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Nouvelles zones vulnérables nitrates : 120 communes de plus dans les Hautes-Pyrénées

vendredi 19 septembre 2014 par Rédaction

MANIFESTATION FDSEA

MANIFESTATION JEUNES AGRICULTEURS

Nouvelles zones vulnérables nitrates : 120 communes de plus dans les Hautes-Pyrénées

Le 23 juillet dernier, Ségolène Royal, Ministre de l’écologie, a présenté son plan de renforcement de l’efficacité de la politique de l’eau sous la pression de l’Union Européenne venant de condamner la France pour non respect de ses engagements.

 

Un zonage de communes purement administratif ne tenant aucun compte des réalités locales a été établi de manière autoritaire et sans concertation, intégrant en France pas moins de 3888 nouvelles communes supplémentaires soit aujourd’hui 23 128 communes classées en zone vulnérable. De ce fait, 63 000 nouvelles exploitations sont concernées avec une superficie impressionnante de prairies permanentes représentant au total 70% de la SAU française.

 

Tous les syndicats réagissent négativement à ces mesures

Si, hier dans les Hautes-Pyrénées et toute la région, ce sont les syndicats majoritaires, FNSEA /FDSEA et JA, qui sont dans la rue, ce sont tous les syndicats agricoles qui s’opposent à ces contraintes excessives et irréfléchies « imposées d’une manière dictatoriale par l’administration » notamment les DREAL.

 

Au niveau national, la Coordination Rurale conclut sa réaction de manière assez violente notamment à l’égard des écologistes et de la commission européenne : « Face aux exigences dogmatiques de la Commission et de certains écologistes, la France devrait se souvenir du principe suivant : "la meilleure défense, c’est l’attaque !". Il est urgent qu’elle mette en demeure la Commission d’enclencher la révision de la directive nitrates ».

 

De son côté, la Confédération Paysanne reste en campagne électorale et s’en prend un peu à tout le monde sans pour autant avoir été elle-même efficace, préférant reporter la responsabilité sur le voisin : «  Nous ne pouvons que dénoncer l’inertie des pouvoirs publics et du syndicat majoritaire qui, depuis la mise en œuvre de la directive européenne en 1991, n’ont pas voulu prendre le problème de la pollution par les nitrates à bras le corps. Les paysans se retrouvent à devoir mettre en œuvre ces mesures et s’ils ne le peuvent pas faute de financements, à disparaître. L’application française de la PAC et la Loi d’avenir agricole auraient pu être les leviers d’une solution cohérente. La réduction des pollutions agricoles, que ce soit pour les nitrates ou les pesticides, ne pourra passer que par des encouragements efficaces aux changements de pratiques ».

 

C’est en fait la même conclusion que celle du syndicat majoritaire, la FNSEA  : « Avec ce zonage ce sont, de nouveau, les élevages et les petites exploitations qui en seront les premières victimes, car moins à même d’investir en réactivité immédiate. Cherchez l’erreur ! Les décisions « environnementales » vont finir par faire un plan social de l’agriculture... sans le dire ! » (Cf. RevenuAgricole.fr du 24 juillet 2014 http://www.revenuagricole.fr/tour-de-plaine-stades-et-maladies/83-memos-techniques-culturales/15371-nouvelles-zones-vulnerables-3800-nouvelles-communes )

 

Pour la Dreal Midi-Pyrénées, « La pollution des eaux par les nitrates peut avoir des conséquences sur la potabilité des ressources et perturber l’équilibre biologique des milieux » Mais les plantes ont toutes besoin d’un apport d’azote pour croître. Et l’objectif de ces zones vulnérables est de tout réglementer et beaucoup interdire, pas seulement en quantité mais dans le temps par simples mesures administratives faisant abstraction de tout savoir-faire et considérations techniques. Le risque évident pour l’agriculture est la perte de rendement et donc de rentabilité permettant la survie de l’exploitation. Pour les éleveurs c’est dire adieu aux belles prairies fleuries voire même d’y laisser pacager les bêtes toute l’année et récolter de l’herbe pour l’hiver. Car, même l’herbe est concernée.

 

 

 

Dans les Hautes-Pyrénées et Midi-Pyrénées, la FNSEA et JA en tête du combat

 

Dans notre département, ce sont bien les syndicats majoritaires, FDSEA et JA qui sont en tête du combat. Ce sont eux que l’on voit dans la rue et dans les couloirs de la Préfecture pour tenter de négocier des aménagements à partir de données scientifiques que semble ignorer, selon les syndicats, la DREAL-Midi-Pyrénées. Pas étonnant lorsque l’on connaît la proximité qui lie cette administration régionale aux mouvements écologistes. Nous l’avons connue lors des importations d’ours slovénes vécues par de nombreux pyrénéens comme « une décision dictatoriale ». C’est un peu l’histoire qui se renouvelle dans un autre domaine.

 

Hier matin, ce sont 4 ronds-points qui ont été bloqués à Tarbes http://www.tarbes-infos.com/spip.php?article12586 avec quelques dépôts de fumier laissés à la disposition des Tarbais désirant amender leurs jardins puisque bientôt, les agriculteurs ne pourront plus le faire. Vers 14h, l’ensemble des occupants des ronds-points se sont regroupés devant le Parc des Expositions interdisant toute circulation dans les deux sens de la rocade. Une centaine d’agriculteurs, essentiellement des coteaux et des environs de Tarbes étaient réunis pour écouter les interventions de Christian Fourcade, Président de la FDSEA et de Michel Duboscq, vice-président.

 

Pour Christian Fourcade « nous sommes arrivés à un point de non retour... parce que cette réglementation nous a été imposée depuis Paris par l’intermédiaire de la région par les DREAL ». Il précise que les nouvelles communes touchées « c’est tout l’est du département, la région des coteaux … Partout où il y a l’élevage ». Sans que jamais personne ne dise qu’il y a eu pollution dans ces zones, ce sont « toutes les pratiques que l’on avait jusqu’à maintenant sont remises en cause ». Se pose ainsi le problème des investissements que les cours des matières ne permettent pas d’assumer. Le président de la FDSEA dénonce « cette nouvelle réglementation basée sur des arguments totalement fallacieux et faux... Tous les argumentaires techniques qu’ils apportaient pour justifier ce zonage étaient absolument abscons, n’avaient aucune légitimité scientifique, étaient plus idéologiques que scientifiques ». Et de prévenir que ce n’était qu’une première réaction. D’autres sont à venir notamment vers les centres de décision comme la Région.

Le plus grave selon le leader syndical est que « vous êtes amendables tous les jours de l’année » et de citer tous les exemples de petits sujets susceptibles d’une amende... « Nous ne pouvons pas l’accepter »

  • Intervention de Christian Fourcade (AUDIO)

 

Christian Fourcade poursuit : « Si nous avons ici les plus petites exploitations de polyculture de France avec l’Ariège nous avons aussi les plus petits céréaliers... » Et de citer le cas des petits céréaliers, « les plus petits de France », qui vont être dans l’obligation de faire d’autres cultures « pour satisfaire un besoin de verdissement.... qui ne changera rien ».

  • Intervention de Christian Fourcade (AUDIO )
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Christian Fourcade conclut : « A un moment donné ces donneurs de leçon, il va falloir les virer. Je pense qu’il va falloir faire l’exemple... Il ne va plus falloir dans l’avenir qu’on se fasse injurier comme on se fait injurier à cause de notre métier »

 

  • Conclusion de Christian Fourcade (AUDIO )
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Puis il lit la déclaration des trois secrétaires généraux de la FNSEA . http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Syndicats-Agricoles/FNSEA-Federation-Nationale-des-Syndicats-des-Exploitants-Agricoles/2014-09-16-Declaration-des-secretaires-generaux-de-la-FNSEA.pdf

 

Michel Duboscq, vice-président de la FDSEA, replace cette manifestation dans le contexte régional et en annonce d’autres car les coteaux ne sont pas les seuls concernés. La montagne pourrait bien voir disparaître la totalité de ses éleveurs pour satisfaire des besoins de l’idéologie écologiste.

  • Intervention de Michel Duboscq (AUDIO)

Agriculture : idées reçues, réalités par Céline Imart, jeune agricultrice. Son intervention à TEDx Toulouse

 

La « nuit du fumier » des Jeunes Agriculteurs

Comme nous l’avions annoncé, les jeunes agriculteurs des Hautes-Pyrénées ont, comme dans toute la région Midi-Pyrénées mené une action de protestation contre les conséquences catastrophiques pour certaines exploitations de l’application de la directive nitrate.

Sur 11 points du département http://www.tarbes-infos.com/IMG/pdf/02-liste_points_de_depot_fumier_18_19.09.14.pdf , ils ont fait des dépôts de fumier mis à la disposition des habitants pour leurs jardins. Nous les avons rejoints à Tarbes au rond-point de l’Université à Bastillac

 

Louis Dollo