Inauguration de l’Exposition "Deux Papes qui ont changé notre histoire"

Samedi matin, avant l’inauguration officielle de l’exposition « Deux Papes qui ont changé Notre Histoire », Josette Bourdeu, maire de Lourdes, a reçu dans les salons de l’hôtel de ville, Mgr Edmond Fahrat, représentant du Vatican, Arturo Mari, qui fut le photographe officiel de Jean XXIII et Jean-Paul II dont les clichés exclusifs enrichissent la dite exposition et Egidio Maggioni, président la société MAQB, détentrice des droits de cette exposition. A cette occasion, madame le Maire a remis la médaille de la ville de Lourdes à ses trois invités ainsi qu’un livre sur Bernadette Soubirous.

Mgr Fahrat a apprécié l’accueil et l’honneur qui lui était réservé (audio)

[Diaporama de la réception en mairie de Lourdes]

Monseigneur Farhat, Monseigneur Brouwet, chère Jeanine, Monsieur Mari, mesdames et messieurs, je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie au nom de la Mairie de Lourdes pour votre présence à cette inauguration de l’exposition photos des musées du Vatican intitulée, « Deux Papes qui ont changé notre histoire », qui s’est tenue sur Rome à l’occasion de la canonisation de Jean-Paul II et Jean XXIII, et que nous avons l’immense plaisir et honneur d’accueillir et de proposer sur Lourdes aujourd’hui.

Cette inauguration est un premier pas important vers la création à Lourdes d’une antenne permanente des Musées du Vatican. Un projet culturel et touristique que nous n’avons cessé de porter durant la campagne municipale et qui trouve aujourd’hui, une réalité incontestable grâce, entre autres, aux contacts qui ont été noués lors de notre déplacement à Rome, début juin. Autant vous dire que les choses ont été très vite et je tiens ici à remercier plus particulièrement nos amis Italiens ainsi que tous ceux qui, à Lourdes, élus et employés de la Ville, ont redoublé d’énergie ces dernières semaines pour en concrétiser la réalisation.

J’avais découvert à l’occasion de ce voyage l’exposition d’Arturo Mari, le photographe officiel du Vatican durant un bon demi-siècle, qui nous fait l’honneur de sa présence aujourd’hui et dont les clichés, notamment de Jean-Paul II, ont fait le tour du monde et témoignent de manière saisissante du quotidien de ces Papes. La photographie, et plus particulièrement le noir et blanc, nous y aident en nous faisant immédiatement partager l’intimité de ces deux grandes figures du monde catholique. Cette exposition marquait à Rome leur canonisation. 

Mais, sous le verni des conventions, du décorum et des traditions que l’on voit lentement évoluer avec les époques d’une photo à l’autre, c’est d’abord la grande humanité de ces hommes confrontés au poids de leur charge qui nous frappe. Ce sourire empli de bonté qui signe chaque cliché quel que soit son environnement et les situations rencontrées. Très vite, la dimension strictement religieuse cède le pas à une émotion qui en déborde le cadre. Nous pénétrons de plain-pied au cœur de notre Histoire. D’où mon souhait que la Ville de Lourdes s’en fasse également le relais.

Je m’en suis immédiatement ouvert par téléphone à Mgr Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, les Sanctuaires et leurs visiteurs demeurant au cœur de nos préoccupations et le point d’appui naturel de notre politique de redynamisation du tourisme et de sa diversification. En proposant jusqu’à fin octobre cette exposition en centre-ville, place Peyramale, sous ce grand chapiteau, nous nous y appliquons. Nous souhaitons en effet faire « monter » les pèlerins jusqu’ici, qu’ils découvrent une ville qui vit bien au-delà des berges immédiates du Gave et du quartier des hôtels. Une ville dont l’histoire n’a pas débuté avec les Apparitions. Une ville qui possède des commerces, une halle, un marché et bien d’autres attraits comme le château fort, le pic du Jer ou encore le lac sur lequel nous venons d’installer avec le succès que l’on sait Lourdes-Plage.

Le pape Jean XXIII, pour nous Lourdais, demeure avant tout le cardinal Roncalli, patriarche de Venise, qui, avec ce visage débonnaire qui transparait sur la plupart des photos que vous allez découvrir, inaugura et bénit en 1958 à Lourdes la basilique Saint-Pie X. Cette basilique souterraine aux formes avant-gardistes que d’ailleurs il apprécia modérément sur le moment (il y voyait une sorte d’araignée monumentale !) mais dont il retint les leçons et la modernité, y compris de culte, quand, quelques années plus tard, il lança Vatican II et entreprit de réformer l’Église en profondeur. Le cardinal Roncalli, c’est aussi le défenseur courageux de Mgr Théas, évêque de Tarbes et Lourdes pris dans la tourmente financière de la construction de cette même basilique. Il lutta pour dégager les Sanctuaires d’une mise sous tutelle. Peu après son retour de Lourdes, il fut élu pape. Un pape prématurément qualifié « de transition » par ses pairs. Comme quoi nul n’est à l’abri d’une erreur de jugement...

Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler en quoi Jean-Paul II et Lourdes ont partie liée dans une relation où l’affection le dispute à la dévotion. Il a été le premier pape à se rendre en visite officielle dans notre ville en 1983. Il incarnait alors l’image d’un Saint-Père jeune et énergique. Vingt ans plus tard, au soir de sa vie, le corps brisé par la maladie, il a repris son bâton de pèlerin pour revenir à Lourdes donnant au monde l’écho de cette espérance qui réconforte chaque année des dizaines de milliers de pèlerins malades.

Nous souhaitons témoigner du caractère profondément humain de ces deux papes, de l’empreinte qu’ils ont laissé sur l’Histoire des hommes et du sens qu’ils ont, chacun à leur manière, donné à Lourdes.

Cet esprit de tolérance et cette volonté d’ouverture aux autres, qui ne s’arrêtent pas uniquement aux questions de religions, Lourdes l’incarne depuis plus d’un siècle et demi pour des millions de personnes à travers le monde et doit plus que jamais continuer de l’incarner. Je le dis haut et fort en présence de l’archevêque de Byblos au Liban, Monseigneur Edmond Farhat, ancien nonce apostolique et représentant du Vatican à cette inauguration, et de Mgr Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes : nous devons partager l’idée d’une fraternité qui, dans le respect et l’attachement aux principes inaliénables de la laïcité républicaine, enjambe une ligne de démarcation somme toute très formelle quand il s’agit de notre Histoire et de valeurs qui, au-delà de nos cadres respectifs, nous sont suffisamment communes pour nous retrouver.

Que cette exposition en soit le vivant trait d’union !