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Analyse financière de la ville de Lourdes (Rétrospective 2008 – 2013) : « Nous avons des caisses vides » (Gérald Capel, adjoint aux finances)

jeudi 11 décembre 2014 par Rédaction

C’était le moment attendu de cette soirée : qu’allait révéler l’audit financier rétrospectif (période 2008-2013) effectué par Laurent Rey, directeur des Ressources et le cabinet Seldon Finance qui travaille pour la ville de Lourdes depuis 2010 (et dont Jean-Pierre Artiganave prétendait ignorer l’existence) ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que la municipalité Bourdeu n’hérite pas d’un beau cadeau. Dommage que l’ancien maire a déclaré forfait, invoquant un motif professionnel, le bienvenu pour lui, si tant est qu’il existe. On aurait aimé entendre ses explications face à des évidences aujourd’hui étonnantes. Il a donc raté un épisode. Se rattrapera-t-il au moment du vote du budget primitif 2015 ?

Nous irons directement aux conclusions, reportant à un prochain reportage les interventions (en audio) qui ont émaillé les discussions qui ont suivi l’exposé de Laurent Rey et de la représentante du cabinet Seldon.

ELEMENTS DE CONCLUSION - BUDGET GENERAL

• Une progression des dépenses de fonctionnement de 15% sur la période, notamment des dépenses incompressibles, alors que les recettes de fonctionnement n’ont évolué que de 5%

• Un résultat comptable à 0€ en fin de période

• Conséquences : de mauvais niveaux d’épargne (notamment l’épargne nette : -1,9M€ fin 2013) et plus de capacité à autofinancer

-Des dépenses de fonctionnement non maîtrisées
-Une explosion de la masse salariale
-Des recours au levier fiscal, dont le produit a compensé uniquement les baisses de dotations de l’Etat

• Une politique d’investissement malgré tout soutenue (40M€), avec 24M€ d’emprunts réalisés (dont 50% d’encours levé dans une période de crise de liquidité bancaire et donc de marge élevée)

• Un encours de dette non risqué

Conséquences :

  1. une dégradation du fonds de roulement (de 3M€ à 260K€)
  2. une situation d’endettement avérée (la capacité dynamique désengagement correspond å 65 ans d’épargne brute fin 2013)

ELEMENTS DE CONCLUSION – TOUS BUDGETS

• Des budgets annexes å vocation industrielle et commerciale, qui ne s’équilibrent pas par le tarif (Golf, Pic du Jer) ou le produit des locations (activités industrielles)

  1. Un Budget Annexe du Golf dont l’équilibre annuel dépend d’une subvention d’équilibre versée par le budget général et de prestations du budget général non refacturées, avec des admissions en non valeur non présentées au conseil municipal pour 22,6K€
  2. Un Budget Annexe du Pic du Jer, dont l’équilibre est impacté par le coût des investissements

 

  1. Un Budget Annexe activités industrielles, lourdement déficitaire (400K€) avec des admissions en non valeur non présentées au conseil municipal pour 213K€

• 60,2M€ d’investissements réalisés

• 32M€ d’emprunt levés

• Un encours de dette non risqué

• De mauvais niveaux d’épargne (épargne nette à -1,2M€)

• Un résultat global de clôture qui se dégrade

• Une situation globale d’endettement avérée

• Une trésorerie cumulée en baisse et générée au ¾ par les activités communales annexes (Budgets Annexes de l’ eau et de l’ assainissement notamment)

PREMIERES ORIENTATIONS

• Un plan d’action urgent sur des économies à faire en matière de dépenses de fonctionnement, en agissant principalement sur :

  1. La politique d’achat
  2. La politique RH, en lien avec l’obligation de mutualisation des services (Loi ATR du 16 décembre 2010)
  3. La politique de participation et de subventionnement

• Une valorisation des éléments d’actif nécessaires pour :

  1. Baisser les dépenses de fonctionnement rattachées
  2. Augmenter le niveau de trésorerie

• La mobilisation de nouvelles recettes de fonctionnement, comme le versement transport (non instauré à ce jour) alors que la ville est compétente en matière de transports publics de personnes

• Une réflexion à mener sur les modes de gestion des budgets annexes industriels et commerciaux déficitaires

• Limiter la politique d’investissement du budget général

L’analyse financière dans le détail (.pdf)

Le commentaire (AUDIO)

Les commentaires de Josette Bourdeu

 

Comme il vient d’être exposé, les équilibres financiers de la ville de Lourdes légués par l’ancienne municipalité sont dégradés et mettent en danger nos services publics, notre personnel ainsi que notre relation avec le monde associatif.

 

Fin 2013, avec une capacité d’autofinancement nette négative de - 1.9 M€, Lourdes n’était plus en mesure d’honorer le remboursement du capital de la dette avec ses recettes propres. C’est comme si un particulier avec le salaire qu’il perçoit, une fois payés ses frais d’alimentation, d’eau, de chauffage ou d’impôt local, ne peut pour partie rembourser au banquier le prêt de sa maison.

 

Cette situation n’a pourtant pas empêché, début 2014 la municipalité sortante d’engager juridiquement les travaux de piscine pour 8M€, sans autofinancement, ni subvention, ni engagement de la part des banques. C’est irresponsable et suicidaire, puisque la situation financière ne le permettait pas.

 

« L’héritage » a et aura malheureusement aussi des effets sur notre mandature, notamment :

- Le déficit de la ZAC d’Anclades (1.4M€ fin 2014 et 1.7M€ fin 2015) ;

- Les loyers non payés du budget annexe « activités industrielles » et non pris en charge financièrement malgré les relances du percepteur depuis 2011 (300K€) ;

- Les déficits cumulés des budgets annexes du golf et du pic du Jer – qui normalement devraient s’équilibrer par leur tarification – mais que seul le produit des impôts du contribuable lourdais permet de maintenir à flot ;

- Le non contrôle des finances du syndicat mixte du Hautacam, qui impactera le Budget Primitif 2015 de 40K€ ;

- Les embauches massives de personnel entre 2012 et 2013 avec 900 000 euros de dépenses incompressibles

De l’intervention modérée de Michel Azot où l’on perçoit qu’il prend de plus en plus ses distances avec son ancien patron à Marie-Bernadette Scerri dit Xerri qui piaffe à chacune de ses interventions de terrasser son adversaire en passant par le vibrionnant Michel Rebollo, les réponses cinglantes de Bruno Vinualès, Philippe Subercazes et d’autres élus de la majorité, nous mettons en ligne l’AUDIO des réactions qui ont suivi la présentation de l’audit.