A quand la truffe de Bigorre ?
« C’est déjà fait » me diront les passionnés. Ou encore : « il faut attendre 15 ans » pour d’autres. Mais dans tous les cas, il sera difficile de retrouver le niveau des années 1890 où les Hautes-Pyrénées ne produisaient pas moins de 2 tonnes de diamants noirs selon la publication de 1892 d’un biologiste nommé Adolphe Chatain. Il y est même précisé que l’Ariège en produisait 5 tonnes pas an.
Mais alors, où sont passées ces truffes ?
Un sujet de discussion autour de la table de l’assemblée générale dressée pour l’occasion chez le Président de l’association départemental des truffiers, Jean Daniel Fournou à l’Auberge de Grust (tél. 05.62.92.83.03). Jacqueline Peyrot, l’historienne locale, évoque avec Jean Knobel, des arbres aujourd’hui disparus entre Poueyferré et Peyrouse. Il y a 50 ans, nous pouvions y trouver Jean Prat. Une référence ! Joseph Mathieu, plus modeste et plus récent, nous raconte comment il a trouvé des truffes sur le Pibeste. Pas très loin de chez lui à Agos. Et celles là sont bien existantes, la preuve…. Françoise Fournou nous présente ses conserves et… ses diamants. Quant à Daniel Casteyde, d’Ossen… « J’ai planté des arbres sur le Béout, mais je ne sais plus où ils sont…. » Problème ! Mais il trouve quand même des truffes et c’est bien l’essentiel. Jean-Louis Doux, comme plusieurs d’entre nous, écoute et observe. Ce représentant de Slow Food doit déjà penser à un « produit sentinelle »….
Quel avenir pour la truffe ?
Ne rêvons pas. La Bigorre ne retrouvera pas sa splendeur d’antan dans ce domaine. Mais la truffe fait partie de notre patrimoine insoupçonné et de la biodiversité de notre territoire qu’il faudrait redécouvrir. L’association se démène pour faire aboutir des projets de plantation d’arbres tels que des chênes pubescents ou verts ou des noisetiers (environ 400 arbres à 8€ sur 1 ha). Ce sont des arbres parasités (mycorisés) par le mélanosporome. Pour le résultat, il faudra attendre au moins 7 ans. Dans ces conditions, il vaut mieux s’associer à des jeunes tels que les lycées agricoles de Vic et de Tarbes (Adriana). La relève, le développement de passions nouvelles peuvent émerger. Pour le terrain, une convention est en voie de signature avec le Conseil Général pour utiliser un terrain vacant entre la 4 voies et le Gave quelque part du côté d’Agos. Patrick Dutemple qui a en charge l’entretien de cette partie de route suit l’affaire avec grand intérêt et est particulièrement heureux d’imaginer que ce terrain puisse servir. Nous aurons sûrement à en reparler et à suivre l’opération.
Louis Dollo
Rédaction
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