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Le 19 mai 2015, on saura...

mercredi 25 mars 2015 par Rédaction

Quelle journée ! Hier après- midi étaient jugés Bruno Vinuales et Gérard Merriot pour diffamation envers l’ancien maire de Lourdes, à la XVIIe chambre correctionnelle de Paris. Entrée 13 h30 sortie 20 h 15 ! En amuse- gueule, j’ai eu droit au procès Valls contre Dieudonné (NDLR. Dieudonné a été relaxé), puis, en entrée Pierre Berger contre Alain Soral, Eric Nauleau et leur éditeur, pour diffamation. Passionnant ! Surtout que l’avocat de P. Berger (NDLR.Maître Jean Veil) considérait qu’Eric Naulleau était co-responsable, car co-auteur ayant signé le même livre, même si dans la discussion entre les deux auteurs, objet de l’ouvrage, il approchait des idées de P. Berger. Si cet argument est jugé recevable c’est la fin de tout dialogue entre deux auteurs d’école de pensées différentes sur n’importe quel média. Quant à l’éditeur, on peut se demander ce qu’il venait faire dans cette galère. Un peu teigneux notre Pierre qui expose sur toutes les ondes son homosexualité, mais n’accepte pas que les autres en parlent (Discours sur les sodomites). A suivre...

Pour le plat de résistance j’ai été gâté. Que de monde ! Les accusés étaient là, ainsi que leur accusateur avec leur avocat respectif, mais aussi six témoins de qualité : Lourdes au Palais de justice, une première qui avait l’air d’amuser Madame la Présidente qui a évoqué un miracle à deux reprises. C’est qu’il en fallait du monde pour décortiquer les 136 pièces du dossier. J’avais cru que l’on allait analyser le côté diffamatoire des propos tenus par Bruno Vinuales repris sur le journal en ligne de Gérard Merriot avec des commentaires de ce dernier. En fait, nous avons eu droit à un déballage de l’activité et des dérives supposées de l’ancien maire surtout depuis 2009. On avait l’impression que c’était lui l’accusé. Tout est passé au crible : golf, antenne du pic du Jer, fausse accusation envers Philippe Subercazes, voyages à l’étranger, repas avec des afghans, Rachida et bien d’autres, complaisance envers une école de danse et des sociétés d’édition dont Pyrénées Prod et pour finir ce qui a tout déclenché, le fameux repas des employés municipaux. Chaque mot avait son importance : « Monsieur Vinuales c’est vous qui avait invité Monsieur Merriot à ce repas ? » Si la réponse posée également par la suite, à la compagne de Bruno Vinulales citée comme témoin avait été oui, ce n’était pas bon du tout pour lui. Car seule l’association des employés (NDLR. Le comité d’entraide) pouvait inviter et c’est elle qui a bien invité comme journaliste Gérard Merriot (et J-C Borde, autre témoin*). Mais pas M. le Maire, qui s’en sort avec une pirouette : « Il est de tradition que le maire ne vienne rendre visite à son personnel, mais pas les journalistes  » Conclusion M. Merriot avait le droit d’être là et l’attitude de M. Artiganave à son égard a été un peu déplacée. La présidente est allé jusque dans les détails : « agression physique ou verbale, qu’a t’il dit exactement, quelle était l’ambiance ».

Et ainsi de suite avec les interventions des témoins : Madame Bourdeu (maire actuel) précisant quelle était la situation financière de la commune à son élection, Philippe Subercazes analysant l’affaire de l’antenne du pic du Jer et le faux document l’accusant d’agression, Mme Vignes évoquant les refus réitérés de l’ancien maire pour faire participer son groupe de danse aux festivités annuelles, lui préférant pendant 7 années consécutives le groupe de la copine de sa compagne. Il y avait un sixième témoin mais il n’est pas intervenu (NDLR. Il fallait que les prévenus et les témoins rejoignent Orly pour prendre l’avion du retour).

Puis sont arrivées les plaidoiries. Celle de l’avocat du plaignant faisant remarquer que le déplacement du procès à « Paris où se trouvent les meilleurs juges de France  » (sic) était nécessaire pour éviter les commérages propres aux petites villes de province (Tarbes). Et après avoir réfuté tous les arguments de la partie adverse il attaque enfin sur le vif de sujet, y a t ’il eu diffamation avec les trois textes de Lourdes-infos surligné par son client. Dont et surtout avec le premier de la célèbre anaphore de Bruno Vinualès. Je cite de mémoire : « Je souhaite un maire, qui n’utilise pas l’argent de ses concitoyens à des fins personnelles »

Et là j’ai adoré les arguments de l’avocat de la défense : «  en poursuivant ce texte vous ne faites que poursuivre des sous- entendus, ce n’est qu’un rappel à la vertu, un jugement qu’on a le droit, voire le devoir, d’énoncer. » Si Monsieur Artiganave considère qu’il s’adresse à lui c’est qu’il se sent concerné, peut être fautif.
L’avocat de l’ancien maire ne demande aucune compensation mais désire que les attaques à son encontre cessent.

Le procureur replace cette affaire dans son contexte politique même si on est loin des élections et considère que c’est le lot classique des interventions entre deux groupes politiques de bords différents. J’ai cru comprendre qu’il minimisait l’objet de la plainte et attendait du juge de voir quelle interprétation il aura d’un texte de loi dont j’ai oublié les articles. Un détail : le mot clochemerle a au moins été prononcé une fois.

Délibéré le 19 mai 2015

Jean Omnès

*Jean- Christophe Borde (l’Essor Bigourdan) est venu en tant que témoin. Témoin de la fameuse scène de la Solitude. Il a décrit l’ambiance de l’apéritif précédent le repas et son départ du restaurant par solidarité avec Gérard Merriot.

A noter que les témoins ont été isolés pour ne pas qu’ils entendent les déclarations des uns et des autres et que le tribunal n’y décèle pas des contradictions. Un vrai polar.