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Agos-Vidalos : Jean-Marc Abbadie a été fait chevalier dans l’Ordre national du mérite

jeudi 6 octobre 2011 par Rédaction

La salle des fêtes d’Agos-Vidalos était copieusement remplie pour la cérémonie organisée en l’honneur de l’enfant du pays, Jean-Marc Abbadie, deuxième adjoint au maire d’Agos-Vidalos ; président du Syndicat Mixte de la Haute-Vallée des Gaves ; et au plan professionnel directeur technique de l’observatoire du Pic du Midi depuis 1978. Ce soir-là, René Bidal, préfet des Pyrénées, était venu lui remettre les insignes de chevalier dans l’Ordre National du Mérite. Une distinction qui colle parfaitement à cette personnalité attachante à plus titre. Le sous-préfet d’Argelès-Gazost, Yohann Mougenot, des chefs de service de l’administration, des élus (impossible de tous les citer), les habitants de la communes, les amis et bien évidemment la famille étaient là pour témoigner leur amitié et souvent leur reconnaissance à ce grand serviteur du service public.

« L’ordre national du Mérite est un ordre français qui a été institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle. Il récompense les mérites distingués, militaires (d’active et de réserve) ou civils, rendus à la nation française », a d’abord fait observer M. Franco, au nom du président de la section 65 de l’Ordre national du Mérite. Ensuite, Jean-Louis Gerbeau, maire d’Agos-Vidalos, a dit sa fierté de voir une telle distinction honorer son deuxième adjoint. On peut écouter ses propos ci-dessous :

Le préfet René Bidal a rendu un hommage appuyé à Jean-Marc Abbadie. IL a rappelé sa carrière, son attrait pour le contact humain et sa modestie. Ci-dessous, on peut écouter l’intervention de René Bidal avant que ce dernier ne remette les insignes de chevalier dans l’Ordre national du Mérite au récipiendaire sous les chaleureux applaudissements des invités.

Les remerciements de Jean-Marc Abbadie

Jean-Marc Abbadie, non sans une certaine émotion, a dressé de nombreux remerciements. On peut lire ci-dessous son discours :

"Monsieur le Préfet,

Les propos aimables et élogieux, que vous venez de tenir à mon égard me touchent infiniment.

Croyez que je mesure hautement l’honneur que vous m’accordez en me remettant la Distinction de l’Ordre National du Mérite, que je reçois avec humilité et solennité.

Je vous suis aussi très reconnaissant d’avoir accédé à ma demande, pour que cette cérémonie se déroule dans mon Village d’Agos Vidalos, auquel je suis très attaché et qui a vu vivre toute ma famille depuis mes grands parents et parents.

Permettez moi d’adresser aussi mes remerciements aux personnalités, concitoyens et amis, qui me font aujourd’hui l’honneur et le plaisir de leur présence, mais aussi à ceux qui ne pouvant être présents s’unissent à nous par la pensée.

En ce jour je tiens à associer pleinement mes parents et à remercier mon épouse et mes enfants, qui ont toujours été d’un grand réconfort, dans les moments difficiles.

Maité, sache que sans ta présence, ton aide, je n’aurai pu mener à bien l’ensemble de mes engagements professionnels, et mes mandats publics. Mais l’aboutissement de ma carrière arrivant, je m’engage à me rendre plus disponible pour toute ma famille et en particulier auprès de nos petits enfants.

Je suis issu d’une famille toute simple, de ce fait mes parents ont travaillé dur pour permettre à mon frère et moi même de réussir dans la voie que nous avons choisie. Leur caractère de rigueur et d’exigence m’ont marqué, comme la tendre affection dont ils nous ont entouré.

Je fus dans ma jeunesse élève de l’école communale de mon village, puis le collège à Argelès Gazost, le lycée Victor Duruy de Bagnères de Bigorre et le lycée St Cricq de Pau, ce qui montre comme pour beaucoup d’entre nous le parcours qui fut le mien dans l’école de la République, à laquelle je suis très attaché, et que je défends chaque fois que de besoin.

Au cours de ces années pleines de bons souvenirs, j’ai eu le plaisir d’avoir comme professeur Mr Georges Azavant notre Conseiller général, ainsi que dans le primaire son frère Albert et son célèbre accordéon.

Étudiant à la Faculté des Sciences Paul Sabatier de Toulouse, j’ai passé mon diplôme Universitaire de technologie en Électronique, puis j’ai suivi ma Formation d’Ingénieur au Conservatoire National des Arts et Métiers.

Avant de retracer quelques faits marquants de ma carrière professionnelle et vie publique, permettez moi en cette année dédiée à l’écrivain et aviateur Antoine de St Exupéry, de vous dire que j’ai toujours gardé présente à l’esprit, l’une de ses citations :

« La grandeur d’un métier est peut être avant tout d’unir les hommes, il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines ».

Vous l’avez compris et remarqué, j’aime les relations avec les gens, cherchant toujours à mettre en avant le meilleur de l’autre, car je crois profondément aux valeurs d’humanismes.

De ce fait si je peux être le catalyseur d’énergies, le facilitateur d’une démarche que je pense bonne pour l’intérêt commun, alors je suis comblé.

Je m’interroge souvent, y suis je vraiment arrivé, c’est vous qui pouvez le dire,

J’ai eu une chance extraordinaire de passer ma jeunesse ici au pied du Pibeste « la montagne enchantée », un téléphérique mis en service avant guerre, m’a permis de me familiariser avec les transports par câble, peut être un signe prémonitoire pour la suite de ma carrière.

C’est à cette époque que j’ai pris conscience des beautés de ce milieu, de sa biodiversité, et c’est tout naturellement que j’ai milité par la suite à sa reconnaissance, pour un statut garantissant les activités traditionnelles, (promenade, chasse, pastoralisme, gestion forestière, sports de pleine nature). J’ai participé à la vie associative de mon village, en apportant ma contribution au sein du Foyer Rural, la Sté de chasse, l’association de Défense du Pibeste, puis comme délégué de la commune au sein du Sivu, gestionnaire de la Réserve Naturelle Volontaire, dont le statut va passer en réserve naturelle régionale.

J’ai effectué mon service militaire sur la BA 118 de Mt de Marsan, ou j’ai vu évoluer les Mirage 4 et F1 , le Jaguar et l’alpha jet qui équipe actuellement la Patrouille de France. Cette période m’a permis d’assouvir ma passion pour l’aéronautique, et de poursuivre ma carrière dans le Spatial puisque en 1974 j’ai été recruté au centre National d’Étude spatiales de Toulouse, dans le cadre du Projet « Symphonie », satellites de Radio télécommunications et télévision.

En 1978, ma direction me proposa un poste à Kourou au centre Spatial guyanais, dans le cadre du programme du lanceur Ariane. J’allais donc quitter momentanément mes belles montagnes pour rejoindre la forêt amazonienne. Et bien non, l’Observatoire du Pic du Midi, lançait un recrutement d’ingénieurs et techniciens pour la mise en opérationnalité du Télescope national Bernard Lyot.

Merci Gérard de m’avoir donné cette chance extraordinaire de venir travailler avec toi, et de diriger depuis, le service technique de l’Observatoire du Pic du Midi, dans cette belle et noble mission de service public.

J’ai souvenir de l’accueil de Mr Rösch Directeur général de l’époque, me recevant dans son bureau, et me disant :

« Monsieur, le jury a retenu votre candidature, j’espère que vous serez à la hauteur de la mission difficile qui vous attend. L’avenir de l’Observatoire dépend de la mise en service rapide du Télescope Bernard Lyot pour la communauté scientifique, afin de rester dans la course internationale ».

Pour le service, la feuille de route était clairement définie.

Quel grand plaisir pour toute l’équipe quand le 3 septembre 1980 nous avons réussi le cliché de l’amas globulaire Messier 15, avec une résolution de 0,5 sec d’arc, puis le 11 septembre la galaxie Markarian 325, avec une résolution de 0,8 sec d’arc.

Les médias locaux et nationaux avaient titré « le télescope de 2 m du Pic du Midi a atteint son objectif, et il dépasse son grand frère le télescope de 4 m installé sur l’ile d’Hawaï au Mauna kea à 4200m d’altitude ». Nous pouvions souffler un peu l’objectif été atteint.

L’expérience acquise au cours de ces années, m ’a permis de collaborer activement sur le Télescope Franco Italien Thémis mis en œuvre à l’Observatoire solaire des Canaries.

Hélas le répit fut de courte durée, en 1993, le ciel s’assombrit au dessus du Pic du Midi, puis vint l’annonce par le Ministère de l’enseignement supérieur et du CNRS de prévoir la fermeture à l’horizon 1998, si aucune solution pérenne ne voyait le jour pour minimiser les couts de fonctionnement.

M. Michel Blanc, Directeur général de l’époque, regroupa toutes les forces vives autour du projet pic 2000, qui consistait à réduire les couts consolidés de moitié.

Pour ce faire, il mobilisa autour de lui, l’état, la région le département, les collectivités locales concernées, pour l’aider dans sa démarche. Je n’aurai de cesse de remercier tous les acteurs institutionnels, car c’est grâce à leur volonté commune que notre laboratoire de recherche a été sauvé et que depuis l’ouverture au public en 2000 les populations locales et touristiques peuvent venir toute l’année profiter de ce magnifique panorama, visiter le musée, et côtoyer les scientifiques, c’était un pari loin d’être gagné à ses débuts, mais aujourd’hui nous pouvons dire que c’est une belle réussite.

Je suis fier d’avoir apporté ma pierre à l’édifice pour cette belle et noble cause, et d’avoir travaillé avec des hommes et des femmes de grandes qualités, qui ont mouillés leurs chemises contre vents et marées. Merci de leur présence ce soir autour de moi.

De cette période marquante de ma carrière, je me permets ce soir de dévoiler une aventure que nous avons vécue ensemble avec les deux présidents du syndicat mixte du pic du Midi, Mrs F Fortassin et J Marthe, lors d’une montée en plein hiver à l’observatoire en empruntant la petite cabine privative de 8 places. Il y avait eu un épisode de mauvais temps pendant la nuit et au matin la ligne du téléphérique été prise par le givre.

Après quelques essais, le feu vert était donné par mon chef d’exploitation pour accéder au sommet, nos discussions étaient accompagnées du bruit des morceaux de givre et de glace qui tombaient sur le toit de la cabine.

Puis tout à coup, encore loin de la gare d’arrivée, plus un bruit, j’ai tout de suite compris que nous roulions sur le manchon de givre, ne parlant plus et aux traits tirés de mon visage, tout le monde voyait que la situation n’était pas normale, j’ai laissé faire, car un arrêt en ligne aurait pu bien se passer comme mal se terminer. Merci à l’esprit du général de Nansouty qui veillait sur nous ce jour là.

Vous comprenez maintenant pourquoi des liens très étroits et amicaux se sont liés entre nous, mais c’est aussi un peu ça l’aventure humaine du pic du midi.

Elu au conseil Municipal de ma commune depuis 1995, j’ai toujours répondu présent pour faire avancer les dossiers au sein de notre équipe et c’est tout naturellement que j’ai dit oui à Jean Louis Gerbeau, notre maire pour représenter la commune dans la Communauté de Commune de la vallée d’Argelés Gazost.

Vice Président depuis deux mandats, en charge du développement économique, je peux dire qu’avec les Présidents André Pujo et Francis Cazenavette, qui m’ont accordé toute leur confiance, et l’ensemble de notre équipe, nous avons eu comme priorité, de faciliter l’implantation et le développement des entreprises de notre territoire, mais comme vous le savez le foncier disponible est une chose rare dans nos vallées de montagne.

Il ne faut pas baisser les bras, car l’avenir de nos communautés de destin passe par un aménagement, un développement harmonieux, maintenant du foncier agricole, des zones d’activités, permettant aux entreprises de créer de l’emploi et de la richesse et des zones d’habitats pour les populations locales et estivales. Vaste programme mais c’est tout l’enjeu de l’engagement des élus d’aujourd’hui ’hui et de demain. Sans oublier Mr le Préfet la réforme de l’ intercommunalité qui nous pose beaucoup d’interrogations .

La présidence du Syndicat Mixte de la Haute Vallée des Gaves, regroupant les trois cantons, me permet de mettre en pratique, ce travail en commun, et j’y éprouve beaucoup de plaisir, en particulier à travers la démarche pédagogique pour l’accueil des scolaires sur le site de la porte des vallées des gaves, merci à la vice présidente Geneviève Noguez, qui fait un travail extraordinaire avec l’inspection académique, le Sivu du Pibeste et géopatrimoine pyrénéen.

Je n’oublierai pas le Syndicat Mixte du Hautacam, et le travail effectué par toutes les équipes et en particulier par Eloi Guiraud, pour repositionner le domaine à l ’année, avec des activités de pleine nature luge parapente, randonnées, en complément des activités du tout ski, malheureusement soumise aux aléas climatiques.

Mon souhait est de mener à terme, l’aménagement du site pour l’Astro Club du Hautacam et son président Henri Aurignac afin d’accueillir les astronomes amateurs dans de bonnes conditions, sur ce site de qualité.

Ce projet s’inscrivant aussi dans la protection du ciel nocturne, mise en œuvre avec l’association pyrène, les élus concernés et l’observatoire du pic du midi, notre navire Amiral.

Mon engagement dans la réserve citoyenne , auprès du Délégué Militaire Départemental, a été motivé par le souci de tisser des liens forts entre la Nation et son Armée, avec une attention particulière pour nos jeunes générations, tout en maintenant un devoir de mémoire.

Comme vous le voyez j’ai eu une vie passionnante, faite de travail, d’engagement personnel, mais je rends hommage à tous les êtres d’exception qui m’ont entouré et que j’ai pu rencontrer sur mon chemin.

Merci à toutes les personnalités, les hommes et les femmes exemplaires ici présents et à vous Mr le Préfet, pour cette reconnaissance.

La plus belle des récompenses, est la satisfaction des concitoyens, votre satisfaction.

Je terminerai chers amis en disant que qu’ elles que soit les difficultés rencontrées, la vie est magnifique.

Vive les Hautes Pyrénées, la beauté de nos vallées des gaves, mon village, et encore une fois merci à vous tous.

J’invite mon épouse et ma famille à me rejoindre , avant de prendre le verre de l’amitié et à entonner quelques chants bigourdans, Merci".