à leurs clientèles une information qu’aucun vote réglementaire en conseil municipal n’a validée. Le retard pris par la municipalité lourdaise depuis janvier dernier, date d’entrée en vigueur de la loi de réforme de la taxe de séjour en France, ne peut pour la profession autoriser les hôteliers à communiquer des informations non officielles et susceptibles d’être modifiées si le conseil municipal en décidait autrement.

Le syndicat UMIH propose pour cette saison, déjà commencée pour certains depuis 2 mois, de rendre plus raisonnables les conditions actuelles pour permettre le passage au réel en 2015, la question du maintien de la taxe au forfait serait très dangereuse pour la profession, sans une révision de la période de perception. (Marc Laffitte)

 * Exemple de la taxe de séjour 2015 pour un établissement 3 étoiles :
 - Taxe au forfait sur la base de 0,50 €
 - Taxe au réel sur la base de 1 €

Lettre adressée par le Syndicat des Hôteliers UMIH
à Mme le Maire de Lourdes

Madame Josette Bourdeu
Maire de Lourdes
Hôtel de Ville
Rue de l ’ Hôtel de Ville
65100 Lourdes.

Lourdes, le 15 mai 2015

Objet : Nouvelles modalités de mise en œuvre de la taxe de séjour dans la commune de Lourdes.

Madame le Maire,

Les Hôteliers lourdais ont reçu, le 11 mai dernier, votre courrier relatif aux nouvelles modalités de mise en application de la taxe de séjour dans la commune de Lourdes à compter de la saison 2015.

Cette information faisait suite à la première délibération votée en conseil municipal le 9 avril dernier sur ce sujet.

Tant sur les modalités que sur le contenu, cette lettre-circulaire a soulevé au sein de la profession une nouvelle vague d’observations et de protestations dont il nous appartient de vous faire part au regard des inquiétudes et des risques très réels qu’elle traduit.
Ces manifestations d’un vif mécontentement nous paraissent devoir faire appel à une prise en considération responsable de la municipalité et déboucher sur une concertation plus effective qu’elle ne l’est actuellement.

En effet, nous regrettons le caractère précipité, car trop tardif, du débat de fond sur le format – forfaitaire ou réel - de la taxe tel qu’il a pu avoir lieu avant la délibération du 9 avril.
Il entre aujourd’hui plus encore dans notre responsabilité de protester formellement contre la décision d’écarter toute concertation sur les tarifs applicables d’une part et, d’autre part, le retard d’un mois pris à nous les communiquer ainsi qu’à nous proposer, de manière partielle et insuffisante en l’état, un dispositif d’accompagnement sur lequel vous indiquez d’ailleurs devoir revenir vers nous ultérieurement alors même que la transformation en mode réel de la taxe doit intervenir, suivant la décision du conseil municipal, dans un mois et demi.

Du point de vue de la profession, il apparaissait déjà particulièrement malaisé d’informer notre clientèle et de préparer les modalités pratiques et techniques de collecte sans dispositif véritablement anticipé et préparé d’accompagnement à la mise en place comme nous avions pu vous l’indiquer antérieurement. A ce jour faute d’avoir été élaboré encore, ce dispositif n’est pas encore opérationnel et nous fait un défaut certain.

Aucune délibération n’ayant, d’ailleurs, encore donné un caractère officiel aux tarifs que vous annexez à votre courrier, il ne nous est, de plus, guère possible de relayer une information à l’état de proposition qu’un vote réglementaire en conseil municipal n’a pas validé. Le retard pris s’accentue par conséquent d’autant sauf à devoir considérer que nous devrions communiquer sur des informations non officielles et par conséquent susceptibles de ne pas l’être si le débat en conseil en décidait autrement.

De fait, nous avions déjà évoqué la difficulté que nous craignions de devoir exposer à notre clientèle de groupe, en particulier étrangère, l’obligation, subite et précipitée, d’appliquer aux contrats déjà conclus un supplément de taxation sans risquer un refus ou à tout le moins une incompréhension préjudiciable aux relations commerciales. En pratique, cette crainte s’ avère dans de nombreux cas et rendra, au moins pour cette année, la collecte périlleuse et aura pour conséquence vraisemblable la nécessité pour les hôteliers de devoir prélever sur leur marge propre la taxe à acquitter puisqu’ils ne pourront décemment saisir l’autorité chargée du recouvrement contentieux sans courir le risque de perdre le client et d’obérer leur image et partant celle de Lourdes.

Sur le fondement de cette seule considération, il est évident que les tarifs proposés sont hors de propos et doivent être revus, au moins à titre transitoire, pour permettre, s’il est pertinent encore de le maintenir, un passage du forfait au réel moins préjudiciable aux professionnels. C’est d’ailleurs ce qu’aurait permis de mettre en lumière une concertation si elle nous avait été permise conformément du reste à votre engagement en ce sens lors de nos premiers débats.

Si, du reste, les conditions actuelles ne s’avéraient plus raisonnables pour permettre le passage au réel en 2015, la question des conditions d’un maintien du forfait se poserait à nouveau car tout aussi économiquement dangereux s’il devait être étendu au final à l’ensemble de la saison sans modulation de la période de perception.

Sans vouloir positivement qualifier d’inertie la position de votre administration, nous souhaitons, Madame le Maire, mettre en évidence que le retard pris dans les décisions comme dans l’information ne peut être sans conséquences fâcheuses sur notre économie touristique au moment même où nous devons, en concours avec vous, organiser une réflexion sur les conditions de son redressement.

Le rassemblement dans le cadre d’un collectif d’une partie de la profession démontre assez son insatisfaction et ses inquiétudes. Notre organisation se doit de prendre dans une considération particulière cette manifestation de désapprobation et de s’en faire le relais insistant auprès de vous. L’inquiétude croissante ainsi portée publiquement ne peut manquer, Madame le Maire, d’indiquer notre responsabilité commune à mener une nouvelle concertation qui s’avère indispensable sauf à créer une situation de préjudice important à l’hôtellerie lourdaise et à tous les hébergements touristiques.

Nous n’ignorons pas les conditions légales qui ont conduit aux modifications que vous envisagez, elles ont d’ailleurs pour objectif de favoriser le financement d’un projet de développement à construire mais il apparaît essentiel d’aménager de manière plus attentive les conditions de la transition en 2015, la saison en cours se révélant d’ailleurs, à ce jour, extrêmement préoccupante. C’est la raison pour laquelle nous vous demandons, Madame le Maire, de bien vouloir reconsidérer avec la profession et ses représentants la situation actuelle afin d’y apporter une réponse mieux adaptée.